Ça faisait deux mois que j'avais rompu avec Zoro... Je restais un peu triste, car une rupture n'est jamais drôle, mais il faut dire qu'on s'était séparés pour une bonne raison. Depuis quelques temps, j'ai commencé à éprouver des sentiments pour un autre garçon, Zoro s'en est un peu aperçu, on a discuté et on s'est séparés à contrecœur. Mon "crush" est un garçon de l'âge de Zoro, donc deux ans de plus que moi! Il s'appelle Law. C'est un des mecs les plus beaux gosses du bahut. Moria, mon "responsable légal", ne l'aime pas beaucoup. Moria est prof dans mon lycée, et il a Law comme élève. Moria n'aimait pas non plus énormément Zoro à vrai dire. En fait, Moria déteste presque absolument tous les élèves du lycée. Je sens que cette fois, Moria va me surveiller de près. Enfin, s'il se rend compte que j'ai des sentiments pour Law. ALALALALALALALA!!!

Je vérifiais mon sac pour une énième fois avant de me mettre en route. Je descendais les escaliers et franchi la porte lorsque la voix aiguë de Moria m'interpella:

Moria: Je te conseille de ne pas t'attarder! Je veux que tu répètes ta pièce de théâtre ce soir, Perona!

Moi: Oh ça va! Je la connais par cœur! On ne la jouera qu'à la fin de l'année! *pense*

Je me suis mise en route, direction l'arrêt de bus. Ce n'était pas utile que je gaspille mon énergie en me précipitant, je suis toujours pile à l'heure. J'aimerais bien, aujourd'hui, pouvoir m'asseoir à côté de Law dans le bus... Mais la place est à chaque fois prise par Beppo. Mais il arrive parfois que ce soit par une pimbêche ou par Luffy. En gros: c'est pratiquement impossible de s'asseoir à côté de lui. Que ce soit pour l'allé ou pour le retour.

J'arrivais à l'arrêt de bus. Il s'est arrêté. D'autres élèves sont montés en même temps que moi. J'ai cherché du regard une place. Celle à côté de Law était libre. J'allais m'y rendre quand on me l'a fauchée sous le nez. Encore Monet qui a souhaité s’asseoir à côté de mon Law... Elle me regardait dans les yeux avec un air moqueur, comme pour me dire "Oooooh, tu voulais la place? Bah non, tu l'auras jamais! Et tu n'auras jamais Law, t'as aucune chance de toutes façons!". J'ai un peu pincé les lèvres et je suis allée m'asseoir à côté de Chopper. Monet me suivait du regard, comme si j'allais toucher à sa proie ou m'en prendre à elle... M'en prendre à elle... En fait, c'est elle, la "pimbêche" qui fauche la place à côté de Law. Aucune autre fille n'ose lui subtiliser lorsqu'elle y est. Monet ne cède jamais sa place, et quand elle voit une autre fille à côté, c'est le drame. Si c'est un garçon, elle ne fait rien. Mais ce sera différent... La prochaine fois qu'elle sera à côté de Law, elle va le regretter... J'utiliserai mes pouvoirs et je pourrais enfin être à cette place tant convoitée par moi-même.

Pendant le trajet, je n'ai cessé de regarder discrètement Law. Lui, il regardait par la fenêtre, appuyé sur son coude. Monet parlait avec lui, mais c'était plutôt dans le vide en fait, étant donné qu'il l'écoutait distraitement. Je regardais son reflet dans la vitre du bus. C'est alors que j'ai sursauté. J'ai cru qu'il avait tourné le regard vers moi. J'ai regardé dans sa direction et je me suis sentie rougir. Nos regards se sont croisés et je l'ai vu faire un léger sourire.

Nous arrivâmes au lycée. Tout le monde descendit, et ce dans le plus grand bazar. C'est comme ça tous les matins. Je me suis frayée un chemin entre les autres élèves. Ce n'était pas encore l'heure des cours. Je suis allée aux toilettes. Je regardais mon reflet dans le miroir. "C'est bon, je n'ai pas besoin de me remaquiller" ai-je pensé. J'ai fait demi-tour et je suis montée jusqu'à ma salle de cours. Je continuais à penser à ce regard que Law m'a lancé dans le bus, dans le reflet de la vitre... Et à ce sourire qu'il m'a adressé... "Comment faire pour qu'il s'intéresse à moi? Monet va sûrement m'en empêcher... Je n'ai qu'à faire comme pour Zoro! Oui! Ça peut marcher!" me suis-je dit.

Moi: YES!

Rayleigh: Dois-je comprendre, Perona, que tu as trouvé la solution à la question que je viens de poser?

Moi: Hein? Heu...

Rayleigh: ... Bon, tant pis. Ce n'est pas grave. Mais la prochaine fois, essaie d'éviter de penser tout haut, ça peut prêter confusion.

Moi: Désolée monsieur...

Au cours suivant, j'ai pris un gros risque: au lieu d'écouter et de tout noter sur ma feuille, j'ai fait un brouillon de lettre. J'allais proposer à Law un rendez-vous au parc, là où Zoro m'avait fait sa déclaration... Je faisais attention à ne pas me faire prendre par la prof, sinon j'allais le regretter amèrement... C'est une folle dingue aussi celle-là! On la surnomme "Big Mom", mais moi je préfère le terme de "Grosse Frappée"! J'ai continué ma lettre au brouillon. Je l'ai relue, puis je l'ai mise au propre. Je l'ai ensuite rangée dans une petite enveloppe.

Lorsque ce fut la récréation, je me suis rendue aux casiers. Je savais où était le casier de Law. Mais je n'allais pas la faire glisser dedans. Déjà parce que les casiers, ici, n'ont pas ces fameuses petites fentes qui nous permettent de mettre des lettres dedans; et ensuite parce que je préfère la donner en main propre, on ne sait jamais! Je me suis plantée devant le casier de Law et j'ai attendu. Je tenais ma lettre si fort que j'avais peur qu'elle ne se froisse. J'ai attendu, pendant un temps qui m'a semblé interminable. "D'habitude il vient tout le temps à son casier... Peut-être qu'aujourd'hui il n'a pas besoin d'y venir après tout?" me suis-je dit. Mais je l'ai vu arriver. Mon cœur s'est mis à battre très fort dans ma poitrine.

Law: Tiens, salut.

Moi: Heu sa... Salut...

Law: J'ai l'impression que tu étais en train de m'attendre, non?

Moi: Heu... Je... *tend la lettre* Je voulais te donner ça!

Law a prit la lettre. Il m'a souri.

Law: Merci heu...

Moi: Perona. Mon prénom est Perona...

Law: Moi je suis Law.

Moi: Je sais.

OUPS! Je n'aurais pas dû dire ça! Qu'allais-je répondre? "Je te connais de réputation" ne me semblait pas être une bonne option...

Law: *ouvre son casier et prend ses affaires* C'est possible. En général, les autres me connaissent, bien que moi je ne les connaisse pas vraiment. *sourit*

Il a ensuite fermé son casier et s'est tourné vers moi.

Law: La lettre que tu m'as donnée... Je vais la lire attentivement. Tu sais, je reçois des lettres de la part de filles, tu n'es pas la première. Mais je prend le temps de les lire, peut-être qu'une fille peut m'intéresser...

Il s'est rapproché de moi. Je me suis sentie rougir à fond

Law: ... Et que je peux lui laisser sa chance?

Il est ensuite parti. "Je ne le pensais pas comme ça..."

???: Serais-tu déçue?

Je me suis retournée. C'était Monet.

Monet: J'ai très bien vu ton petit manège ce matin, ma chère.

Moi: Et alors? Tu as l'intention de t'en prendre à moi?

Monet: Mh... Non. Ma foi, tu as trop de maquillage sur la figure pour avoir une chance de sortir avec lui. Une fille peu voire pas maquillée, c'est bien plus joli... Je ne pense pas que Law va s'intéresser à toi pour de vrai...

Moi: Déjà c'est pas l'apparence qui compte, et ensuite... Vu ton comportement de pimbêche, c'est à croire que t'es payée!

Là je crois que j'avais touché un point sensible. Monet m'a lancé un regard de psychopathe. Elle allait s'en prendre à moi. La sonnerie a retentit. J'ai cru que ça allait se passer comme dans les films, les romans, les fictions, etc... Que pile à la sonnerie, elle me dirait un truc du genre "On réglera ça plus tard..." ou "Attends la fin des cours, j'en ai pas encore fini avec toi!" mais non. Elle m'a donné une baffe énorme, puis m'a poussée par terre et m'a donné plein de coups de pieds dans le visage et sur le reste du corps. Je criais de douleur, lorsqu'un surveillant est arrivé.

Nyon: En voilà des manières!

Monet s'est arrêtée de me martyriser. Nyon m'a aidée à me relever, puis elle a sorti des menottes en granit marin et les a passées à Monet.

Nyon: Perona, ça va?

Moi: O... Oui... Merci...

Nyon: Monet va aller chez le principal. Tu peux aller tranquillement rejoindre ton cours.

Moi: D'a... D'accord...

Affaiblie, Monet a été obligée de la suivre. J'ai couru jusqu'aux toilettes. En me voyant dans le miroir, j'ai failli crier: j'avais un énorme bleu sur la joue. Manque de bol, je n'avais aucun pansement! Et dire que dans moins de 3 heures j'ai rendez-vous avec le nouvel élu de mon cœur! Je me suis dirigée en vitesse vers l'infirmerie. On m'a mis un pansement et on a fait un mot pour que je sois acceptée en cours. J'avais presque envie de pleurer, mais je me retenais. J'ai beaucoup de maquillage sur les yeux et si ça coule...

Je n'ai même pas réussi à suivre le moindre cours de l'après-midi. Jusqu'à la sortie, je ne me centrais que sur une seule chose: ne pas pleurer, ne pas pleurer, ne pas pleurer...

Je franchis alors le portail du lycée et là... Je n'ai pu me retenir, j'ai éclaté en sanglots. J'ai senti une main sur mon épaule.

Zoro: Hé, pourquoi tu pleures, Fantômette?

Moi: J'ai pas envie de rire!

Zoro: Hé oh! Je suis ton ex, on ne sort plus ensemble mais on a dit qu'on pouvait rester amis, non?

Moi: ...

Zoro: Qu'est-ce qui s'est passé?

Moi: Je veux pas en parler! Laisse-moi!

Toujours en sanglotant, je me suis mise à courir. Je suis allée au parc, mais je ne suis pas allée au lieu exact du rendez-vous que j'avais donné à Law. D'ailleurs, il n'allait peut-être même pas venir... Je me suis mise à l'ombre d'un arbre et j'ai pleuré. Mon maquillage coulait, je n'osais même pas relever la tête.

Lorsque j'eut fini de pleurer, j'ai prit mon téléphone et j'ai regardé mon reflet. Tout mon maquillage était parti, sauf mon rouge à lèvres. "Je vais tout enlever, ce sera mieux..." me suis-je dit. J'ai fouillé dans mon sac, j'ai prit mon démaquillant et du coton, et j'ai retiré mon rouge à lèvres. Oui, j'ai mon maquillage sur moi mais il faut aussi avoir de quoi l'enlever! Ensuite j'ai inspiré profondément. Il fallait que je me calme. J'ai eu mon petit moment de faiblesse. Mais il ne fallait pas que je me présente toute dépressive à Law... S'il venait. Je me suis rendue là où j'avais décidé le rendez-vous. Et IL était là. Assis sur le banc. Seul. La place à côté de lui était libre. Timidement, je suis allée m'asseoir à côté de lui.

Moi: D... Désolée de t'avoir fait attendre...

Law: Je viens d'arriver.

Il tourna la tête vers moi.

Law: Tu as enlevé ton maquillage... Souvent j'ai l'habitude que les filles se maquillent, parfois, quand elles veulent me parler...

Moi: *soupire*

Law: Je sais bien que ça ne t'intéresse pas.

Moi: Pourquoi tu m'en parles alors?

Law: J'étais juste étonné de voir qu'une fille que j'ai pour habitude de voir maquillée se démaquille lorsqu'elle a un rendez-vous. Au fait, je m'attendais à ce que ta lettre soit une lettre d'amour, mais finalement tu ne proposais qu'un rendez-vous. Ça par contre, ça m'arrive un peu plus fréquemment.

Moi: Mais tu as pourtant une idée de ce que tu fais ici?

Law: Ouais...

Moi: Je pense que ça ne sera pas nécessaire alors, puisque tu as l'habitude.

Je me suis levée.

Law: Hé, où tu vas?

Moi: ... Law, je... Je t'aime. Mais vu que tu entends souvent les mêmes choses...

Law: Tu plaisantes?

J'étais un peu étonnée.

Law: Chaque fille qui m'a donné un rendez-vous ne m'a jamais dit "Law je t'aime". C'était juste des "Tu veux sortir avec moi?" et ça n'a jamais duré longtemps.

Moi: Quoi?

Law: Les filles qui se sont "intéressées" à moi veulent juste être avec moi par intérêt, vu que je suis considéré comme un des plus beaux mecs du lycée. Je sais que Monet m'aime, mais elle ne m'intéresse pas...

Il a pris mes mains et m'a embrassée. J'étais stupéfaite.

Law: Je t'aime aussi, Perona.

Moi: ..!!!

Je ne savais plus quoi dire. Ni quoi faire. Ma surprise était totale. Law m'aimait en retour! Je ne l'aurais jamais cru...

Il a ensuite pris ma main et nous nous sommes promenés dans le parc. Puis on est retournés au lycée, car le bus scolaire allait nous ramener. On est montés dans le bus. Il n'avait pas lâché ma main. Et j'ai pu m'asseoir à côté de lui. Mais mon bonheur n'allait pas durer car "la pimbêche" rappliquait.

Monet: Hé! Qu'est-ce que tu fous à ma place?

Moi: Il n'y a pas ton nom marqué dessus que je sache!

Monet: Law est à moi, fiche le camp.

Law: Tu ne m'as jamais rien demandé, Monet, et ma petite amie, maintenant, c'est Perona. Laisse-la donc.

Monet: Grrr...

J'avais envie d'invoquer un fantôme pour la faire déprimer, comme je le voulais ce matin. Mais je me suis dit que ça serait inutile.

Maintenant, je suis avec Law. Et nous n'avons pas rompu. Ma relation avec Zoro n'avait pas duré aussi longtemps. J'étais heureuse. Je ne veux pas que cela cesse.

Jamais.

FIN!!