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Shine bright like a diamond, partie 2/3: La Fontaine de Jouvence (ft. MilenaWenham)
Par Nicole-Inazuma dans Shine bright like a diamond (Three-Shot Pirates des Caraïbes (ft. MilenaWenham)) le 15 Juillet 2020 à 18:29AVERTISSEMENT: CETTE PARTIE CONTIENT DEUX LEMONS. SI VOUS ÊTES SUR UN SUPPORT AUTRE QU'UN PC, FAITES ATTENTION EN LISANT (y'a pas de rouge qui coupe le texte donc faites bien gaffe si vous êtes une âme sensible). PAR CONTRE SI VOUS ÊTES SUR PC, LE TEXTE EST EN NOIR COMME L'ARRIÈRE-PLAN. VOUS AVEZ ÉTÉ PRÉVENUS.
Aujourd'hui, Marina était assise sur les marches du Pearl, avec les deux jumeaux dans ses bras. Barbossa se tenait près d'elle. Un de ses hommes était à la barre. Béryl était là elle aussi. Pintel et Ragetti observaient de loin la scène, d'un œil attendri.
-Dites bonjour à votre tante Béryl, les enfants, disait Marina de son habituelle voix douce aux bébés qui ne pouvaient pas encore vraiment parler ni comprendre tout ce qui se disait.
-Bonjour les enfants ! dit Béryl avec un grand sourire.
Elle observa leurs deux visages ronds et leurs grands yeux et fut immédiatement sous le charme de ces petits êtres. Quand Sirius lui attrapa le doigt pour le mettre à sa bouche elle se mit à rire, complètement attendrie par ce geste.
-On dirait que tu sais ce que tu veux toi ! Tu me plais.
Un peu plus tard dans la soirée, alors que l'équipage était à table, Béryl remercia à nouveau Hector et Marina pour leur hospitalité puis partit se coucher. Même si elle ne le montrait pas, elle avait toujours le cœur complètement en miettes suite à sa dernière entrevue avec Davy. Elle s'endormit à une heure avancée de la nuit. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Béryl se trouvait au beau milieu d'un monde onirique, sur le Hollandais, dans une pièce qu'elle connaissait maintenant parfaitement bien : les quartiers du Capitaine. Une mélodie triste se faisait entendre au loin, c'était lui. Elle soupira, c'était la première fois qu'elle allait le revoir depuis ce jour-là... Bien évidemment, il savait déjà qu'elle était là. Mais il continuait à jouer de son orgue. Béryl prit la décision de ne pas faire le premier pas. Après tout elle était encore en colère de leur dernière entrevue : il lui avait mal parlé et lui avait brisé le cœur. Alors elle attrapa un livre sur une des étagères et s'assit sur son fauteuil, bien qu'elle n'en ait pas le droit, puis commença sa lecture.
Quelques minutes plus tard, quand elle entendit une fausse note et la musique s'arrêter, elle eut un petit sourire fier. Elle avait atteint son but et ce serait lui qui viendrait à elle. Elle fit mine de se concentrer sur son livre (qu'elle avait en fait déjà lu plusieurs fois) et la venue de son hôte ne se fit pas attendre.
-Qu'est-ce que je t'avais dit au sujet de mon siège ?! lui cria-t-il dessus.
Béryl ne réagit pas, elle ne daigna même pas lever les yeux de son livre. Elle comptait bien lui mener la vie dure en échange de toute la méchanceté dont il avait fait preuve envers elle.
-Je te conseille de me répondre, gamine effrontée !
-Ah parce qu'on se parle maintenant ? Fais attention, je pourrais te manipuler avec ma langue de vipère. Ou essayer de te rabaisser, lui cracha-t-elle méchamment.
Jones grogna et commença à faire les cents pas dans sa chambre.
-J'ai peut-être été un peu dur.
Il sembla pris d'un léger remord, mais ne s'excusa pas pour autant.
-UN PEU DUR ? s'exclama Béryl. Tu as été un parfait... Goujat ! Elle balança le livre à travers la pièce de rage.
- FAIS ATTENTION À MES AFFAIRES, IDIOTE !
-Nous sommes dans un rêve, tes vraies affaires n'ont rien !
La jeune femme quitta la pièce rageusement et se dirigea... N'importe où loin de cet homme méchant. Même si elle faisait la fière à crier plus fort que lui, ses mots et son attitude lui faisaient mal... Très mal.
-J'espère me réveiller et ne plus JAMAIS te revoir... hurla-t-elle en se dirigeant vers les cales.
Elle était peut-être coincée sur ce bateau, mais elle pouvait toujours l'éviter.
Marina, de son côté, ce n'était pas vraiment mieux. Elle avait du mal à dormir depuis quelques temps, elle souffrait d'insomnies. Parfois il lui arrivait de se réveiller en sursaut, sûre de sortir d'un mauvais rêve, mais elle ne s'en souvenait jamais, du moins, tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle sentait diverses douleurs. Et cette nuit-là, en revanche, c'était pire. Elle rêvait qu'elle recevait des coups de fouet dans le dos qui lui arrachaient la chair, et que beaucoup de sang coulait sur sa peau blanche. Elle sortit de ce cauchemar en criant. Elle était en sueur et ses cheveux un peu en bataille. Elle regarda vers son mari. Il dormait sur le côté, dos à elle, et ne semblait pas avoir été réveillé, du moins c'était ce que Marina croyait. Barbossa avait les yeux ouverts dans le noir. Il était réveillé depuis un petit moment déjà, car sa femme se débattait dans son sommeil.
Marina se prit la tête un instant dans les mains avant de se lever, laissant les couvertures révéler son corps nu. Elle passa sa main dans son dos comme pour s'assurer qu'il n'y avait pas de nouvelle plaie ou de sang qui coulait. Il n'y avait rien.
Elle prit un morceau de tissu qu'elle attacha autour de son corps, là où ses cicatrices étaient visibles. Elle pouvait sortir comme ça, tant que personne ne voyait les marques qu'elle avait sur le corps, et être nue ne l'avait jamais dérangée de toute manière. Mais parce que son mari le lui avait demandé, il fallait qu'elle couvre sa poitrine et le bas de son corps. Alors elle le fit, avec d'autres tissus qu'elle enroula sur elle. Seules les entailles sur ses bras n’étaient pas cachées, car elles étaient moins visibles et moins nombreuses que ses autres blessures sur le corps. Quant à ses plaies sur le cœur et l’épaule, elles étaient bandées, et de toute manière, elle ne s’en souciait guère. Fin prête, elle sortit de la chambre pour aller boire un peu. Elle avait soif. Malgré la pénombre, elle parvenait très bien à s'orienter sur le bateau, et sans un bruit, telle un petit chat.
Béryl, de son côté, décida d'aller prendre l'air sur le pont. En effet son rêve et sa conversation avec Davy qui avait tourné au vinaigre l'avaient chamboulée, jusqu'à la réveiller en sursaut.
-Cet homme est impossible, grogna-t-elle dans sa barbe inexistante.
Elle se munit d'une lampe à huile et partit se dégourdir les jambes. Encore un peu énervée, elle rentra dans quelqu'un et poussa un petit cri.
-Mon dieu !
Elle éclaira le visage de l'individu pour découvrir...
-Marina ! J'ai cru que tu étais quelqu'un d'autre. Désolée.
Puis elle se rendit compte en l'éclairant que l'autre femme était quasiment nue, mais aussi, que des traces rouges recouvraient l’ensemble de son corps.
-Tout... Va bien ? demanda Béryl qui trouvait ces détails étranges.
Marina lui glissa un petit sourire.
-Oui, ne t'en fais pas... chuchota-t-elle. Je... C'est juste que j'ai très soif... J'allais boire un peu. Tu veux venir?
Béryl fit une tête bizarre.
-Heu parce que tu es... Enfin, tu n'as pas froid ? Oui, je viens avec toi.
Béryl suivit Marina jusque dans les cuisines du bateau.
Marina prit une louche pour boire l'eau. Elle but deux bonnes gorgées puis la tendit à Béryl.
-Pour répondre à ta question... dit Marina tout doucement, non, je n'ai pas spécialement froid... Je pourrais même me promener sans tout ça mais... Entre les cicatrices et... Le fait que mon Hector ne veuille pas que je me promène toute nue sur le navire...
Marina ne put terminer sa phrase car ce qu'elle venait de dire la fit éclater de rire.
Le fait de passer du temps avec son amie et d'avoir pu se désaltérer fit beaucoup de bien à Béryl. La brune regarda Marina comme si il venait de lui pousser un troisième œil sur le front lorsqu'elle lui avoua être à l'aise avec le fait de se promener toute nue. Puis quand la rousse se mit à rire, Béryl éclata elle aussi de rire, imaginant Marina courir nue sur le pont et pourchassée par un Barbossa en colère.
-Tu m'étonneras toujours, décidément !
Marina lui fit un grand sourire en guise de réponse.
-Et... Pourquoi ta peau est recouverte de ces... Choses..? demanda Béryl en désignant les stigmates rouges sur la pâle peau de Marina.
-Oh, ça ? Hector dit que ce sont des marques d’amour, répondit Marina en souriant comme s'il s'agissait d'une chose tout à fait banale.
Cela fit rougir à Béryl qui comprit de quoi il s’agissait, avant d’éclater de rire à nouveau. Les deux amies continuèrent à discuter dans cette même bonne humeur encore un peu, puis elles se souhaitèrent une bonne nuit et retournèrent se coucher. Marina se glissa sans un bruit dans sa chambre, défit ses tissus et regagna son lit. Son mari n'avait pas bougé depuis tout à l'heure. Elle se rapprocha de lui et l'enlaça avant de fermer les yeux.
Béryl se nota mentalement de discuter de ce sujet une autre fois avec son amie, pour comprendre son état d'esprit. Peut-être était-ce lié à son enfance en tant qu'esclave ?
Quand elle se recoucha en pensant à Davy, Béryl sourit malgré elle. Même s'ils s'étaient encore disputés, le voir dans ce rêve lui avait fait plaisir. Elle ferma les yeux en imaginant ce regard de glace qu'elle aimait tant.
Le lendemain, l'après-midi, quelques membres de l'équipage étaient en train de jouer aux osselets. Marina était parmi eux.
-Tu veux venir jouer, Béryl? lui proposa Marina en la voyant.
-Bien sûr, j'adore les jeux de ce genre, répondit Béryl.
-Tu y as déjà joué? ajouta la rousse.
-Je suis plutôt habituée à jouer aux dés menteurs, dit-elle, pensive. Mais je connais aussi les osselets.
-Parfait, dit Marina avec son habituel sourire. Les dés menteurs par contre, je ne connais pas. Tu pourrais nous l'apprendre?
- Oh oui ! Avec plaisir !
Et c'est ainsi que Marina, Pintel, Ragetti et Béryl passèrent une grande partie de l'après-midi à jouer aux osselets. Quand ils eurent finit, Béryl leur expliqua les règles des dés menteurs. Elle était très forte à ce jeu, car elle l’avait appris avec Davy Jones en rêve, mais cela, elle ne leur dit pas, bien sûr.
Les jours suivants, Béryl était de bien meilleure humeur grâce à Marina, elle l'aidait beaucoup à s'occuper des jumeaux Sirius et Andromeda et ce même si elle n'était pas habituée aux enfants. Les disputes fréquentes entre Pintel et Ragetti la faisait également beaucoup rire. Bref, un petit équilibre s'était doucement mis en place et Béryl se sentait comme chez elle sur le Pearl.
-Béryl... Andromeda et Sirius ont pour parrains respectifs Pintel et Ragetti... Mais... Accepterais-tu de devenir leur marraine? demanda Marina à la brune.
Béryl eût l'air un peu choquée, elle ne s'attendait en effet pas à cette demande.
- Moi marraine ? Tu es sûre ?
Quand la rousse acquiesça avec son sourire habituel, Béryl se mit à sourire elle aussi.
-Oui j'accepte, bien sûr, tu sais que j'adore tes enfants et je te promets que je prendrais mon rôle de marraine très au sérieux !
Béryl fit ensuite une sorte de salut militaire, ce qui fit rire Marina. Elle était vraiment heureuse de cette proposition.
Au crépuscule, Marina et Béryl étaient en train de s'entraîner à l'escrime sur le pont du Black Pearl. Les lames s'entrechoquaient, ça faisait un peu de bruit. Quelques membres de l'équipage regardaient ce duel, d'autres vaquaient à leurs occupations habituelles tout en observant du coin de l’œil les deux femmes se battre.
La seule fois où Béryl avait dû affronter Marina, ce fut quand cette dernière avait été possédée par Calypso. Le duel de ce début de soirée n'avait rien à voir avec cette fois-là. Béryl découvrait donc comment Marina se battait. Et Marina, elle, ne s'était jamais battue contre Béryl, c’était une découverte pour elle aussi. Elle analysait en même temps qu'elles se battaient ensemble.
Béryl put donc faire connaissance avec le style léger et élégant de combat de Marina, tandis que cette dernière, n'ayant plus aucun souvenir du moment où elle fût possédée par Calypso, découvrit le style rapide et agile de son amie. Elles étaient très différentes sur ce point, Marina préférant un sabre, tandis que Béryl utilisait des dagues. Après l'entraînement, elles partirent toutes deux au bain, Marina dans une bassine et Béryl dans une autre. Bien sûr, Marina se déshabilla sans la moindre gêne et entra dans son bain. Béryl fit de même mais en prenant soin de cacher ses parties intimes, car bien qu'elle ne soit pas si pudique, elle l'était quand même un peu plus que Marina. L'eau chaude était fort agréable et l'odeur de savon embaumait la pièce.
Les deux amies discutèrent de leur combat amical et de tout et de rien. Au bout d’un moment, alors que Marina était occupée à se laver, Béryl se perdit dans ses pensées, elle repensait au rêve de la veille. Elle avait revu Davy Jones et ils s'étaient encore disputés. Mais garder contact avec lui la rendait heureuse malgré cette relation tumultueuse.
- Tu as l'air pensive... Tu l’as revu ? demanda Marina.
- O-oui, sursauta Béryl qui ne s'attendait pas à cette question. Il est toujours autant... Davy Jones. On passe notre temps à nous disputer mais je mentirais en disant que cela ne me fait pas plaisir de le voir... Même si ce n'est qu'en rêve.
-.... Au vu de comment tu me l'as décrit... Je te crois quand tu me dis qu'il n'est pas aussi mauvais qu'il en a l'air... Moi... Il me fait peur... Mais... Ce n'est pas à cause de son apparence... Certes ça y est pour un peu... Mais... Je pense que c'est parce qu'il est très autoritaire... Je trouve qu'il... Me fait même plus peur... Que mes anciens maîtres... avoua Marina.
Ce que Marina lui dit lui fit énormément de peine. Certes, Jones était très dur, mais elle voulait se persuader qu'il n'était devenu cruel que par manque d'amour et qu'au fond il n'était qu'extrêmement seul.
-Oui, il est autoritaire... et intransigeant, et colérique. Mais il peut être aussi très vulnérable et... triste. Il ne montre cependant que très rarement des failles dans sa carapace... Sans mauvais jeux de mots.
Béryl soupira.
-Tes anciens maîtres étaient des gens mauvais. Davy... J'ai encore de l'espoir pour lui. Marina, veux-tu me parler de ce que tu as vécu ? Seulement si tu en as envie...
-Ça ne m'embête pas, dit Marina en se tournant dans sa bassine. Je n'en parle... Pas beaucoup... Et... L'équipage d'Hector sait déjà... Toi tu n'as pas les détails contrairement à eux...
Elle inspira profondément avant de se lancer.
-Marina n'est pas mon prénom de naissance. C'est Hector qui a décidé que je m'appellerais comme ça, quand j'ai rejoint l'équipage du Black Pearl... Pendant vingt ans, mon nom a été "Esclave"... Dès ma naissance... Dans la noble famille Grimes... Ils avaient des domestiques... Mais moi, je ne leur coûtais rien... Je faisais les courses... Le ménage... La vaisselle... Je n'avais pas le droit de les regarder directement, encore moins droit dans les yeux... Si je faisais la moindre chose qui n'allait pas selon eux... Ils me punissaient. Je mangeais les restes... J'étais enfermée dans la cave... Et ils ne m'habillaient bien que pour sortir... Sinon je portais une espèce de robe blanche très courte et toute abîmée... Qu'ils ne m'enlevaient jamais, d'ailleurs. Même quand ils me faisaient laver. Sauf... Quand selon eux j'avais fait quelque grosse bêtise. Les marques sur mon corps... Ce sont des coups... Et des brûlures au tison... Ils ont découvert que je craignais particulièrement la douleur ici... Et ça leur permettait de me faire sortir sans que les autres soupçonnent ce qui se passait dans la résidence des Grimes...
Marina en avait beaucoup dit, aussi elle prit le temps de respirer un peu. De plus, cela faisait déjà beaucoup d'informations pour Béryl, alors cela pouvait permettre à son amie de digérer, quelque part. Au fur et à mesure du récit de Marina, Béryl au début ouvrit de grands yeux, puis mis une main sur sa bouche, et les larmes coulèrent toutes seules sur ses joues. Apprendre que son amie avait vécu tant de douleurs lui fit une peine immense. Elle était littéralement sans voix. À la fin du récit, elle se leva, mis une serviette autour d'elle et pris Marina dans ses bras, pour lui montrer qu'elle était là pour elle, pour la soutenir et pour l'écouter. Les deux jeunes femmes restèrent ainsi quelques minutes, puis Béryl se recula un peu et demanda à Marina :
-Que sont-ils devenus ?
-Hector et ses hommes les ont tués juste après que j'ai posé les pieds sur le Black Pearl. Je ne les ai pas vus mourir mais... J'ai entendu les cris et les coups de feu dans mon dos, répondit Marina.
-Tant mieux, conclut-elle. Hector, il t'a sauvée ?
Marina sourit doucement.
-En un mot comme en cent, oui, quelque part, répondit la rousse. Surtout que c'étaient les Grimes eux-mêmes qui ont voulu me livrer aux pirates, pour qu'ils partent. Hector... M'a offert une nouvelle identité... Des jolis vêtements... Il m'a appris à devenir pirate... Et... Il m'a offert son cœur...
-Honnêtement, je ne savais pas trop quoi penser de ton mari avant... Mais maintenant je sais que c'est un homme bien. Tu as eu de la chance. C'est peut-être le destin qui l'a placé sur ta route.
Béryl lui sourit gentiment.
-Peut-être bien... dit Marina sur un ton à la fois pensif et joyeux.
Les deux jeunes femmes se rhabillèrent ensuite, leur toilette étant terminée, et sortirent de la pièce. Béryl, une fois revêtue, s'apprêta à rejoindre sa chambre, mais elle fut stoppée par quelqu’un. Cette personne n’était autre que le capitaine Barbossa, qui avait l’air contrarié.
-Je crois que nous devons avoir une petite discussion, Béryl.
Le ton employé lui fit bien comprendre qu’elle n’avait pas le choix.
-Je vous écoute, Hector, dit Béryl, habituée à ce genre de technique d’intimidation.
-Il semblerait que vous n’ayez pas été très honnête.
-Je ne vois pas de quoi vous parlez…
-Au contraire vous savez très bien de quoi je parle. Je parle de votre relation avec Davy Jones.
-Il… Il n’y a aucune relation entre nous.
-Peut-être pas pour le moment, mais je vous ai entendue dire que vous le retrouviez dans vos rêves. Et en voyant la réaction de Calypso à votre encontre, il y a fort à parier que ce bon vieux Jones ressente un certain attachement envers vous. Quand je repense à la façon dont vous vous êtes débarrassée de la clé, j’imagine que vous aussi.
Barbossa faisait évidemment allusion au baiser, alors que Béryl était persuadée que personne ne l’avait vue, au milieu de la tempête et de la bataille. Il semblerait que Barbossa soit observateur, et perspicace en plus de cela.
-C’est vrai, j’ai été maudite par Calypso et condamnée à partager mes rêves avec Davy Jones… Et il compte pour moi. Mais rassurez-vous, il ne m’aime pas.
-Peu importent les liens que vous avez avec lui, cet homme est dangereux et imprévisible ! s’énerva-t-il.
-Qu’est-ce que vous essayez de me dire, Hector ?
-J’essaye simplement de protéger ma famille. Si vous tenez vraiment à Marina et aux jumeaux, vous comprendrez toute seule ce qui vous reste à faire... Vous éloigner d’eux.
Barbossa la laissa ensuite seule dans le couloir sombre sans qu’elle ne puisse répondre. Il alla retrouver Marina, qui avait s'était perchée sur les cordages qui menaient au sommet du mât. Le capitaine lui fit signe de venir, aussi descendit-elle de là où elle était. Barbossa regarda rapidement autour de lui puis entraîna son épouse à l'abri des regards.
-Pourquoi tu n'as rien dit ? lui demanda-t-il un peu fâché.
-À quel propos ? dit-elle d'un air étonné.
-Tu le sais très bien, c'est à propos de Béryl !
Marina écarquilla un peu les yeux, commençant à cerner ce dont parlait Barbossa.
-Comment as-tu su...?
-Il se pourrait que j'ai malencontreusement écouté votre conversation de tout à l'heure... avoua-t-il.
Marina le regarda silencieusement.
-As-tu... Écouté jusqu'au bout? finit-elle par demander.
-Oui...
-Alors tu sais ce que je pense de tout cela, répondit la rousse en déviant le regard.
Elle s'apprêtait à se dérober mais Barbossa la retint.
-Béryl doit s'en aller, Marina. Son lien avec ce démon de Davy Jones est trop dangereux !
-Béryl fait partie de l'équipage... Elle est mon amie... Et je lui fais confiance, répondit Marina avec un ton presque assuré, ce qui surprit un peu Barbossa car la rousse n'avait jamais franchi ce pas.
-C'est moi le capitaine de ce navire et je tiens à vous garder en sécurité les jumeaux et toi. J'ai fait le nécessaire pour qu'elle comprenne toute seule qu'elle doit partir.
-... Quand on s'est mariés... Il fut décidé que j'étais ton égale, tu te souviens ? J'ai... Mon mot à dire moi aussi.
De nouveau il y avait un peu d'assurance dans la voix de Marina.
-Je comprends que tu veuilles... Protéger les enfants, poursuivit-elle. Moi aussi je veux les protéger. Monsieur Jones est quelqu'un de redoutable et dangereux... Je ne peux pas le nier... Cependant.... D'une part.... Je sais me défendre, tu m'as appris à utiliser des armes... Et d'autre part... N'est-ce pas toi qui souhaitais que je m'affirme ?
Barbossa était extrêmement étonné de la soudaine assurance de sa femme.
-Tu es mon égale, certes. Mais tu es aussi trop naïve. Je ferais ce qu'il y a de mieux pour toi et les enfants, que cela te plaise ou non !
Barbossa s'en alla en claquant la porte de leur chambre. Les yeux de Marina se mirent à lui piquer, et bientôt des larmes coulèrent sur ses joues. Mais elle n'avait pas l'air de s'en apercevoir. À petits pas, elle s'éloigna de la chambre qu'elle partageait avec son mari, et décida de monter sur le poste de vigie, là où personne ne viendrait la chercher. Mais elle ne se recroquevilla pas sur elle-même cette fois. Elle contempla l'horizon, le visage ruisselant de larmes. Elle ne sanglotait pas. Elle était silencieuse. Et un léger vent balayait ses cheveux roux.
Marina ne se présenta pas du tout à l'heure du dîner. Son absence étonna un peu le reste de l'équipage. Surtout Béryl. Barbossa, quant à lui, semblait légèrement préoccupé, bien qu'il feigne l'inverse. Ce que le capitaine avait dit un peu plus tôt avait complètement chamboulé Béryl. D’un côté d’elle s’en voulait de faire courir des risques à ses amis et aux jumeaux… Mais d’un autre côté, Davy Jones, aussi cruel soit-il, ne les avait pas approchés, ni menacés, et il n’avait pas l’air de vouloir le faire. Tout ce que Barbossa lui avait dit tournait dans sa tête sans cesse. Aussi, elle se présenta au dîner mais prit soin de ne pas croiser le regard de celui-ci. Elle remarqua l’absence de Marina, ce qui l’inquiéta.
Béryl chercha son amie partout après le dîner où elle n’avait pas mangé grand-chose. Elle fouilla les cuisines, la salle de bains, et même les toilettes sans la trouver. Puis elle eût l’idée de monter au nid de pie et découvrit Marina assise.
- Marina ? Je t’ai cherchée partout. Je dois te parler de quelque chose… Je pense qu’il serait plus sage que je m’en aille… Pour ta sécurité ainsi que celle de tes enfants.
-... Tu sais... dit-elle en tournant la tête vers Béryl. Moi je ne pense pas que tu nous menaces... Sinon... Monsieur Jones nous aurait déjà attaqués, n'est-ce pas?
Béryl acquiesça en entendant la déduction de la rouquine, c'était presque comme si elle avait lu ses pensées.
-Je... N'ai pas réussi à... Convaincre Hector... Je suis navrée... dit-elle en soupirant tristement.
-Je ne pense pas que le Capitaine... Que Davy nous veuille du mal. Mais je peux comprendre la crainte d’Hector, c’est pourquoi je dois partir… Il n’a pas totalement tort, le risque existe… Merci d'avoir essayé...
Les deux jeunes femmes continuèrent à parler jusqu’à une heure avancée de la nuit puis finirent par s’endormir dos à dos, épuisées.
Dans ses rêves, cette nuit-là, Béryl se retrouva à nouveau à bord du Hollandais Volant. Elle n’était pas d’humeur à se disputer avec Davy. Aussi, lorsqu'elle entendit une musique familière retentir depuis la cabine du capitaine, elle s’y rendit. Il était là, en train de jouer de son orgue à l’aide des tentacules qui constituaient sa barbe. Il l’entendit arriver et s’approcher mais continua de jouer, tout en se décalant de façon très subtile vers la gauche. Béryl comprit son invitation et vint s’asseoir à sa droite derrière l’orgue. Davy continua de jouer sans la regarder, et sans s’approcher des touches de droite. Aussi Béryl mis ses doigts en place et accompagna Davy. Il y avait bien longtemps, il lui avait appris à jouer de cet instrument, en rêve. Et penser à ces souvenirs fit sourire Béryl. Il avait été un professeur exigeant mais cela avait finalement porté ses fruits.
Ils restèrent pendant de longues minutes à jouer de l’orgue ensemble, en parfaite harmonie. Puis quand vint la fin de la mélodie, Béryl le fixa.
-Où es-tu Davy ?
Ces mots étaient sortis avant même qu’elle ait pu y penser… Si Barbossa ne voulait plus d’elle sur son bateau, peut-être que…
-Bien loin de toi, Béryl.
La brune ouvrit de grands yeux, il ne l'appelait pas souvent par son prénom, presque jamais en fait. Il ne la regardait toujours pas et continua de fixer les touches de son orgue. Il avait l’air particulièrement triste. Béryl posa doucement sa main sur son bras, celui qui se terminait par une longue tentacule. Elle n’osa plus parler, de peur de briser ce moment. Puis finalement il se leva d’un trait et se dirigea vers la sortie.
-Mais c’est mieux ainsi… murmura-t-il, juste assez fort pour que Béryl entende.
Béryl n’eût pas le temps de répondre, ou même de le rattraper car un bruit de boulet de canon la ramena vers la réalité en sursaut… Le Pearl était attaqué.
Dehors, c'était le chaos le plus total. Marina n'était plus là quand Béryl s'était réveillée. Et le bateau s'était fait abordé. Des coups d'épée qui s'entrechoquent retentissaient partout, ceux qui n'étaient pas aux canons se battaient sur le pont.
Béryl vit ensuite Marina en train de se battre, mais elle était en difficulté : elle était à terre, désarmée, et peinait à se relever. Son adversaire la frappa, l'assommant ainsi, et il la prit sur son épaule pour l'emmener sur le bateau qui attaquait le Pearl : le Queen Ann's Revenge, un gigantesque bateau pirate aux voiles pourpres. Le Black Pearl était envahi par ces pirates et les coups fusaient de tous les côtés.
Quand Béryl vit son amie en difficulté, elle fonça vers elle sans réfléchir. Au passage, elle croisa Pintel et Ragetti avec chacun un bébé dans les bras, qui se dirigeaient vers une chaloupe. Béryl se posa devant celui qui avait son amie sur l’épaule, un grand homme très musclé à la peau noire. La brune dégaina ses dagues et s’apprêta à foncer sur lui mais quelqu’un l’assomma par derrière et elle tomba dans l’inconscience.
-Béryl! Béryl! Réponds-moi Béryl!
Cette voix familière tira Béryl de son sommeil. Quand elle ouvrit les yeux, Marina était penchée au-dessus d'elle, tenue dans ses bras, allongée au sol. Les deux jeunes filles étaient emprisonnées dans la cellule d'un bateau qu'elles ne connaissaient pas du tout.
-M-Marina ? Où sommes-nous ? Où sont les autres ? s'inquiéta tout de suite Béryl.
-Je... Je ne sais pas... répondit tristement Marina. En revanche, j'ai entendu que... Le Black Pearl a été.... Le Black Pearl a été...
Elle éclata en sanglots.
-Le Black Pearl... Quoi ? s'inquiéta encore plus Béryl.
Elle posa une main sur le dos de son amie pour essayer de la calmer. Marina regarda Béryl, en larmes.
-Pas de... Survivants... dit-elle d'une voix à peine audible.
Béryl stoppa tous ses mouvements, même sa respiration. Comment était-ce possible ? Mais Béryl se souvint d'un détail important.
-Marina, j'ai vu Pintel et Ragetti s'échapper avec les jumeaux.
Une lueur d'espoir apparu dans les yeux de Marina, qui poussa un léger soupir de soulagement.
-Au moins... Ils sont... En sécurité... Entre de bonnes mains... murmura-t-elle. Mais... Pour Hector...
- Oui, je suis sûre qu'ils sont en sécurité. Par contre, je n'ai pas vu Hector dans la panique... Je suis désolée.
-Mon Hector... dit tristement Marina, qui se remit à pleurer en silence. J'aurais... Aimé... Qu'on ne se sépare pas... Comme ça...
Au fur et à mesure qu'elle prononçait les derniers mots de sa phrase, sa voix se cassait. Les larmes montèrent aux yeux de Béryl en voyant la détresse son amie. Elle la prit dans ses bras et la laissa pleurer contre elle un moment, se sentant totalement inutile. Elle ne parvint pas à fermer l'œil de la nuit.
Pendant ce temps, à Londres, Jack Sparrow avait été attrapé par le roi Georges II. Ce dernier avait besoin de lui afin de trouver la Fontaine de Jouvence avant les Espagnols, puisque Jack était en possession des cartes, qu'il avait volées à Barbossa peu après la bataille contre lord Beckett.
Jack dit au roi qu'il avait besoin d'un équipage et d'un navire pour la trouver, ce à quoi le roi rajouta: "Et un capitaine." Il fit un geste de la main et on fit ouvrir les portes. Un homme avec une jambe de bois entra dans la salle, fit une révérence au roi et le salua.
-Bonjour, Sire.
C'était Barbossa. Son regard et celui de Jack se croisèrent. Jack n'avait pas l'air très content. Barbossa non plus.
-Pardonnez mon audace mais pourquoi n'est-il pas enchaîné ? demanda Barbossa, mécontent lui aussi, en s'avançant aussi vite qu'il le pouvait vers Georges II. Il faut le menotter.
-Au cœur de mon palais ? Hors de question, répondit le roi d'un air dégoûté.
Jack fit un petit sourire dont lui seul avait le secret à Barbossa, ce qui eût pour effet d'énerver encore plus l'homme à la jambe de bois. Puis il se mit à gesticuler et prit la parole.
-Mon p'tit Hector, Madame Barbossa s'est enfin rendue compte du vieux rustre que tu étais et elle est partie ?... Avec ta jambe ? ajouta-t-il en remarquant sa démarche claudicante.
-Elle a disparu avec le Pearl ! Même chose pour ma jambe ! répondit Barbossa, énervé.
- Je te laisse le Pearl cinq minutes et tu trouves le moyen de le perdre, je ne te félicite pas !
-Je l'ai vaillamment défendu, mais il a fini par sombrer ! rétorqua Barbossa.
Jack voulut se ruer sur lui mais deux gardes l'attrapèrent pour l'empêcher de se jeter sur Barbossa. Ce dernier lui expliqua donc qu'il n'était plus un pirate mais un corsaire, exécutant des missions sous l'autorité et la protection de la couronne d'Angleterre. Georges II proposa à Jack d'en faire de même, sous les ordres du capitaine Barbossa afin de devancer les Espagnols.
-Je suis prêt à tout accepter, déclara finalement Jack suite à cette proposition.... Sauf cette perruque, précisa-t-il en faisant allusion à celle de Barbossa.
Puis Jack parvint à se libérer de ses liens, et de ses assaillants après quelques pirouettes rocambolesques. Il jeta une chaise par la fenêtre, s'accrocha au lustre en or massif et s'échappa au nez et à la barbe de tous.
-Il s'est échappé! dit le roi.
-Laissez-moi faire, Sire, lui répondit Barbossa.
Georges II approuva.
Pendant la nuit, Barbossa alla à la rencontre de Gibbs, qui allait être pendu, afin de retrouver Jack. Pour éviter la potence, Gibbs accepta d'aider Barbossa à se rendre à la Fontaine de Jouvence, en brûlant la carte au passage afin que personne d'autre ne puisse s'en saisir. Gibbs avait soigneusement tout mémorisé.
Et pendant ce temps, Jack, qui plus tôt dans la journée s'était échappé, avait retrouvé une vieille connaissance : la belle Angelica. Mais un allié de celle-ci lui tira une fléchette pour l'endormir, et quand Jack fut réveillé, il était sur un bateau inconnu.
Béryl et Marina furent vite mises au parfum, et leur première semaine se déroula ainsi : récurer le pont, les toilettes, faire la vaisselle, la lessive et pour seuls repas du pain dur et de l'eau. Une fois, Béryl avait tenté de se rebeller, ce qui lui avait valu un œil au beurre noir. Comme si cela ne suffisait pas, en ce moment elle ne voyait pas Davy en rêve... Avait-il décidé de ne plus dormir ?!
Depuis quelques jours, un jeune homme était accroché au mât, un religieux paraissait-il. Il faisait de la peine à Béryl et Marina mais les deux jeunes femmes ne pouvaient rien faire pour lui.
Or, ce jour-là, de nouveaux pirates furent capturés et emmenés sur le bateau. Béryl et Marina, alors qu'elles nettoyaient le pont en silence, furent rejointes par Jack Sparrow qui les avait repérées de loin.
-Tiens, Madame Poulpe ! dit-il à l'encontre de Béryl, puis il fit un signe de la main à Marina. Et la voleuse de jambe, bien le bonjour !
Les deux filles le regardèrent bizarrement, puis Jack prit un coup derrière la tête de la part du maître d'équipage pour avoir parlé.
Marina restait bien silencieuse durant les tâches ménagères. Elle ne disait rien, elle jouait la soumission. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs, Béryl le savait bien. Mais elles ne pouvaient pas se rebeller, et pouvaient à peine communiquer ensemble à cause de la discipline instaurée sur le bateau et sous peine d'être battues à mort ou encore accrochées au mât comme le pauvre religieux. De plus, Marina semblait préférer se taire, sans aucun doute par peur de se faire frapper, et d'attirer des ennuis à son amie. La rousse n'allait pas bien, même si elle avait su rester muette et ne pas faire de vagues, mentalement elle était au plus bas. Bien sûr, Béryl savait pourquoi. Elle avait échappé à ses anciens maîtres pour finalement redevenir une esclave... Pendant leur courte pause, alors que les pirates prenaient leur déjeuner, Béryl se rapprocha de son amie rousse.
-Marina... Courage, l'encouragea-t-elle doucement.
Marina tremblait un peu, mais elle parvint à articuler un petit "oui" à son amie.
-La pause est terminée ! Retournez à vos postes ! ordonna l'impitoyable maître d'équipage.
La routine était vraiment épuisante et Béryl, en plus de la faim, de la chaleur et du manque de sommeil, s'inquiétait beaucoup pour Marina. Finalement, Jack leur apprit que le capitaine de ce bateau n'était autre que le terrible Barbe Noire.
-Hé jolie rouquine, interpella Jack à l'encontre de Marina. Ce bon vieil Hector va venir vous chercher, n'est-ce pas ?
Marina le regarda avec de grands yeux remplis de surprise, avec même une pointe de soulagement dedans.
-Il... Il est... Il est... En vie ? dit-elle de sa petite voix.
Le capitaine au bandana aquiesça, puis un grand sourire se dessina sur le visage de la rousse et elle enlaça soudainement Jack.
-Merci beaucoup pour cette bonne nouvelle, monsieur Sparrow ! lui dit-elle, joyeuse, avant de retourner auprès de Béryl.
- Si j'avais su que j'aurais droit à cette récompense, je vous l'aurais dit plus tôt.
Jack profita un peu trop de l'étreinte de la rousse au goût de Béryl qui lui fit un regard noir. Il retira ses mains baladeuses. Mais ce petit manège n'échappa point au maître d'équipage qui se dirigea vers Marina dans le but de la punir.
-Pas de contact physique, cria-t-il en levant la main vers elle.
-On ne peut pas lui en vouloir de succomber à mon charme, tenta Jack.
Béryl s'interposa immédiatement.
-Laissez-la ! dit-elle, furieuse.
Le maître d'équipage tourna le regard vers Béryl. Il gifla cette dernière en lui criant :
-Tais-toi, vermine !
-Béryl, non ! s'écria Marina terrifiée.
L'homme noir était furieux, aussi il gifla également Marina et donna un coup de poing dans le ventre de Jack.
-Cinq coups de fouet. Chacun, ordonna-t-il à un de ses sous-fifres.
Ainsi, Jack, Béryl et Marina furent tout trois attachés contre le mât principal du Queen Ann's Revenge, le dos découvert.
-Il semblerait que nous soyons dans une position... Pour le moins fâcheuse, plaisanta Jack.
Marina était devenue encore plus pâle que sa peau ne l'était déjà. De plus, ses anciennes cicatrices de maltraitance étaient visibles par tous, bien que ce ne soit pas ce qui la dérange le plus en ce moment-même. Et elle tremblait de tout son être.
-On commence par toi ! dit le maître d'équipage au sous-fifre en désignant Marina qui regardait derrière elle avec des yeux suppliants.
-C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? fit mine de bâiller Jack... Qu'est-ce qu'on s'ennuie sur ce bateau !
Le maître d'équipage, fou de rage, attrapa le fouet et s'occupa à la place de punir Jack. Quand le premier coup retentit, Béryl et Marina furent mortes de peur. Lorsqu’il en eut fini avec Jack, le maître d'équipage se dirigea vers Marina et fit claquer le fouet sur sa peau. La rousse hurla de douleur à chaque coup et s'était mise à verser des larmes. Son dos était en sang. Béryl, elle, pleurait elle aussi à chaudes larmes d'avoir vu Jack souffrir malgré son sourire. Mais lorsque Marina fût punie c'était encore pire, elle sanglotait tout en lui disant sans cesse "ça va aller", "je suis là", "pense à Hector". Ensuite ce fut le tour de Béryl.
-Ne lui faites pas ça, je vous en supplie ! sanglota Marina.
-Tu en veux encore ? lui dit le maître d'équipage.
-P... Punissez-moi... À sa place... disait-elle toute tremblotante et toujours en larmes. J... Je prendrai ses coups...
-Non ! cria Béryl. Espèce de gros pachyderme sans cervelle, qu'est-ce que tu attends pour me fouetter ?! Je n'ai pas toute la journée !!!
Le maître d'équipage, encore plus furieux, fouetta Béryl de toutes ses forces. Béryl senti la chair de son dos se fissurer. Il la fouetta une seconde fois et elle sentit le sang couler abondamment le long de son dos. Le troisième coup lui fit manquer de tomber dans les pommes tellement la douleur était insoutenable. Mais le quatrième coup ne vint jamais. La brune entendit vaguement une voix de femme hurler derrière elle.
-Mais enfin qu'est-ce qu'il se passe ici ?!
Et elle sombra dans l'inconscience.
-Béryl ! cria Marina.
La rousse avait elle aussi la chair déchirée, mais elle n'avait pas succombé à la douleur contrairement à son amie, sans doute à cause de ses anciennes habitudes d'esclave.
La femme qui avait hurlé précédemment se dirigea vers la scène, tandis que Marina regarda vers Jack et remua vaguement les lèvres, comme si elle disait "C'est très noble à vous d'avoir pris les coups en premier... Merci quand même à vous..."
-Arrêtez tout de suite cette folie ! dit la voix féminine au fort accent espagnol.
Le maître d'équipage se contenta de grogner et ordonna aux pirates de retourner à leurs postes. Il savait qu'il ne pouvait rien contre la fille du capitaine.
Angelica détacha Jack, puis Marina et enfin Béryl, toujours inconsciente, qu'elle porta à l'aide de Jack.
-Comme toujours, content de te voir ma belle, dit Jack à l'encontre d'Angelica. Mais aujourd'hui plus particulièrement, précisa-t-il avec un clin d'œil.
Même s'il faisait le fanfaron, son dos était dans un piteux état et il grimaçait à chaque pas.
-M... Merci, mademoiselle... murmura Marina à l'encontre d'Angelica.
- De nada... dit-elle, visiblement contrariée. Mon père entendra parler de ça... Frapper des femmes... Madre mia !
Lorsque Béryl rouvrit les yeux, Marina était à ses côtés, avec Jack et Angelica.
-Béryl... Est-ce... Que ça va ? demanda Marina, très inquiète.
Les vêtements de Marina et de Béryl étaient tâchés de sang, mais leurs plaies avaient été soignées et bandées.
- Je ne sens plus mon dos... chuchota Béryl, peu habituée à la douleur. Merci Jack... D'avoir essayé de nous sauver.
-Mais de rien, un baiser de remerciement peut-être ?
Il haussa les épaules suite au regard noir d'Angelica.
-Vous devriez vous reposer... Il n'y est pas allé de main morte, dit la femme aux longs cheveux bouclés.
-Peut-être que si ton cher papounet sortait de sa cabine, ces deux demoiselles n'auraient pas eu à subir ça....
Béryl et Marina échangèrent un regard.
-Mademoiselle...? demanda Marina qui cherchait au passage à saisir le nom de leur sauveuse.
Angelica soupira.
-Et je m'appelle Angelica et Barbe Noire est mon père. Et vous ? demanda-t-elle aux deux jeunes femmes.
- Béryl Leroux... Brand, répondit Béryl en se corrigeant immédiatement.
- Brand ? Comme le pirate ?
- Oui, apparemment.
- C'était un rival de mon père, autrefois. Un grand pirate.
Cela laissa Béryl pensive, pour la première fois depuis longtemps elle entendait parler de son père.
-Vous en savez plus sur lui ? demanda Béryl.
-Non, mais mon père le connaissait bien.
-Je vois, merci...
Marina se présenta à son tour.
-Marina Barbossa, mademoiselle Angelica...
Marina fit une petite révérence malgré le fait qu'elle ne portait pas de robe et que les nouvelles blessures dans son dos lui faisaient encore mal.
-Barbossa ? On dirait que vous avez toutes les deux des liens avec de grands pirates... Rasseyez-vous s'il vous plaît. Et Jack, viens ici, j'ai à te parler.
Jack et Angelica s'éclipsèrent en laissant Béryl et Marina toutes seules. Béryl se tourna vers son amie rousse.
-Merci pour ce que tu as essayé de faire Marina... Mais je ne veux plus jamais que tu tentes de te sacrifier pour moi. Tu as un mari, des enfants... Moi je n'ai rien.
-Je ne pouvais pas... Te regarder souffrir sans réagir... J'ai essayé... répondit-elle. Subir ça... Je ne le souhaite à personne. Même si c’était... La première fois que je recevais des coups de fouet.
Le dos de Béryl la faisait trop souffrir pour bouger, alors elle posa juste sa main sur celle de Marina qui était allongée et côté d'elle sur le ventre. Puis elle ferma les yeux et s'endormit, épuisée.
Quand elle rouvrit les yeux un peu plus tard, elle se trouvait à bord du Hollandais Volant. Pas de traces de Davy, alors Béryl s'autorisa à relâcher un peu la pression. Elle se recroquevilla sur elle-même et se mit à pleurer comme une enfant. Même si elle était à présent dans un rêve et qu'elle ne ressentait donc pas la douleur dans son dos, cette expérience avait été un des pires moments de sa vie. Elle resta ainsi quelques minutes.
-Qui a fait ça ? aboya Jones, la faisant sursauter.
Comme toujours dans les rêves, elle était habillée de la même façon que lorsqu'elle se couchait, alors elle avait des bandages ensanglantés autour de tout son buste.
-Personne, lui dit Béryl toujours dans la même position sans même relever la tête.
-Réponds-moi !
Le ton était sans appel. Béryl ne répondit pas, mais se redressa et s'essuya rageusement les larmes du visage et détourna le regard.
-Qui t'as fait du mal ? C'est ce petit capitaine de pacotille, Barbossa ?
-Quoi ? Non ! dit-elle en relevant vivement la tête, outrée.
-Qui alors ?
Jones fulminait, comme si l'idée que quelqu'un ait pu la blesser de cette manière lui était insupportable. Il marchait de long en large, incapable de tenir en place.
-Barbe Noire. Il nous a capturées mon amie et moi et maintenant nous devons faire ce qu'on nous dit ou nous sommes punies...
Jones s'arrêta soudain et se tourna vers elle. Il s'approcha très près, jusqu'à ce qu'une des tentacules de sa barbe vienne effleurer le côté du visage de Béryl, juste à côté de son œil au beurre noir qui n'était pas encore totalement guéri. Puis le capitaine tentaculaire hurla de rage et cogna contre un mur de son bateau avec sa pince de crabe, faisant voler en éclats quelques bouts de bois.
-Je te jure que je vais retrouver cet homme et lui faire regretter d'être né.
Comme toujours, il exprimait ses sentiments par la colère. Mais Béryl fût touchée qu'il veuille à ce point la venger.
-Je ne sais même pas où nous sommes...
-Je te retrouverais.
Il n'était peut-être pas très doué pour la réconforter, mais il lui avait prouvé qu'il tenait à elle, à sa façon. Béryl espérait cependant une seule chose : qu'elle ne soit pas morte d'ici là... La brune fut doucement tirée du sommeil par la voix de Marina.
-Béryl... Béryl... chuchotait-elle.
La brune ouvrit les yeux. Elle entendit alors du bruit qui venait du pont du bateau.
-Béryl... Il y a de l'agitation dehors... poursuivit Marina.
- Qu'est-ce qu'il se passe... Arg, dit-elle en se réveillant et quand la douleur dans son dos la crispa.
Marina ouvrit doucement la porte de la chambre et vit les pirates se battre : d'un côté le groupe de Jack ainsi que lui-même, de l'autre les membres de l'équipage de Barbe Noire, les zombies.
- Marina, c'est notre chance !
Béryl se munit d'une corde et l'enroula autour du cou d'un des zombies qui portait deux sabres. Elle savait qu'elle ne pourrait pas le tuer mais l'immobilisa en l'attachant solidement au mât du bateau. Elle envoya un sabre à Marina et en garda un pour elle. Puis les deux femmes se lancèrent dans le combat, malgré leurs plaies encore ouvertes. Mais bien vite, la bataille sembla désespérée, en effet, les hommes de Barbe Noire étaient immortels... Et les hommes de Jack, eux, étaient bien vivants...
- Je ne sais pas...
Marina esquiva un coup et riposta avant de poursuivre sa phrase.
- ...Si c'était une bonne idée, Béryl...
Au cours de la bataille, Jack et un de ses hommes montèrent détacher le religieux qui était accroché au mât, tandis que Béryl et Marina, dos à dos, se battaient tant bien que mal face à leurs adversaires. Angelica était aussi présente dans la bataille, affrontant les hommes qui s'étaient mutinés avec Jack. Les mutins avaient l'air de gagner: quelques "zombies" étaient entravés, et Angelica aussi.
-Le navire est à nous! s'écria Jack tout content.
Mais au moment où il prononça ces paroles, les portes derrière lui s'ouvrirent, et ce fut le silence en voyant celui qui sortait de là. C'était un homme sinistre à la barbe poivre-sel tressée. Son regard était perçant et il avait l'air furieux... Et un peu ivre à en croire la bouteille d'alcool qu'il balança sur le pont rageusement.
-Mes chers amis, déclara-t-il, me voilà plongé en pleine perplexité, je me reposais dans mes quartiers... Quand j'entendis ce vacarme... Toi ma seconde, comment appelles-tu ça ?
Tout le long de son discours, Barbe Noire avait fait des petits gestes étranges avec le manche de son sabre.
-Une mutinerie, capitaine... lui répondit Angelica.
Jack tenta de se faire tout petit et de s'éclipser discrètement, sans succès.
- Oui... Une mutinerie... Et quel sort attend les mutins ? ... LA CORDE ! hurla-t-il après un petit temps d'arrêt.
Soudain, Barbe Noire dégaina son arme et les cordes du Queen Ann’s Revenge se mirent à bouger d'elles-mêmes et à ligoter un à un tous les mutins. Béryl hurla de douleur quand une des cordes la serra si fort que du sang se remit à couler abondamment de son dos. Marina cria elle aussi, à cause de la douleur, mais aussi parce que les pirates étaient trimballés dans tous les sens par les cordages. Un homme essaya de s'échapper en sautant à l'eau mais les cordes le rattrapèrent immédiatement. Enfin, tout se stabilisa. Les pirates étaient retenus dans les airs, quasiment tous tête en bas, par les cordes.
Le sang de Béryl coulait par gouttes sur le plancher du navire, de même que celui de Marina, leurs plaies ayant été partiellement rouvertes par l’étreinte des cordes. Par chance, elles étaient côte à côte. Béryl serrait les dents à cause de la douleur. Marina avait mal aussi, mais son amie semblait souffrir encore plus qu’elle.
-Béryl... dit la rousse avec peine.
Finalement, le pasteur, qui était plus tôt accroché au mât, fut le seul à pouvoir marcher et traita Barbe Noire de lâche. Il lui fit un discours concernant le seigneur qui ne l'émût pas une seconde. Cependant Angelica parvint à les sauver tous en demandant de la clémence afin de sauver l'âme de son père. Barbe Noire envoya tout de même le cuisinier, qui était de garde, sur une chaloupe à la mer. Sans aucun doute pour le punir et pour montrer l'exemple. Le Queen Ann's Revenge fonça sur la barque et la réduit en bouillie à l'aide de ses canons de flammes, sous les yeux médusés du reste de l'équipage.
Le jeune religieux tenta de plaider la cause du malheureux mais Barbe Noire envoya une seconde rafale de flammes, faisant preuve d'une cruauté sans égale. Le cuisinier aura servi d'exemple à tout les autres.
-Ne t'en fais pas, ça va. Cet homme est un monstre... murmura Béryl à son amie rousse.
Marina tremblait.
-M... Monsieur Jones... A l'air plus sympathique... En comparaison... répondit Marina à Béryl sur le même volume sonore. Enfin... C'est toi qui le connais mieux...
Marina tremblait de plus belle et était plus blanche que d'habitude. La peur s'emparait de plus en plus d'elle. La rousse finit par s'accrocher à Béryl comme pour se rassurer, mais elle était toujours tremblotante, et aussi, au bord des larmes.
Finalement, Barbe Noire consentit sous la demande insistante de sa fille à faire redescendre les pirates. Les deux filles furent désignées pour faire la cuisine étant donné que le cuisinier en titre était mort quelques minutes plus tôt. Béryl prit la main de Marina, ne pouvant pas la prendre dans ses bras de peur de lui faire mal au dos, puis elle l’emmena à l'écart et tenta de la rassurer.
-Ne t'en fait pas. J'en ai parlé à Davy... Au Capitaine Jones, dans un rêve la nuit dernière. Il a dit qu'il viendrait. Je lui fais confiance pour nous sortir de là, il n'y a plus qu'à être patientes. Et ensuite on ira retrouver Hector, d'accord ?
Malgré la douleur dans son dos et sa propre insécurité, Béryl tentait de rassurer son amie qui revivait visiblement des moments qu'elle aurait préféré oublier. Les larmes de Marina finirent par tomber de ses yeux bleus. Elle demeurait belle, semblable à une petite fille innocente, même en pleurs. Elle fit cependant un petit signe de tête pour acquiescer, étouffant ses sanglots.
-Même... Les maîtres... Ne me fouettaient pas... dit la rousse. J'ai... Il y a quelques temps... Avant qu'on ne soit... Sur ce bateau... J'ai... J'ai rêvé que ça m'arrivait...
- Chut, je suis là... tenta de la consoler la brune.
Les larmes commencèrent à monter aux yeux de Béryl du fait de voir son amie aussi mal. Elle serra sa main encore plus fort pour lui montrer son soutien indéfectible.
- Au moins, nous sommes ensemble... lui murmura-t-elle.
Finalement, Marina s'endormit assise sur une chaise de la cuisine, la tête sur la table, mais Béryl ne put fermer l’œil... Est-ce que Davy viendrait ? Est-ce qu'il la retrouverait vraiment ? Elle l'espérait plus que tout au monde.
Le voyage se poursuivit pour le Queen Ann's Revenge. L'équipage finit par arriver à un phare, que Barbe Noire fit allumer. Le but était le suivant : capturer une sirène. On fit embarquer des hommes sur les chaloupes afin qu'ils puissent attirer ces créatures. Marina et Béryl, elles, étaient restées sur la terre ferme. En effet, alors que le groupe de marins placé en tant qu'appât attendait les sirènes, les autres étaient postés au bord de l'eau avec des filets à poisson.
-Des sirènes... Je... Je n'aurais jamais pensé en rencontrer... J'osais à peine croire qu'elles existaient.... murmura Marina à son amie.
- Je ne pense pas qu'elles soient si terrible, si ? répondit Béryl qui ne se rendait pas compte du danger.
Au bout de quelques heures, toujours rien. Béryl commençait à s'impatienter et ses pieds étaient gelés à force de tremper dans l'eau, mais la présence du maître d'équipage derrière elle la dissuadait de dire quoi que ce soit.
Tout se passa extrêmement vite à partir du moment où les sirènes commencèrent enfin à se montrer puis qu’elles coulèrent la barque. On entendit les pauvres marins hurler, et ceux présents sur les autres embarcations à proximité en profitèrent pour faire exploser les tonneaux de poudre afin de repousser les sirènes vers la plage.
-Lancez tous les filets ! ordonna soudain Angelica.
Marina et Béryl étaient côte à côte avec chacune un bout du filet dans la main, tremblantes de peur.
Puis Barbe Noire fit cracher des flammes au Queen Ann's Revenge, et toutes les sirènes se précipitèrent vers la plage.
Après un court moment de calme, les sirènes commencèrent à attirer quelques pirates vers le fond à l'aide d'algues collantes. Béryl sursauta lorsque l'homme juste à côté d'elle se fit attirer vers le fond à une vitesse impressionnante... Elle se rapprocha de Marina.
-Repliez-vous à terre ! leur cria Jack.
-Lâches ! Retournez dans l'eau ! cria à son tour Barbe Noire. Pas de refuge à terre ! La preuve !
Et le capitaine tira en direction d'un de ses hommes, le manquant volontairement, pour lui faire comprendre de retourner dans l'eau.
La bataille continuait à faire rage, des algues attrapaient les pirates ici et là, et les sirènes étaient de plus en plus nombreuses. Jack se mit à courir en direction du phare, tandis que Béryl et Marina se défendaient tant bien que mal. La brune finit par se faire attraper par la cheville mais la rousse l'attrapa juste à temps et essaya de la tirer vers elle, de la retenir, mais elle n'avait pas assez de force. Avec difficulté, elle se saisit d'une épée qui était tombée dans l'eau, un pirate ayant été précédemment désarmé ou emporté par les sirènes, et elle trancha l'algue avec. Béryl manqua de boire la tasse et grimaça de douleur tellement l'algue lui avait serré la cheville. Finalement, c'est le religieux qui parvint à distraire une sirène et le carnage s'arrêta. Toutes les autres créatures étaient reparties vers les profondeurs de la mer. C’était de nouveau le calme.
Après cet épisode traumatisant, ce qu'il restait des pirates suite à ce désastre remonta sur le bateau. Ils avaient effectivement réussi à capturer une sirène et l'enfermèrent dans un aquarium spécialement prévu pour ça. Barbe Noire ordonna ensuite de tenir un cap à son maître d'équipage, gardé secret pour tout le reste des pirates.
Ce soir-là, Béryl et Marina furent autorisées à prendre l'air suite à leur bonne conduite pendant la capture des sirènes. Béryl regardait son amie et lui fit un petit sourire.
-Avec un peu de chance, toute cette histoire sera bientôt terminée. Jack m'a dit que Barbe Noire cherchait la Fontaine de Jouvence... Mais je ne t'ai rien dit.
-Rien dit... ? À quel propos, Béryl ? demanda Marina qui tourna les yeux vers son amie, visiblement tirée de ses pensées et n’ayant donc pas écouté entièrement Béryl.
- Nous ne sommes pas censées savoir ce qu'il cherche... Et connaissant Jack qui a toujours voulu l'immortalité, il y a fort à parier qu'il ait élaboré un plan pour le devancer... Le moment venu, je pense qu'il serait judicieux qu'on se place de son côté.
-... Tu as sans doute raison, répondit Marina qui regarda l'horizon avec un air pensif.
Les deux filles restèrent à parler de leurs possibilités d'échappatoires avec espoir. Puis Marina ouvrit de grands yeux, elle avait repéré quelque chose au loin. Un bateau. Marina et Béryl essayèrent d'y voir plus clair, malgré l'obscurité, et toutes deux reconnurent ce navire.
-Le Hollandais Volant.... dit Marina tout bas.
Béryl eût le souffle coupé.
- Davy... murmura-t-elle, les larmes aux yeux, des larmes de joie.
Le Hollandais avançait très vite, comme si il volait sur l'eau.
-Il a réussi à te retrouver, Béryl... dit Marina, avec un petit sourire qui commençait à se dessiner sur son visage.
Mais les deux jeunes femmes n'eurent pas plus le temps de s'émouvoir que déjà un des sous-fifres de Barbe Noire qui se trouvait au niveau du nid de pie hurla :
-Bâtiment en vue ! Nous sommes poursuivis !
Le Capitaine sortit en trombe de sa cabine et pour la première fois tous purent voir la terreur sur le visage du grand Barbe Noire.
- Le... Le Hollandais Volant, dit-il visiblement terrifié. Hissez les voiles bande de misérables ! Pleine puissance, c'est le diable en personne que nous avons aux trousses ! hurla-t-il à ses pirates.
-Quel est le plan, Béryl ? demanda Marina.
-Ralentir le bateau au maximum ! Il faut que le Hollandais puisse nous rattraper !
Jack vint les interrompre.
- Je me trompe en disant que vous y êtes pour quelque chose, ma belle ? demanda-t-il à Béryl.
- Non, en effet... Mais je ne pensais pas qu'il ferait si vite.
- Ahhhh on dirait que ce cher Davy en pince pour vous hein !
Jack lui donna un petit coup de coude et Béryl rougit. Mais elle n'eut pas le temps de lui répondre car quelqu'un l'attrapa par le col et la souleva à sa hauteur. C'était Barbe Noire qui avait entendu toute la conversation.
- Je peux savoir ce que cela signifie ? C'est vous qui avez provoqué cela ?!
Barbe Noire était furieux, ses yeux lançaient des éclairs.
-Sauf votre respect... Capitaine... Permettez-moi de vous expliquer... essaya d'articuler Marina.
Barbe Noire, toujours furieux, tourna le regard vers Marina. La rousse eut peur en croisant ces yeux, et elle baissa la tête en guise de soumission.
-C'est... C'est Béryl que monsieur Jones veut... S'il vous plaît... Laissez-la partir avec lui... demanda Marina.
- Non... Il va vous anéantir vous et votre équipage ! Et nous sauver ! menaça Béryl.
Cela eût pour effet d'énerver encore plus Barbe Noire qui repoussa violemment Béryl au sol comme une vulgaire poupée de chiffon.
-Je m'occuperai de votre cas plus tard.
Puis il sortit son épée de son fourreau et la brandit afin de donner plus de rapidité au Queen Ann’s Revenge. Les voiles étaient maintenant totalement déployées et le bateau filait à toute vitesse.
Les deux navires naviguaient très rapidement sur les eaux. Le Hollandais finit par plonger sous la mer, ce qui inquiéta Barbe Noire. Mais la terre n'était plus très loin, il y était presque. Et tandis que le Queen Ann's Revenge avançait, il jeta un regard mauvais à Béryl et Marina.
-Béryl... Tu... Tu crois vraiment que monsieur Jones va vouloir de moi sur le Hollandais Volant ? Il vient essentiellement pour toi... demanda Marina qui frissonnait encore à cause de ce que Barbe Noire allait sûrement leur réserver.
-Je ne te laisserai pas ! la rassura Béryl.
Puis, tout ce passa très vite. Barbe Noire abandonna son navire, ne prenant qu'une simple barque dans laquelle il embarqua la sirène, le prêtre, Angelica, Jack, Marina et Béryl ainsi que ses zombies, et un nombre réduit de pirates. Il abandonna ainsi à leur sort ses propres hommes afin qu'ils fassent diversion.
Le Hollandais Volant émergea alors des flots, prêt à aborder le Queen Ann's Revenge. Mais quand les hommes-poissons débarquèrent, en tuant au passage les derniers hommes de Barbe Noire, il n'y avait nulle trace de Béryl. Davy Jones la cherchait, et c'est alors qu'il vit au loin la barque, avec Béryl dedans, sur le point de mettre pied à terre. Tous purent entendre le cri de rage de Davy Jones depuis la plage, suivi d'un silence de mort. Puis Barbe Noire pressa le pas et ils s'enfoncèrent dans la jungle de l’île.
Béryl fit tout pour ralentir le groupe, sans succès.
- Davy... murmura-t-elle, une unique larme coulant sur sa joue.
Marina restait tout près de son amie, telle une veilleuse. Mais elle ne parla pas de tout le trajet. Elle observait de temps à autres la sirène prisonnière de sa boîte.
Les pirates s'enfonçaient dans la jungle. Il faisait chaud et humide, c'était un climat assez désagréable pour certains, en plus des insectes et des autres animaux dangereux qui entouraient le groupe. Ils finirent par faire une halte pour se rafraîchir. C'est à ce moment-là que Barbe Noire se tourna vers Béryl et Marina. Dans son regard on voyait qu'il allait leur faire payer pour ce qui s'est passé précédemment.
- Qu'est-ce que vous voulez ? lui cracha Béryl, ne le laissant pas s'approcher de Marina.
- Je vous conseille de baisser d'un ton, et de venir marcher avec moi sans faire d'histoires, répondit froidement Barbe Noire.
-Très bien.
Béryl s'exécuta, comprenant qu'elle n'avait pas le choix. Elle suivit le terrifiant capitaine dans la jungle.
Barbe Noire s'approcha d'elle et pendant un moment elle crut qu'il allait la frapper, mais il fixait juste ses yeux d'un air étrange.
-Comment vous appelez-vous ?
-Depuis le temps que je suis sur votre bateau vous l'ignorez ?! Je suis Béryl Brand.
En effet, Béryl avait opté pour le nom de famille de ses vrais parents depuis qu'elle avait appris leur identité.
- C'est bien ce que je pensais.
- Quoi donc ? demanda-t-elle, surprise.
- Je connaissais très bien vos parents, Mademoiselle Brand.
- Pardon ?! s'étonna-t-elle.
- En effet, votre père était mon plus grand rival tandis que votre mère...
Il lui tourna le dos puis laissa sa phrase en suspens un moment.
- Votre mère était une amie chère à mes yeux, poursuivit-il.
Ces révélations laissèrent Béryl en plein choc. Il connaissait ses parents... Mais, Barbe Noire, avoir une amie ? Impossible.
- Il semblerait que vous ayez la même tendance que votre père à vous attirer des ennuis et la même détermination que votre mère.
Son regard avait changé lorsqu'il avait parlé de la mère de Béryl et elle comprit.
- Vous l'aimiez ? questionna-t-elle.
- Il fût un temps où j'avais un cœur... Mais votre père, le pirate John Brand, l'a piétiné avec la plus grande cruauté, en charmant la femme que j'aimais : votre mère, Lily. Quand on voit le triste sort que lui réserva le destin... Vous avez la même particularité dans l'œil que votre père, dit-il en faisant référence à sa tâche de vert dans son œil gauche, et les mêmes taches de rousseur que votre mère... poursuivit-il, pensif.
Pendant un instant il eût l'air plus humain, plus gentil... Plus sensible que jusqu'à présent.
- Pourquoi vous me racontez tout ça ? Je n'y suis pour rien ! s'énerva Béryl.
- Car même si vous allez bientôt mourir, vous méritiez d'en savoir plus au sujet de vos parents.
Béryl ouvrit de grands yeux et il eut un sourire mauvais.
- Oh vous pensiez que parce que vous êtes la progéniture de la femme que j'aimais, je vous épargnerais peut-être ? Au contraire, je prendrais plaisir à vous tuer lorsque ma quête sera accomplie. Jusque-là, tenez-vous à carreau et maintenez ce chien de Jones et ses sbires à distance, ou je tue votre charmante amie rousse.
L'époque où Barbe Noire avait pu éprouver la moindre émotion humaine était donc révolue... Béryl venait d'en avoir la preuve.
Le trajet se poursuivit. Philip, le prêtre, semblait se préoccuper de la sirène que Barbe Noire avait emprisonnée dans son minuscule aquarium. Marina, elle, était restée silencieuse pendant le chemin. Elle tâcha de se faire toute petite, notamment quand Béryl fut contrainte de rester parler avec Barbe Noire. La rousse était seule dans les rangs, sans personne à qui parler, mais peu lui importait. Elle tâchait d'être forte, et de s'accrocher aux espoirs qu'il restait.
La troupe finit par arriver au bord d'un précipice. Pourtant, pour arriver à la Fontaine, c'était le chemin le plus rapide à prendre. Il fallait donc se jeter dans le vide. Jack suggéra de faire le tour, mais ce n'était pas au goût de Barbe Noire qui lui ordonna de sauter. Puis Jack fit tout pour gagner du temps... Ce qui énerva le capitaine du Queen Ann's Revenge.
- Vous allez sauter et revenir, ou je l'abat sur le champ, menaça Barbe Noire en pointant son pistolet sur sa propre fille, Angelica.
Il fit choisir à Jack un pistolet au hasard sans savoir s’il était chargé ou pas, puis Barbe Noire tira sur Angelica. L'espagnole, passablement énervée de ce petit manège, finit par courir vers la falaise, déterminée. Mais Jack lui évita de sauter en sautant à sa place.
-J'espère que Jack s'en est sorti... murmura Béryl à Marina.
-Moi aussi... répondit la rousse avec le même volume sonore.
Tous se rapprochèrent pour voir. Jack émergea finalement de l'eau. Les hommes de Barbe Noire reprirent la route de leur côté. Le groupe marcha encore longtemps à travers la jungle, jusqu'à ce que ceux qui transportaient la sirène trébuchent et fassent se briser l'aquarium.
La créature prit alors forme humaine devant les yeux ébahis de tous. Elle couvrit sa poitrine, recroquevillée sur elle-même. Le prêtre accourut pour la recouvrir de sa veste.
- Tu marcheras, dit Barbe Noire à la sirène.
La sirène resta immobile pendant quelques secondes avant d'essayer de faire un pas, mais elle tomba à terre.
- Je ne peux pas... répondit-elle.
- Marche ou meurs, rétorqua le capitaine.
La sirène regarda avec affront Barbe Noire, avant que le prêtre ne lui propose son aide. Elle refusa dans un premier temps, mais après avoir échangé un regard, Philip finit par la porter dans ses bras.
- Nous sommes pressés, n'est-ce pas ? dit Philip.
- Ne nous retardez pas, répondit Barbe Noire avant que la route ne reprenne.
Le groupe poursuivit sa route. Ils marchèrent très longtemps. Ils arrivèrent de nuit à l'endroit où la sirène capturée, qui s'appelait Syrena, allait leur servir.
Cette nuit-là, après avoir marché toute la journée, les pieds de Béryl étaient dans un piteux état. Marina était à bout de forces elle aussi. Les deux jeunes femmes s'endormirent côte à côte pour se tenir chaud. Béryl se retrouva vite dans un univers bien connu : le Hollandais Volant. À peine arrivée, quelqu'un lui sauta dessus.
- Je ne peux pas mettre pied à terre, et mes hommes ne retrouvent pas ton groupe ! s'énerva Davy.
- Attends, il ne faut pas qu'ils nous retrouvent ! Dis-leur de revenir sur le Hollandais s'il te plaît !
- Pardon ? Je fais des kilomètres pour finalement retrouver ta trace et maintenant tu veux que je m'en aille ?
Sa fureur était palpable, ses tentacules bougeaient dans tous les sens et ses yeux lançaient des éclairs.
- Ce n'est pas ça, merci d’être venu pour moi... Personne n'avait jamais fait une telle chose pour moi, je suis sincèrement touchée par ton geste... Mais c'est que... Barbe Noire a dit qu'il allait tuer mon amie si ton équipage s'en mêlait...
Les larmes montèrent aux yeux de Béryl en imaginant qu'il puisse arriver malheur à son amie Marina comme l'avait suggéré Barbe Noire plus tôt.
- Et qu'importe ?! s'emporta Davy.
- Elle compte pour moi !
- Et s’il t'arrivait malheur ?! Elle compte plus que ta propre vie ?
- Oui, je ne l'abandonnerais pas, un point c'est tout ! Tu n'as peut être plus de cœur mais ce n'est pas mon cas.
Béryl était à bout émotionnellement, aussi ce chamboulement la réveilla instantanément. Elle était en sueur et sa respiration était inégale... Elle tourna la tête et vit que Marina la regardait avec des yeux ronds.
-Béryl... murmura Marina pour ne pas réveiller les autres.
Béryl avait encore les larmes aux yeux, elle murmura elle aussi, la gorge serrée.
- J'ai vu Davy... Il a mal pris le fait que je lui dise de ne pas venir...
Marina était sur le point de répondre mais elle ne put commencer sa phrase : de l'agitation se fit à proximité d'elles. Philip, dont la mort avait été simulée, était revenu et avait détaché Syrena, et les pirates se sont jetés sur la sirène pour récupérer sa larme. En effet, Barbe Noire s’était rendu compte que la créature et le pasteur étaient tombés amoureux, et le capitaine avait réussi à manigancer quelque chose pour obtenir cette larme tant convoitée. Philip voulut que Syrena soit rendue libre, mais Barbe Noire refusa catégoriquement et tout le monde fut contraint de reprendre la route, en abandonnant à la mort la sirène.
Béryl et Marina regardèrent tristement la pauvre créature avant de suivre les autres, impuissantes. Elles reprirent leur discussion pendant qu'elles marchaient, à voix basse.
- Je n'ai pas assez récupéré... dit Marina qui soupira avant de reprendre. Béryl... Qu'est-ce qu'on va faire? Ton Davy ne peut... Venir te chercher...
- Il ne peut pas venir me chercher parce que...
Béryl hésita à lui avouer la menace de Barbe Noire de tuer Marina si Davy venait la chercher mais ne dit finalement rien.
- ...Parce que nous nous sommes disputés, il a changé d'avis, mentit-elle.
En effet, elle ne voulait pas ajouter de la culpabilité sur les épaules de son amie en lui avouant tout. Marina la regarda d'un drôle d'air, comme si elle sentait que son amie ne lui disait pas la vérité... La rousse n'était pas toujours aussi naïve qu'on pouvait le penser. Néanmoins elle fit un sourire complice à Béryl.
-Vous vous êtes déjà disputés, non? Et pourtant vous entretenez une certaine complicité... lui dit la rousse.
- Pas autant que je le voudrais malheureusement, il a posé des murs autour de lui qui sont difficilement franchissables... Mais je me débrouille en escalade, sourit Béryl.
C'est alors qu'au-devant du groupe, Angelica tomba sur Jack, qui était revenu accompagné de Gibbs qui tenait un cochon avec une corde. Jack avait réussi à récupérer les calices d'argent, attachés sur l’animal. Jack négocia avec Barbe Noire : en échange des calices, il souhaitait récupérer son compas, la sécurité d'Angelica, et la libération de Gibbs ainsi que celles de Béryl et Marina. Barbe Noire accepta. Gibbs récupéra alors les calices et laissa filer le cochon sauvage dans la jungle. Gibbs partit à son tour lorsque Barbe Noire et sa troupe reprirent leur chemin.
Le groupe progressa encore un peu, jusqu'à ce que l'entrée de la grotte abritant la Fontaine soit découverte. Ils s'y enfoncèrent, marchant encore longtemps sur des cailloux et dans de l'eau, jusqu'à parvenir à un cul-de-sac. Cependant, selon Jack, c'était le bon endroit. Il prit les deux calices d'argent et les fit se heurter, mais il ne se passa rien. Le quartier-maître manqua de le tuer en lui tirant dessus sur ordre de Barbe Noire, mais Jack se rendit compte que quelque chose était écrit sur les calices, et en le lisant à voix haute, le passage fut finalement ouvert, alors que de l'eau s'était mise à monter sur les murs pour indiquer l'entrée de la Fontaine.
Le groupe pénétra dans un lieu entouré de brume, avec la fameuse fontaine au loin, devant eux. Cet endroit dégageait quelque chose de magique, de surréel. Si bien que Marina et Béryl en eurent des frissons. Il y avait des oiseaux qui chantaient et de la mousse verte un peu partout autour d'eux, alors qu'ils étaient sous terre. C’était un lieu magnifique. Jack s'approcha de la fontaine en pierre mais Barbe Noire l'arrêta :
- Sparrow, je serais le premier à goûter cette eau !
Mais Angelica parut soudain terrifiée et regarda un point précis dans la brume.
-Père...
-L’homme à la jambe de bois... dit Barbe Noire en se retournant doucement.
Tous purent apercevoir le capitaine Barbossa, avec sa jambe de bois et son costume faisant penser à un marin anglais.
- Edward Teach, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare désormais mon prisonnier, pour piraterie, trahison, meurtre, torture, annonça Barbossa.
Le regard de Barbossa fut ensuite attiré par la chevelure rousse de Marina, visible malgré le peu de lumière qui éclairait la grotte.
-Hector... dit doucement Marina.
Ils échangèrent un regard doux, avant que Barbe Noire ne vienne faire face à Barbossa. Ce dernier sembla sincèrement soulagé et laissa tomber son masque de sévérité un petit instant, ce qui n'échappa pas à son ennemi.
- Que vois-je ? Quelque sensiblerie alors vous sembliez si sûr de vous il n'y a pas un instant, capitaine Barbossa ? le nargua Barbe Noire.
Barbossa n'avait visiblement pas apprécié cette petite pique mesquine. Les deux capitaines dégainèrent leurs épées, prêts à se battre, mais Jack les interrompit avant qu'ils ne croisent le fer.
- Attendez ! Il n'y a que vous deux qui souhaitez vous battre n'est-ce pas ? Les autres je vous propose de boire un verre... Ou deux, pendant ce temps.
Mais finalement la bataille s'engagea : les hommes de Barbossa contre ceux de Barbe Noire. Seule une personne ne participa pas au combat : le prêtre, Philip, qui s’échappa.
Marina et Béryl se rangèrent directement du côté de Barbossa. Béryl tenait à se venger contre les hommes de Barbe Noire, et Marina voulait surtout aider son mari ainsi que Jack.
- Béryl, concentrons-nous sur les zombies... dit Marina. Les autres hommes de monsieur Barbe Noire... C'est... Différent...
- Mais ce sera une bataille sans fin !
- Hector a visiblement l'intention de se charger de monsieur Teach... dit Marina. Il vaut mieux lui faire gagner du temps.
- D’accord ! Laissons-lui Barbe Noire et essayons de ralentir ceux-là ! cria Béryl en parant le coup d'un zombie terrifiant.
Le combat dura encore un moment, jusqu'à ce qu'il soit interrompus par l'arrivée des Espagnols. Ceux-ci récupérèrent les calices, et leur leader les écrasa par la suite, avant de les jeter dans l’eau, car il avait pour but de détruire ce lieu jugé païen par la royauté espagnole. Alors que la Fontaine était sur le point d’être à son tour détruite, et que Barbe Noire discutait brièvement avec l’Espagnol, Barbossa lui taillada la main avec son épée.
- Quelle diablerie est-ce là ? dit Barbe Noire étonné, car ce n’était pas une simple blessure que Barbossa venait de lui faire.
Barbe Noire se retourna légèrement vers son assaillant et Barbossa le transperça de part en part avec son épée pour l’achever.
- Pour Marina... Et le Pearl... lui dit Barbossa.
- Qu’avez-vous fait ?! cria Angelica qui était retenue par deux hommes espagnols.
Barbossa se retira, laissant Barbe Noire s’écrouler à terre.
- C’est du poison ! s’exclama Jack alors qu’Angelica se précipita sur son père pour retirer l’épée de Barbossa, s’entaillant la main au passage.
- Je n’aurais pas provoqué Barbe Noire sans une supériorité vénéneuse, rétorqua Barbossa, fier de lui.
- Jack... supplia Angelica.
Jack se mit alors à courir à la recherche des calices tombés à l’eau tandis que les Espagnols étaient en train d’anéantir la fontaine. Barbossa ramassa l’épée de Barbe Noire qui était tombée.
- Je revendique son vaisseau, ses hommes, et ce sabre, en paiement pour ma jambe coupée et pour m’avoir retiré ce que j’ai de plus cher !
Puis il fit signe à ses hommes ainsi qu’à Marina de le suivre.
- Viens ! dit Marina à Béryl en lui prenant la main pour qu’elle la suive.
Barbe Noire était mort et Béryl n'éprouva pas de satisfaction, car malgré tout c'était une des seules personnes encore en vie qui connaissait ses parents, et même avec le mal que ses sbires lui avaient fait, elle ne le haïssait pas. Elle n'avait pas vraiment envie de se battre, juste de rejoindre la côte et en vitesse, en espérant que Davy n'ai pas fait trop de dégâts, bien qu'elle se doute qu'il n'avait pas fait de quartiers sur le Queen Ann's Revenge... Cela promettait une rencontre explosive entre Jack, Barbossa et lui...
Marina la tira par le bras au moment où tout commença à s'écrouler. Elles suivirent Barbossa, laissant Jack et Angelica aux côtés de Barbe Noire en train d'agoniser.
-Merci Hector, dit simplement Béryl, se souvenant de leur dernière conversation peu sympathique. Ne vous inquiétez pas, je ne vous gênerais pas plus longtemps, je vais tracer mon chemin.
Puis elle les laissa Marina et lui se retrouver. La rousse s'était accrochée au bras de son époux alors que tous se dirigeaient vers la sortie, pour regagner la côte.
- Cette tenue te sied à merveille, Hector... dit Marina de sa voix toujours aussi élevée qu'un murmure en parlant de la tenue de corsaire de son époux.
Barbossa lui répondit par un simple sourire, visiblement satisfait de ce compliment.
Le groupe se trouvait à présent à proximité de la grève. Au loin on voyait le Queen Ann's Revenge, ainsi que le Hollandais Volant. Béryl soupira. Elle savait qu'elle ne pourrait pas rester avec Marina car Barbossa s'y opposait. Cela lui faisait mal au cœur de devoir se séparer de sa seule et meilleure amie. Béryl se tourna vers Marina et la pris dans ses bras, un peu comme une grande sœur pourrait le faire. Béryl était fille unique mais elle était sûre que c'était comme cela que se comportaient des sœurs.
- Marina, je te dis au revoir. Je ne préfère pas dire adieu car je suis sûre que nous nous reverrons un jour, mon amie. D'ici là, je te souhaite bon vent et beaucoup de bonheur.
Les larmes lui montèrent aux yeux alors elle préféra se taire pour ne pas se montrer faible. Béryl attendait la réponse de son amie tout en pensant : est-ce que Davy voudrait-il d'elle sur le Hollandais Volant ?
- Nous nous reverrons, Béryl, j'en suis sûre, dit Marina qui pleurait déjà un peu en silence. Je tiens à... Te dire que... Tu as été... La meilleure amie que j'ai pu avoir... Et même plus, sans l'ombre d'un doute. Je tiens à... Je tiens à te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi. Je te souhaite à toi aussi tout plein de bonheur... C'est peut-être... Au final... Mieux ainsi... Que nous allions.... Chacune de notre côté... On se reverra. J'en suis persuadée. J'aurais aimé te dire que je chercherai à te faire parvenir des lettres, mais je ne sais ni lire ni écrire, conclut Marina avec un sourire alors que son visage ruisselait de larmes. C’est... C’est difficile pour moi d’accepter que tu partes... Mais... Après réflexion... Tu seras peut-être plus heureuse ainsi, toi aussi.
Elle serra contre elle son amie, sa sœur, une fois de plus.
Finalement, les deux jeunes femmes se séparèrent en se souhaitant mutuellement bonne chance et Béryl promit à Marina de lui envoyer des lettres même si elle ne saurait pas les lire. Peut-être que quelqu'un de l'équipage le ferait pour elle.
Béryl fit également ses adieux à Hector puis à Philip en lui souhaitant bonne continuation à lui ainsi qu'à Syrena, qui les avaient rejoints peu de temps après avoir regagné la côte, à Jack qui tenta de lui voler un baiser en vain, et à Angelica qui avait l'air effondrée par la perte de son père. Béryl lui présenta tout de même ses condoléances et se dirigea à l'aide d'une barque laissée sur la berge vers son destin. Le reste du groupe commençait déjà à se chamailler au sujet du Black Pearl... Mais Béryl avait autre chose en tête.
Lorsqu'elle grimpa sur le pont du Hollandais Volant, Davy s'approcha tout de suite d'elle, il ne la prit pas dans ses bras, et ne lui sourit pas non plus. Il affichait simplement une sort de rictus satisfait et lui posa une simple question.
- As-tu peur de la mort, jeune fille ?
Béryl résista à son envie de prendre celui qu'elle avait toujours considéré comme son Capitaine dans les bras, elle savait qu'il ne le tolérerait pas en public, et encore moins devant son équipage. Alors elle réprima cette envie et aussi celle de sourire, ainsi que celle de pleurer de joie et elle lui répondit :
- Non, capitaine Jones.
Elle n'avait pas résisté à l'envie de l'appeler comme ça bien qu'au vu de son léger grognement, cela ne lui plaisait pas trop. En effet, ses hommes n'étaient pas censés connaître leur lien... Bien que voir agir leur capitaine de cette façon devait être inhabituel.
Elle sourit au passage à Wheelback, le médecin de bord, et suivit Davy dans ses quartiers.
- Merci... commença-t-elle avant de se faire couper la parole.
- Tu crois que je n'ai que ça à faire ? Que tu peux claquer des doigts afin que je vienne à ton secours et qu'une fois que je suis sur place, me dire de ne pas envoyer mes hommes te chercher ?!
Il était furieux, comme si c'était la seule façon pour lui de s'exprimer. Béryl tenta de ne pas s'énerver à son tour car elle savait qu'il s'était fait un sang d'encre pour elle.
- Je t'ai déjà dit que mon amie Marina était en danger de mort. Barbe Noire a menacé de la tuer s’il voyait un seul de tes hommes s'approcher... tenta-t-elle de tempérer calmement.
- Je me fiche de cette fille et je me fiche de Barbe Noire. Tu crois pouvoir disposer de moi comme bon te semble ?!
- Ne parle pas comme cela de mon amie. Et Barbe Noire est mort de toute façon, Jack s'est débrouillé pour qu'il ne bénéficie pas de l'eau de la Fontaine de Jouvence.
- Jack ?! Tu veux dire que depuis tout ce temps tu étais avec ce Sparrow ?!
Cette fois, Béryl haussa le ton :
- Quoi ? Mais qu'est-ce que ça peut faire ?
- Et dire que je me suis inquiété pour toi, alors que tu étais aux côtés de ce sale parasite de Sparrow...
-Nous étions ESCLAVES de Teach ! explosa finalement Béryl. Tu crois qu'on s'amusait ? Non, on se faisait torturer ! De toute façon, je ne vois pas pourquoi tu es jaloux de Jack. Tu n'as rien à lui envier.
- Je ne suis pas jaloux, cracha-t-il en insistant sur chaque mot.
Puis il lui tourna le dos et croisa les bras avec une moue boudeuse.
Béryl soupira, tentant de garder son calme et essayant de se focaliser sur le côté positif des choses : ils étaient enfin réunis.
- Écoute, je te remercie sincèrement d'être venu pour moi, cela me touche énormément. Et merci de m'accepter sur ton bateau, je vais vraiment essayer de m'intégrer et de bien faire. Mais je vais te laisser pour le moment et aller faire connaissance avec les membres de l'équipage. À plus tard Davy.
Elle posa sa main sur son bras et déposa un baiser sur sa joue, le laissant bouche bée. Béryl était plutôt fière d'elle, car elle avait réussi à faire preuve d'un grand sang-froid, chose qui n'était pas aisée vu la mauvaise humeur légendaire du capitaine Jones et son propre caractère tout feu tout flamme.
Elle referma la porte en soupirant et redescendit sur le pont. Absolument tout le monde la regardait comme s’il venait de lui pousser une deuxième tête... Ils avaient visiblement entendu toute la conversation. Béryl se racla la gorge et demanda en essayant de faire comme si de rien n'était :
- Qu'est-ce que je peux faire pour me rendre utile ?
Barbossa et son équipage avaient pris possession du Queen Ann's Revenge. Jack, de son côté, avait emmené avec lui Angelica sur une barque. Marina fit ses au revoir à ceux-ci, en n’oubliant pas de remercier Angelica pour ce qu'elle avait fait pour Béryl et elle, de même que Jack. Et elle salua également Syrena et Philip, avant de monter sur le nouveau navire de son mari.
Le prochain cap allait être Tortuga, mais cela ne réjouit pas énormément la rousse.
- Hector... Tu sais que... Je n'aime pas trop cet endroit... lui murmura-t-elle.
- Qui te dit que nous allons tous deux y poser le pied une fois arrivés ? lui répondit-il en lui caressant la joue.
Marina prit un air soulagé, et lui fit un petit sourire en guise de réponse.
Le Queen Ann's Revenge finit par arriver à destination. Tous les hommes débarquèrent sur la terre ferme. Seuls Marina et Hector sont restés sur le bateau, regardant les autres aller s'amuser dans ce lieu très prisé des pirates et autres bandits. C'est alors que Barbossa prit sa femme dans ses bras pour la mener jusqu'à leur chambre, en l'embrassant au passage. Le capitaine la posa à terre, et il s'assit sur le bord du lit.
////Début de lemon\\\
- Déshabilles-toi, lui demanda-t-il alors qu’il défaisait sa jambe de bois.
Son ton n’était pas sec, mais il n’était pas doux non plus, et Marina comprit la situation : il voulait regarder son corps. Juste l'observer, pour s’assurer que tout allait bien. Dans un premier temps… Car Barbossa était un pirate après tout. Elle commença à se dévêtir un peu, mais elle se ravisa. Elle avait de nouvelles marques dans le dos et n'avait pas très envie de les faire voir à son mari. Barbossa vit son hésitation.
- Que se passe-t-il ?
- R... Rien, Hector... répondit-elle.
- Tu n'as pas envie ?
- S... Si... Mais...
Elle soupira et se dévêtit complètement, mais elle tâcha de ne pas tourner le dos à son mari, car c'était là qu'il y avait les récentes marques de fouet.
Barbossa la contempla de haut en bas, observant chaque détail de son corps pour s’assurer que sa précieuse femme allait bien. Marina restait immobile.
- Tournes-toi un peu, lui demanda-t-il.
Elle se tourna légèrement, en faisant un petit quart de tour. Les cicatrices ne devaient pas être visibles dans cet angle de vue. Et les longs cheveux de Marina cachaient en partie son dos, donc il y avait des chances qu'il ne les aperçoive pas. Puis la rousse s'approcha lentement de son mari et l'embrassa, avant de s'asseoir sur ses genoux. Barbossa caressa son visage et l'embrassa de nouveau un peu plus impatiemment, puis il la saisit par la taille et l'allongea sur le lit, avant qu'il ne commence lui aussi à se dévêtir. La rousse leva timidement les mains vers lui et l’aida à retirer ses vêtements, elle le regardait dans les yeux en le faisant. Barbossa fût un peu surpris de cette prise d’initiative inhabituelle, mais plus qu’heureux.
Marina voyait que son mari commençait à la regarder avec envie et elle lui rendit son regard, bien que plus timide qu’Hector. Elle se mit à rougir et détourna finalement les yeux. Barbossa en profita pour embrasser Marina dans le cou, puis descendit le long de son corps. Ses baisers se faisaient de plus en plus insistants, notamment lorsqu'il revint l'embrasser sur la bouche et que leurs langues se mêlèrent dans un doux ballet. Il en voulait plus, et Marina le sentit encore davantage quand les doigts de son mari s'ancrèrent dans la chair de ses hanches. Il lâcha cependant une main pour presser l'un des seins de la rouquine, d'abord plutôt doucement, puis de façon un peu plus appuyée, ce qui trahissait son envie grandissante. Mais Marina n’était pas en reste de son côté : elle caressait doucement les épaules de son mari, retrouvant le contact chaud et agréable de sa peau qui lui avait tant manqué. Peut-être était-ce le soulagement de le retrouver sain et sauf qui lui donnait des ailes ? Ou peut-être était-elle en train de devenir plus à l’aise avec ce genre de choses ?
- Tu m’as manqué, Marina.
- Toi… aussi, Hector.
Barbossa tâcha de ne pas brûler les étapes malgré sa propre impatience, aussi après avoir embrassé la peau douce de sa femme, ses doigts se firent plus baladeurs. Ils trouvèrent vite la féminité de son épouse déjà presque prête à l’accueillir. Il s’occupa de la préparer à l’aide de son toucher expert. Marina, de son côté, gémissait et se tortillait sous cette douce torture.
- Hector... S’il te plaît… commença-t-elle à s’impatienter.
- Quoi ? Dis-moi ce que tu veux, Marina… dit-il d’un ton qui pouvait presque paraître sadique.
Marina ne répondit pas et détourna à nouveau le regard. Barbossa était joueur, aussi continua-t-il à la choyer jusqu’à ce que la rousse gémisse de plus en plus fort. Ce traitement de faveur lui plaisait visiblement beaucoup.
- Tu disais ? la taquina-t-il encore une fois tout en continuant ses caresses de façon de plus en plus appuyées.
- Fais-moi... L’amour... S’il te plait... finit par souffler Marina en se cachant le visage avec un de ses bras frêles.
- Tes désirs sont des ordres, lui susurra-t-il.
Barbossa eut un grand sourire satisfait. Il aimait jouer mais il avait lui aussi presque atteint les limites de sa propre patience, aussi il se débarrassa de son dernier vêtement et plongea son regard dans celui de sa femme où pouvait se refléter son immense désir ainsi qu’un amour profond.
Leurs deux corps s’unirent finalement avec un parfait mélange de tendresse et de passion. Marina passa ses mains dans les cheveux de son mari et celui-ci caressait les côtes de sa bien-aimée avec douceur tandis que la danse avait commencé. Tout le long de ce ballet endiablé, Barbossa l'embrassait, lui murmurait des mots doux, lui disait qu’il l’aimait, qu’il la comblerait de bonheur, qu’elle était à lui. Marina était plus silencieuse, mais son bonheur n’en était pas moins important. Ils atteignirent vite tous deux le septième ciel, toujours les yeux rivés dans ceux de l’autre.
Finalement, ils tombèrent tous les deux de fatigue et s’endormirent lovés l’un contre l’autre, le sourire aux lèvres.
///Fin de lemon\\\
Le lendemain matin, Marina fut la première à se réveiller. Elle s’étira, et en tournant la tête vers son mari, elle s’aperçut que celui-ci dormait encore. Elle caressa son visage et ses cheveux, l’embrassa sur le front, et se leva, en faisant attention à ne pas lui tourner le dos, toujours préoccupée par ses cicatrices. Elle savait tout de même que ça finira par se voir, mais hier elle ne voulait pas tout gâcher, elle voulait que son mari et elle-même soient tranquilles, qu’ils profitent de l’instant présent. Elle se rhabilla et sortit de la chambre, pour se promener sur le Queen Ann’s Revenge. Elle l’explora de fond en comble, comme elle n’avait pas énormément pu le faire lorsqu’il appartenait à Barbe Noire.
Ce matin était bien calme, sur Tortuga. En même temps, il était relativement tôt. Les hommes de Barbossa reviendraient sans doute plus tard dans la journée. La rousse avait donc tout le temps qu’elle voulait.
« Je préférais le Black Pearl.... » se disait-elle alors qu’elle se promenait sur le bateau. Elle soupira, puis décida d’escalader le mât jusqu’au poste de vigie, pour contempler la vue. Elle se mit à repenser à ses enfants, Sirius et Andromeda. Elle se souvint alors que Béryl lui avait dit avoir vu Pintel et Ragetti les emmener, lorsque le Pearl avait été attaqué par Teach.
« J’espère que tout va bien pour eux... Il faut... Il faut qu’on retourne les chercher... Dès que possible...»
Elle resta un long moment à ce poste à regarder la mer et à penser à ses enfants. Elle savait que de toute manière, ils étaient entre de bonnes mains, bien qu’elle doute que Pintel et Ragetti aient déjà eu à s’occuper d’enfants. Et elle se mit à rire de bon cœur en imaginant les galères qu’ils ont pu rencontrer tous les deux, vu comme elle les connaissait.
Bien plus tard, en fin de journée, Marina n’avait toujours pas bougé, elle était restée pensive. Quelqu’un criant son prénom, plus bas, la tira de sa demi-rêverie.
- Marina !
C’était la voix de son mari. Elle se pencha un peu pour le voir et elle lui fit un petit signe de la main. L’équipage était en train de revenir à bord du Queen Ann’s Revenge. Certains avaient l’air dans un très mauvais état. Seul le plus jeune matelot était propre sur lui... Et cela frappa la rousse : ce jeune n’était visiblement pas descendu à terre, contrairement à tous les autres. Il avait dû rester sur le bateau hier soir...
« Est-ce qu’il... Nous aurait entendus ? » se demanda Marina en rougissant de gêne à cette idée.
Barbossa lui fit signe de descendre. Elle s’exécuta. La rousse chercha un instant du regard ce jeune matelot, et en le voyant, celui-ci la salua poliment, avec un sourire amical. Marina lui rendit son sourire, puis enfin, se tourna vers son époux.
- Oui, capitaine ? lui dit-elle.
- Allons les chercher, dit Barbossa.
Marina comprit tout de suite, et elle embrassa tendrement son mari en guise de réponse.
Béryl se débrouillait plutôt bien sur le Hollandais Volant. N'ayant guère de compétence particulière, elle fût placée au poste de moussaillon, c'est-à-dire qu'elle était au service des autres officiers, et elle aidait le reste de l'équipage dans leurs diverses tâches. Ainsi, elle aidait Wheelback à soigner les blessures des autres, elle fit la connaissance de Maccus l'homme-requin et eu le privilège de l'aider à entretenir les canons du Hollandais, et de Palifico qui était chargé de l'armurerie. Comme le bateau passait beaucoup de temps sous l'eau (enfin, avant que Béryl ne les rejoigne), les armes devaient être régulièrement poncées. C'était d'ailleurs la tâche qu'elle était en train d'exécuter actuellement, au soleil sur le pont en discutant tranquillement avec Palifico.
La présence de Béryl sur le Hollandais Volant avait allégé les cœurs de la plupart des hommes de Davy Jones. De par son caractère volontaire et déterminé, elle avait su se faire accepter petit à petit par les autres qui la respectaient maintenant au bout de ces longs mois de cohabitation. Au début, ils ne lui faisaient pas confiance et ne lui donnaient que des tâches ingrates comme le nettoyage du pont et des toilettes, mais petit à petit la situation évolua au grand bonheur de Béryl qui n'abandonnait jamais. Après tout, elle vivait actuellement son rêve: être pirate du Hollandais Volant, alors elle n'allait pas gâcher l'unique chance que Davy avait bien daigné lui donner.
À propos de Davy, il avait été très distant avec Béryl ces derniers mois, passant la plupart du temps enfermé dans sa cabine à étudier des cartes ou à jouer de l'orgue. Son comportement froid affectait bien évidemment Béryl qui regardait souvent vers la cabine du Capitaine avec l'espoir de voir une silhouette familière en sortir. Elle brûlait d’envie d'aller lui parler, de lui montrer ses progrès dans les différents domaines de la piraterie, ainsi que son intégration avec l'équipage... Mais il la fuyait comme la peste. Sans aucune raison.
Aujourd'hui encore, le cœur de la jolie brune manqua un battement lorsqu'elle vit Davy Jones sortir de sa cabine et s'avancer sur le pont d'un pas claudiquant. Inconsciemment, elle tenta de remettre sa tignasse désordonnée en place et elle lui sourit. Mais il ne la regarda même pas, échangea quelques mots avec Maccus le requin, vociféra quelques ordres à propos de leur nouvelle trajectoire et retourna s'enfermer dans ses quartiers en passant à travers la porte.
Béryl qui avait retenu sa respiration pendant tout ce temps s'autorisa à respirer de nouveau. Quand des larmes commencèrent à lui piquer les coins des yeux, elle prétexta un mal de ventre et s'excusa auprès de Palifico. Ce dernier lui lança un regard bizarre et lui retint le bras.
-Tu sais, le Capitaine, ce n'est pas un homme facile, mais je pense qu'il tient à toi. N'abandonne pas.
-Merci Pali... Mais je pense que tu te trompes.
Elle partit s'isoler à l'arrière du bateau et s'autorisa à pleurer en silence, être rejetée ainsi par l'homme qu'elle aime était très douloureux. Elle avait pensé que peut-être le fait de l'accepter sur son bateau et même dans son équipage allait faciliter un potentiel rapprochement mais il n'en était rien, à chaque pas en avant, il en faisait deux en arrière.
-Cela fait maintenant six mois que tu es à bord de mon bateau.
Béryl sursauta, et se retourna vers la voix familière. Elle essuya rapidement les larmes au coin de ses yeux.
-Davy... Oui.
-Tu n'es pas heureuse.
C'était plus un constat qu'un reproche. Il n'avait, pour une fois, pas l'air en colère. Juste mélancolique.
- Je... Je suis heureuse de l'opportunité que tu m'as offert de travailler à tes côtés, je me plais beaucoup ici au sein de ton équipage.
- Mais ? demanda-t-il.
- Mais je... commença-t-elle, rougissante.
Puis elle prit une grande inspiration et poursuivit.
-Mais j'aimerais passer plus de temps avec toi. Je ne comprends pas pourquoi tu es si distant. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
Les larmes menaçaient de couler à nouveau sur ses joues tachetées, aussi elle baissa les yeux.
- Regarde-moi.
Il releva doucement son visage à l'aide de sa main tentaculaire et sembla fixer ses lèvres un moment mais planta finalement son regard bleu dans le sien. La brune ne comprenait pas ce soudain changement de comportement.
- Rejoins-moi ce soir dans ma cabine à vingt heures pour le dîner, lui murmura-t-il d'un ton ferme mais aussi doux à la fois, avant de s'éclipser aussi vite qu'il était apparu.
Béryl crut que son cœur allait s'échapper de sa poitrine tellement il tambourinait fort. Davy jouait le froid et le chaud sans arrêt, elle ne savait donc pas à quoi s'attendre ce soir mais elle frissonna d'impatience à cette idée. Elle devait absolument trouver quelque chose de plus joli à se mettre pour leur rendez-vous que ses vêtements de moussaillon. Aussi, elle alla voir Wheelback le médecin de bord pour lui demander conseil.
-Dis-moi Wheelback, où penses-tu que je pourrais trouver une robe sur ce bateau ? Ou quelque chose d'un peu plus... Habillé.
Le médecin lui fit un regard étrange puis eut un petit sourire en coin avant de lui répondre.
- Hm, j'imagine que tu pourrais trouver quelque chose dans la cale, c'est là que nous entreposons les butins avant de les revendre.
-Merci !
-Béryl, attends.
-Quoi donc ?
-Au début, je pensais que ta présence sur le bateau serait une mauvaise idée... Mais quand je vois les changements que tu as apportés ici et que tu vas encore apporter, je me dis que c'est la meilleure décision que le Capitaine ait prit. Merci de prendre soin de lui.
Béryl rougit au sous-entendu et bégaya un vague merci avant de s'enfuir vers la cale. A priori, tout l'équipage était au courant de ses sentiments pour Davy. Était-ce si évident ? Elle fouilla dans une grosse malle ornée de joyaux, et trouva plusieurs robes élaborées avec plein de froufrous qui n'étaient pas du tout dans son style. Elle soupira, pensant qu'elle serait ridicule là-dedans, mais trouva un fin tissu vert au fond du coffre. C'était une longue robe verte en soie, simple et magnifique, un peu échancrée au niveau de la poitrine, un peu bouffante au niveau des épaules et aux manches longues. Béryl se dirigea dans la salle d'eau du navire et se nettoya, enfila la robe et brossa sa tignasse indisciplinée qu'elle coiffa en une tresse simple. Elle ne se trouvait pas spécialement jolie mais elle devait avouer que cette robe épousait parfaitement ses courbes et la mettait en valeur. Ses cheveux n'étaient pour une fois pas trop mal non plus. Puis elle tourna un peu en rond, faisant les cents pas dans la pièce, se demandant ce que le Capitaine lui voulait et comment elle devrait agir, avant de regarder l'heure. Vingt heures trois. Davy n'allait pas être content. Elle se précipita vers la cabine du Capitaine, son cœur battant la chamade, et frappa à la porte timidement.
-Entre, grommela Davy depuis l'intérieur.
Il ne portait pas son manteau de Capitaine, ni même son chapeau, mais une simple chemise blanche, ce qui le rendait moins impressionnant, plus humain.
Béryl vit tout de suite qu'il comptait la réprimander en voyant son retard mais qu'il se ravisa en voyant la tenue de la jeune femme. Il sembla perdre ses mots, aussi il se racla la gorge et lui dit simplement :
- Viens, j'espère que tu as faim.
Béryl remarqua alors qu'une table pour deux était dressée au fond de la pièce. Sur celle-ci se trouvaient deux assiettes fumantes et des bougies ainsi que de la belle argenterie. La brune ouvrit de grands yeux. Davy avait vraiment sorti le grand jeu ce soir.
Ils s’installèrent tous les deux à table sans un mot, puis Davy versa du vin dans leurs deux verres en argent.
- Eh bien qu’est-ce qu’il y a, tu ne manges pas ?
Béryl, sans s’en rendre compte, avait été hypnotisée par les mouvements de Davy et le fixait intensément.
- Heu, si, cela a l’air appétissant, changea-t-elle de sujet.
- Si ce n’est pas le cas, le cuisinier entendra de mes nouvelles.
« Toujours égal à lui-même. » pensa Béryl en souriant. Ils commencèrent à manger et à boire.
- C’est vraiment délicieux ! s’exclama Béryl après une bouchée.
Le plat était constitué de thon rouge avec des pommes de terre et des carottes, le tout agrémenté aux épices. La viande de thon fondait presque sous la langue tant elle était tendre, et les saveurs explosaient dans la bouche. Un pur régal.
- C’est correct, oui.
-Tu es si dur avec eux, tu sais je pense qu’ils t’admirent énormément et tiennent à toi.
- Ces vieux loups de mer ne me suivent que par obligation, tu te fais des idées.
-Davy… Cesses de penser que personne ne t’aime, car ce n’est pas le cas.
Elle caressa doucement sa main tentaculaire posée sur la table en disant ces mots, mais il finit par la retirer vivement et continuer de manger son plat, comme si le contact l’avait brûlé. Béryl soupira doucement mais lui sourit gentiment. Elle n’était pas d’humeur à se battre ce soir, elle souhaitait juste profiter de ce moment privilégié avec le capitaine de son cœur.
Le repas se passa très bien, Béryl lui raconta avec entrain ses progrès sur les différents postes qu’elle avait pu occuper au sein de l’équipage en tant que moussaillon, elle lui raconta quelques anecdotes en riant, comme la fois ou elle avait failli passer par-dessus bord en nettoyant le pont. Davy ne la félicita pas, mais on pouvait distinguer dans son œil bleu une étincelle de satisfaction et de fierté.
À la fin du repas, Davy se leva, fit glisser un livre sur sa petite bibliothèque, ce qui actionna un mécanisme, et fit découvrir une ouverture derrière le meuble. Le capitaine fit signe à Béryl de le suivre. Elle ne connaissait pas cet endroit et s'exécuta avec curiosité. C’était une petite pièce adjacente à sa cabine, les murs étaient ornés de tapisserie aux arabesques dorées. Dans cette pièce se trouvaient un canapé couleur carmin, une petite table basse, une grande bibliothèque et quelques meubles. C’était petit mais cela avait l’air cosy et confortable.
Même si elle avait passé la majorité de ses nuits à bord de ce bateau, elle n’avait jamais eu connaissance de cette pièce secrète. Davy était décidément un homme plein de surprises.
-Je ne savais pas que cette pièce existait, s’étonna Béryl. C’est magnifique.
-Personne ne le sait à part moi, et maintenant toi. Tu peux venir ici quand tu le souhaites, je sais que tu aimes lire. Ce sont mes livres les plus précieux, dit-il en se tournant vers la bibliothèque.
-Merci Davy…
Béryl lui sourit chaleureusement, les larmes aux yeux. Cela signifiait énormément pour elle.
Alors qu’elle tenta de se rapprocher de lui, il s’éloigna et lui fit signe de s'asseoir sur le canapé, puis alla ouvrir un placard. Il en sortit deux verres et une bouteille remplie d’un liquide ambré.
- Je te sers un verre de liqueur ? proposa-t-il.
Béryl acquiesça silencieusement et s'assit. Elle allait avoir besoin de courage pour ce qu’elle comptait lui avouer, l’alcool allait sans doute l’aider.
Davy posa les deux verres et la bouteille sur la table puis partit prendre un livre et le tendit à Béryl sans un mot. La couverture en cuir brun était abîmée, Béryl l’ouvrit sans plus attendre. C’était apparemment un recueil de croquis. Le premier croquis était une petite maison en bois située sur une colline, avec un moulin non loin. Le deuxième croquis représentait deux petites filles et deux petits garçons qui jouaient sur une plage. Sur les autres pages, d’autres croquis mettaient en scène une femme aux longs cheveux fins qui cuisinait ou qui souriait simplement. Béryl tourna une autre page silencieusement et découvrit le portrait d’un homme portant une grande barbe tressée, avec un filet de pêche à la main.
-Davy ?
-Hm ?
-Cet homme, il a le même regard que toi… qui est-ce ? demanda Béryl, un peu timidement.
-C’est mon père. Ce que tu tiens dans tes mains était mon carnet de dessins.
Les yeux de Béryl s’agrandirent dans la surprise. Non seulement elle ne s’attendait pas à ce que Davy lui parle aussi ouvertement de lui, mais en plus elle ne se doutait pas qu’il dessinait.
-J'ai grandi en Hollande près de l'océan. Mon père était pêcheur et ma mère nous élevait moi et mes quatre frères et sœurs. J'étais l'aîné de la fratrie, donc dès l'âge de onze ans j'ai accompagné mon père en mer. Les conditions étaient parfois difficiles mais je suis tombé bien vite amoureux de ce mode de vie et de l'océan.
Béryl attendait la suite avec impatience mais Davy se tût.
- Et ensuite ? osa-t-elle demander doucement.
- Crois-moi, tu ne veux pas connaître la suite.
Il fit un bruit bizarre avec sa bouche, comme souvent quand il était contrarié. Béryl avait remarqué cette petite manie.
- S'il te plaît ? murmura-t-elle, l’encourageant.
- Ensuite, l’année de mes seize ans, mon père fut tué par des pirates, un jour où exceptionnellement, je n'étais pas avec lui. J'ai hérité de son petit bateau de pêche et j'avais la responsabilité de faire vivre ma famille. Je partais de plus en plus loin et de plus en plus longtemps afin de remplir les cales de poisson. Un jour, je suis revenu et ma mère ainsi que mes frères et sœurs étaient morts, emportés par la peste.
Béryl était complètement sous le choc, elle ne s'attendait pas à une histoire aussi dramatique, aussi les larmes coulèrent d'elles-mêmes sur ses joues parsemées de taches de rousseur.
- Je suis désolée...
- Ne le sois pas. La vie est ainsi, cruelle.
Elle posa sa main sur son bras en forme de pince de crabe et le caressa doucement pour lui montrer son soutien.
- Pour finir, je suis devenu ce qui avait causé la perte de mon propre père, un pirate. Je fis rapidement fortune et je fis construire le Hollandais Volant. J’ai choisi ce nom car on disait souvent que le bateau de pêche de mon père était si léger qu'il avait la faculté de voler. Le nom du Hollandais est en son honneur, et en référence à mes origines.
Béryl était complètement sous le choc, elle retenait difficilement ses larmes en voyant l’air effondré de Davy. Comme elle ne savait pas quoi dire, elle se contenta de le prendre dans ses bras et de le serrer. Davy pouvait être à la fois si dur et si fragile, et elle l’aimait pour ça.
- Tu comprends maintenant pourquoi je ne veux pas que tu t’attaches à moi. Je suis maudit, et pas seulement à cause de Calypso. Toutes les personnes à qui je tiens finissent par mourir.
Béryl se figea et se recula pour regarder Davy dans les yeux.
- Même si je le voulais, je ne pourrais pas revenir en arrière.
-Tu ne sais pas ce que tu dis, je suis si âgé que j’ai perdu le compte et regarde-moi, je suis monstrueux. Et toi, tu es une magnifique jeune femme pleine de vie. Cesses cette folie.
- Et toi, cesses d’agir ainsi ! Tu as le droit au bonheur au même titre que n’importe qui, alors arrête de te flageller. Je me fiche de ton apparence et de cette malédiction… Je… Je t’aime Davy. Mon seul souhait est d’être à tes côtés.
Béryl retint son souffle mais ne baissa pas les yeux, Davy sonda son regard, comme à la recherche de la moindre trace de mensonge ou de fourberie, n’arrivant pas à y croire, mais il n’y avait rien de cela dans les yeux marrons-vert de la jeune femme, juste une grande quantité de sincérité et d’amour, et un peu de peur aussi, la peur d’être rejetée à nouveau.
Davy ferma les yeux et soupira, comme très fatigué d’avoir à gérer toutes ces émotions d’un seul coup. Il laissa tomber son masque imperturbable.
-Béryl, ma brave, ma douce Béryl. Tu as fait renaître en moi des sentiments que je pensais à jamais éteints. Ces derniers temps, rien que de poser les yeux sur toi me rappelle à quel point tu es belle et à quel point je suis monstrueux. Mais je ne suis qu’un homme, vois-tu. Et je me dégoûte ne serait-ce que d’imaginer mes mains difformes sur ton corps, pourtant c’est le cas, et j’ai si honte que je n’ose même plus t’affronter.
Béryl rougit jusqu’aux oreilles et sa gorge devint sèche suite au sous-entendu lourd de sens de Davy. C’était donc pour cela qu’il la fuyait ainsi, elle avait enfin une explication. Elle n’osa même pas répondre, de peur de tout gâcher alors elle se contenta de boire une autre gorgée du liquide ambré qui lui piqua la gorge.
- Je n’aurais pas dû en dire autant, je t'ai effrayée, je dois te dégoûter…
Il reposa son verre et se leva en s’apprêtant à quitter cette pièce.
- NON ! cria soudain Béryl, sortant de son mutisme. Reste, s’il te plaît, poursuivit-elle plus calmement.
Elle n’allait sûrement pas laisser passer sa chance, alors elle se leva et s’approcha de lui, et pour une fois, elle parla en regardant le sol et en murmurant d’une voix mal assurée.
- Tu ne me dégoûtes pas du tout, bien au contraire, je me surprends moi aussi à… Penser à toi de cette façon. Oui, je suis effrayée… Pas par toi, mais parce que… Je n’ai jamais…
Ses joues étaient actuellement rouge pivoine, elle se trouva incapable de finir sa phrase et se mit à trembloter légèrement par peur de la réaction de son capitaine. Davy lui fit relever la tête avec sa main tentaculaire et Béryl découvrit son regard sombre de désir, aussi il posa subitement ses lèvres sur les siennes. Bien vite, Béryl lui autorisa l’accès et leurs langues se touchèrent timidement, puis se caressèrent dans un ballet sensuel. Quand ils se séparèrent, Béryl était à bout de souffle et complètement chamboulée par le feu qui brûlait en elle. Elle avait de nouveau envie de l’embrasser, aussi s’approcha-t-elle de lui, mais il la stoppa doucement.
- Béryl, es-tu sûre de toi ? Si nous allons plus loin, je crains ne pas pouvoir m’arrêter...
- N’oses pas imaginer t’arrêter un seul instant, dit-elle, déterminée.
- Je me ferais une joie d’exécuter tes désirs dans ce cas.
///Début de lemon\\\
Il eut un sourire narquois et plaqua son corps à celui, bien plus petit de Béryl. Béryl n’était pas une petite femme, mais Davy était particulièrement grand. Il attrapa les hanches de la jeune femme avec sa main tentaculaire et lui fit comprendre qu’elle devait s’accrocher à lui avec ses jambes. Béryl, bien que téméraire, était extrêmement gênée.
- On dirait que tu as perdu ton assurance, petite.
Vexée d’être traitée raillée ainsi, elle déploya ses jambes autour des hanches de Davy et le regarda d’un air de défi. Il la maintint en place avec sa pince et de son autre main il laissa ses tentacules s’enrouler autour de sa cuisse, sous sa robe, ce qui fit gémir la brune.
- Si tu continues à faire ce genre de bruits, je ne répondrais plus de moi… murmura-t-il à son oreille sensuellement, laissant un de ses tentacules effleurer cette dernière, ce qui arracha un frisson à la jeune femme.
Le bas ventre de Béryl s’anima d’un désir brut suite à ces mots. Davy la coinça contre un des murs de la pièce secrète et plongea sa tête dans son cou. Il taquina sa peau douce avec ses tentacules et y déposa des baisers enflammés. Béryl ne pût s'empêcher de gémir à nouveau, complètement excitée, elle caressait le dos de la chemise de Davy. Elle pouvait sentir le renflement du pantalon de Davy contre son aine, ce qui la rendit encore plus folle. Lorsque Davy mordilla soudain son cou, elle eut un petit cri de surprise et entendit un ricanement, le capitaine était visiblement d’humeur joueuse. Il releva la tête, embrassa fougueusement sa future amante tout en sortant de la pièce et en se déplaçant de son pas claudiquant vers son lit. Il déposa Béryl sur le bord du lit avec le plus de douceur possible puis la regarda avec un air de prédateur.
- Déshabille-toi, ordonna-t-il avec un petit sourire en coin.
Béryl lui sourit, se releva et s'exécuta en frissonnant, un peu gênée de dévoiler son corps pour la première fois à celui qu’elle aime.
- Magnifique… souffla Davy, le regard empli de désir. Viens m’aider ma belle, demanda-t-il doucement en désignant son bras invalide.
Elle l’aida d’abord à enlever sa chemise, pour dévoiler son torse finement musclé. Sa peau était de la même couleur blanchâtre que son visage et ses tentacules, une grande cicatrice se trouvait sous son pectoral gauche, juste à l’endroit où aurait dû se trouver son cœur, tout son bras gauche était constituée d’une carapace de couleur rougeâtre, semblable à celle des homards. Béryl l’aida ensuite à défaire sa ceinture et ses mains tremblantes déboutonnèrent son pantalon noir incrusté de coquillages. La jeune femme s’arrêta là et alla s’allonger sur le lit en détournant le regard. Bien qu’elle soit extrêmement excitée à l’idée de faire l’amour avec Davy, Béryl était aussi assez effrayée par cette perspective, n’ayant aucune expérience dans ce domaine.
Davy vint s’installer au-dessus d’elle le plus délicatement possible et la força à tourner la tête vers lui.
- N’ai pas peur, je ne te ferais pas de mal, tenta-t-il de la rassurer.
- Je sais, lui sourit-elle affectueusement.
Davy reprit ensuite son exploration du corps de la jeune femme. Il déposa des baisers brûlants sur sa peau fine, d’abord dans son cou, puis sur sa poitrine où il s'attarda quelque peu, les tentacules de sa barbe taquinant un des mamelons de Béryl tandis que l’autre était pris d’assaut par sa langue experte. La brune gémit et sa respiration s'accéléra de plus en plus sous cette douce torture.
Il descendait lentement et finalement, sa bouche taquine s’approcha de plus en plus de l’endroit où Béryl se sentait déjà mouillée d’excitation. Il lui fit écarter les jambes doucement à l’aide de sa main tentaculaire et déposa un baiser sur ses lèvres, puis sa langue rencontra bien vite un petit bouton, ce qui fit pousser un gémissement de plaisir à Béryl. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il fabriquait, elle voulait juste qu’il continue. Davy sourit, satisfait d’avoir autant d’effet sur la jeune femme, il entreprit de repartir à l’assaut de son point sensible. Il avait l’air de savoir exactement comment lui plaire. Il caressait et cajolait amoureusement cet endroit spécial et entreprit de la préparer. II inséra le bout du tentacule lui servant de main dans sa féminité trempée. Béryl gémit de plus belle et sa respiration se fit erratique. Elle n’avait jamais été aussi excitée de sa vie. Voyant que Béryl était plus que réceptive, il inséra un deuxième tentacule dans son antre chaud, puis quelques coups de langue plus tard, la jeune femme cria tout en laissant exploser son plaisir, prise de spasmes incontrôlables.
Davy sourit, visiblement satisfait d’avoir apporté tant de plaisir à sa douce amante. Il la regarda : des cheveux châtains s'échappaient de sa tresse, elle avait les joues rougies et le souffle court, il la trouvait absolument délicieuse. Puis il se plaça entre ses jambes, n’y tenant plus, sa propre excitation à son comble, son épée de chair fièrement tendue. Béryl remarqua que son capitaine était très bien doté et extrêmement excité, elle rougit de plus belle, puis frissonna d’anticipation, dans un mélange de peur et d’excitation.
- Je vais te faire crier mon nom, lui susurra-t-il, d’un air dominant et malicieux.
- Dépêche-toi, s’impatienta la jeune pirate, je te veux en moi.
Son attitude fit glousser Davy, qui plaça son membre devant son entrée, puis il la regarda dans les yeux, et s'enfonça doucement en elle sans plus attendre. Béryl grimaça de douleur dans un premier temps, aussi Davy l’embrassa pour la distraire, et caressa son visage avec les tentacules de sa barbe dans un geste tendre, sa main tentaculaire quant à elle caressait le flan de Béryl. Sa propre excitation à son comble, il s'enfonça de plus en plus en elle de façon langoureuse, ses yeux ancrés aux siens. Puis, voyant que la douleur s’était finalement estompée, n’y tenant plus, il la pénétra profondément, ce qui arracha un cri de plaisir à la jeune femme.
- Davyyy, aaahhh.
Elle enroula ses jambes autour des hanches de son amant, et ses bras autour de son cou, voulant les rapprocher encore plus. S’ensuivirent d’impétueux coups de reins qui firent grogner de plaisir Davy et gémir Béryl. La jeune femme sentait qu’elle allait bien vite atteindre son nouveau point culminant, elle nageait littéralement dans la luxure et le plaisir, son corps accompagnant celui de Davy dans cette danse endiablée.
- Mon dieu, Davy, cria-t-elle, proche de la libération.
- Mon joyau, viens encore pour moi, lui murmura-t-il sensuellement.
Puis il se recula, attrapa une des jambes de sa belle avec sa pince et la releva, fit quelques derniers mouvements de bassin un peu plus brutaux que les autres, tout en titillant avec son tentacule le bourgeon rose et gonflé de Béryl. Il la regardait crier son nom et atteindre le septième ciel pour la deuxième fois de la soirée. Cette vision et un dernier coup de rein le firent finalement atteindre à son tour le summum de son plaisir en un long gémissement viril. Les tentacules de sa barbe eurent des spasmes et il dû fermer les yeux tant il était saisi par ce sentiment de plénitude. Finalement, il rouvrit les yeux et se retira d’elle, un peu confus de s’être laissé aller ainsi et de ne pas s’être retiré à temps.
- Je ne voulais pas… commença-t-il.
- Chut, tout va bien, je suis comblée mon amour, le rassura-t-elle. Viens.
///Fin de lemon\\\
Elle ouvrit ses bras et lui sourit chaleureusement, voulant juste s’endormir dans les bras de son bien aimé. Il soupira et lui sourit finalement, c’était un sourire doux, et non sadique ou moqueur comme ceux qu’il avait l’habitude de faire. Et même s’il ne lui avait pas exprimé clairement son amour, son regard brillant parlait pour lui. Le couple s’endormit finalement, tous deux lovés l’un contre l’autre et pleinement satisfaits.
Les jours qui suivirent, l’attitude de Davy avait complètement changé. Bien sûr, il n’était pas du genre à montrer son affection en public, que ce soit verbalement ou physiquement. Mais il sortait beaucoup plus de sa cabine, apprenait à Béryl à manier la barre du Hollandais Volant, et participait beaucoup plus à la vie de l’équipage, il venait même souvent jouer aux dés menteurs avec eux. Globalement, il restait tout aussi colérique et impatient, mais il était heureux et les regards qu’il lançait souvent à Béryl ne trompaient personne.
Toutes les nuits sans exception, Béryl allait se faufiler dans les quartiers du capitaine et passait la nuit avec lui. Bien souvent, ils faisaient l’amour passionnément. Parfois, ils se disputaient, mais finissaient toujours par se réconcilier. D’autres fois, Béryl lisait des livres de la bibliothèque privée de Davy tandis que ce dernier mettait à jour son journal de bord dans un calme et une harmonie parfaite.
Béryl et le capitaine Davy Jones avaient finalement trouvé le bonheur ensemble.
À suivre...
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Article détaillé sur ce dessin --> http://lesdessinsdalice.eklablog.com/illustration-de-la-partie-2-du-three-shot-avec-milena-a196221192
LES MOTS DE LA FIN:
-BON! Avant de parler anecdotes, je vais parler vite fait des scènes de crac-crac. Au fait ça va, vous n'avez pas trop saturé d'en enchaîner deux même si c'était pas forcément à la suite? XD Vous l'aurez remarqué, plutôt que de foutre du rouge partout pour dire "ATTENTION LEMON, CECI EST LE COMMENCEMENT ET CELA EST LA FIN", j'ai privilégié l'usage du fond noir de ce blog pour masquer, tout simplement. Comme ça, les âmes sensibles peuvent le sauter, et en plus, je ne gâche pas l'immersion dans le texte. De plus je ne le signale pas au début pour pas spoiler... Parce que même si on pourrait s'attendre à ce que ce soit une scène entre Marina et Barbossa - d'autant qu'on peut le deviner vu que le fait qu'ils l'aient fait, bah ça a été dit de manière subtile dans le texte... Bon on le comprend quoi - et que du coup y'en a encore une autre... On peut quand même être en droit de se demander si des fois c'est pas avec Davy et Béryl. Alors ouais c'est assez hard, surtout celle avec Davy et Béryl... D'ailleurs faut savoir que cette scène a été rajoutée au dernier moment juste avant la publication. En effet, une fois le texte achevé, on a fait un hiatus sur l'histoire (à la demande de Mimi), afin de réfléchir sur la suite, que ma partenaire d'écriture puisse faire un peu autre chose, et aussi pour voir à quel moment Davy et Béryl concluraient (je vous rappelle que j'utilise ce terme pour désigner le "crac-crac" depuis ma 1ère fic Predator), vu qu'il était prévu qu'ils aient un enfant, et que sur le tard c'était gênant (vu que pour tomber enceinte, si Béryl était trop âgée, ça n'allait pas le faire). Il faut aussi savoir que la scène de cette partie du Three-Shot entre Barbossa et Marina, bah c'est pas moi qui l'ait écrite. En tout cas j'ai écrit genre le début, juste le début, et c'est Milena qui a fait le reste. Même si j'ai fait des dessins érotiques de ces deux-là et même la mini-histoire de leur nuit de noces, bah déjà même dans celle-ci, on voit rien, on coupe direct et après on les voit s'endormir. Je suis pas spécialement fan de hentai, ça je pense que vous le savez, surtout si vous me suivez depuis longtemps sur tout ce que je fais. J'aime pas le sexe. Je le dis, je le redis. Dans ce cas pourquoi j'ai accepté de telles scènes? D'une part parce que bien que je ne sois pas fan DU TOUT de ça, que le concept m'échappe (j'en ai parlé il y a un moment dans cet article, qui quand même date de seulement 2018, alors qu'on est en 2020 à l'heure où cette partie est publiée), que selon moi, y'a pas besoin de faire crac-crac pour montrer à l'autre qu'on l'aime... (+ je pense aussi qu'il y a des gens qui ne se sont jamais triturés où je pense, et pas que des filles mais des garçons aussi, je sais parfaitement que ça existe bien que ce soit rare mais on va pas parler du sujet ici et maintenant et vous pourrez dire ce que vous voulez mais il se trouve que c'est vrai, donc non pas tout le monde fait ça au moins une fois. Cordialement.) Bah quand même, la majorité des couples que j'ai inventés passe par là, sans forcément que je le dévoile (Arlong et Miyuki par exemple... Mais je le suggère avec l'orchidée rouge depuis que je connais sa signification et encore une fois j'ai développé dans l'article précédemment cité). D'autre part, j'ai longtemps été fermée d'esprit sur le sujet, donc avec le temps, j'évolue. Et pour finir, à présent je peux l'affirmer: je préfère en rire. Et j'ai même ma propre jauge que je vais appeler "jauge de chauds lapins", ou un truc dans le genre, qui mesure la fréquence à laquelle mes différents couples... Font... Voilà. X) Alors y'en a qui le font très peu, certains sont mêmes toujours vierges et pas intéressés du tout par la chose, tandis que d'autres... Si ça vous intéresse et que vous voulez qu'on se marre un coup tous ensemble je pourrais la faire, et si vous avez une idée de TIIIIIIIITRE pour cette échelle/jauge, allez-y! x)
(Et puis, hé... OK moi ça m'a fait bizarre de lire la scène entre Davy et Béryl (2 fois en plus: une pour la découverte et où j'ai réagis spontanément notamment pour faire marrer Milena car je savais que je serai à la fois dans le rire et la gêne en lisant, et l'autre pour la relecture finale finale finale pour la publication), donc déjà, je ne verrais sûrement plus jamais Davy de la même façon, et ensuite... Faut avouer que quand ce sont des "monstres", en tout cas des créatures pas humaines, c'est tout de suite plus intéressant... -3-)
Je dois aussi reconnaître que quand j'ai lu pour la première fois ce que Milena a écrit pour Barbossa et Marina, bah c'était beau. Milena écrit super bien. J'ai eu les larmes aux yeux ou presque, et je sens que ça m'a bien aidée à me débloquer. Véridique, je l'ai même annoncé à Mimi, j'ai pensé après avoir lu cette scène: "bah voilà! Là tu me convaincs que c'est bien!". Comme quoi... ;-) Oh, par ailleurs, quand j'ai écrit que ce bon vieil Hector observait le corps de Marina, en fait à la base je voulais dire qu'il voulait juste l'admirer (elle a un corps de déesse, à ses yeux, et il aime parfois juste la regarder nue, sans forcément qu'ils f**ckent après (pour citer Esther ♥)), mais je crois que Mimi a pas tout à fait compris et elle a remanié ça en écrivant qu'il voulait s'assurer que ça allait bien. Alors certes c'est très bien de faire ainsi, ça rajoute, mais je souhaitais le clarifier, vu que ouais, de base c'était ça. J'ai juste pas pu le caler jusqu'à présent et c'est le genre de petite anecdote que je suis capable de mettre en valeur ou en scène en dessin ou en petite BD comme j'ai eu l'occasion de le faire (voir sur Alice = une histoire)...
Autre anecdote sur ça: j'ai établi un mini-code pour parler de ces deux scènes-là. Ainsi, en parlant de la scène où Barbossa et Marina font leurs petites affaires, je disais "cette scène", et quand on évoquait ce que Mimi préparait, je disais "l'AUTRE scène". x) Petit mix entre la série Bref et le titre de la vidéo du Nostalgia Critic sur "L'AUTRE film animé Titanic" (que vous pouvez trouver sur Youtube ^^).
-Bien, on a fini avec le sujet "intéressant" pour presque tout le monde (bien que "l'intérêt" porté dessus m'échappe, encore une fois), on va passer à autre chose à présent. Bien entendu comme à chaque fois, je vais mettre à jour au fur et à mesure les anecdotes, et j'attends vos avis détaillés sur cette histoire, donc pour les anecdotes, n'hésitez pas à revenir régulièrement voir s'il y a eu du changement! (Dans le cas où vous lisez les mots de la fin, bien sûr...)
Et vous avez pu voir qu'il y a eu plein de changements pour l'intrigue du 5ème film. Déjà avant qu'on termine cette partie de l'histoire, sur le 4ème film, on réfléchissait à la suite. Déjà Davy n'est pas mort dans notre histoire, ça va bouleverser max de trucs. Mais c'est ce qui est bien avec les fanfics: on fait ce qu'on veut, on change ce qu'on a envie de changer... (Après bien sûr faut rester cohérent, et respecter un minimum le matériau de base... Peut-être que vous trouvez que ce qu'a écrit Mimi quant au rapprochement entre son personnage et Davy fait trop guimauve pour vous (elle a avoué également que peut-être ça faisait un peu trop comme ça car elle-même est guimauve XD), moi aussi je suis guimauve je sais donc pour moi ça passe, mais si je devais être objective... Bah quand même, moi je pense que ça marche. ^^ Mais là n'est point le sujet, je m'égare.) Ensuite, bah Pintel et Ragetti sont toujours là... Et y'a les jumeaux. En plus, comme Davy n'est pas mort, comment lancer la quête du Trident de Poséidon dans la suite? Ou alors on va partir sur quelque chose de totalement différent? Hé hé, vous verrez, c'est tout ce que je peux vous dire... ;-) Perso j'ai hâte de conclure l'histoire, on va bien s'amuser à le faire, et ça va nous manquer je pense, de ne plus avoir d'histoire en suspens à poursuivre... ^^
Vous aurez également remarqué qu'il y a des échos avec la partie 1, et vous vous demandez sans doutes s'il y aura le même "effet de miroir" dans la partie 3. La réponse est oui, c'est prévu. Et puis le "passage à l'âge adulte" de Marina s'achèvera dans la dernière partie. ;-) Déjà deux motifs récurrents, en tout cas qui concernent mon OC et son mari: ils font crac-crac (lol, mais c'est vrai), et ils se disputent. Ces motifs sont présents dans la partie 1 et la partie 2, vous pouvez être sûrs qu'il y a moyen de les insérer en partie 3.
-D'ailleurs, pour la petite info, vous avez pu lire que la mère de Béryl, Lily, a été séduite par John, alors que Teach était amoureux de Lily... Ça ne vous rappelle rien? ;-) Hé oui, c'est similaire à James et Lily Potter, et Teach = Rogue, mais pas tout à fait de la même manière non plus. Là contrairement à Rogue, Barbe Noire est devenu... Un homme cruel, sans pitié, dépourvu de sentiments et d'émotions, et se fiche de laisser vivre Béryl par amour pour Lily. Oooooooh que non, il l'a dit lui-même, il avait pour but de la tuer. :-p Petit clin d'œil sympa à Harry Potter, sauf qu'on n'a pas une copie de Rogue (ce qui est logique ^^).
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