• Esclave (One-Shot Pirates des Caraïbes)

    Barbossa x Marina (One-Shot Pirates des Caraïbes)

    Dans les Caraïbes se trouvait une petite île, sur laquelle peu de gens se rendaient. Il n'y avait rien de bien intéressant dessus, c'était un îlot assez banal, bien qu'une famille de riches y vivait, dans un château. C'était la famille Grimes, composée du père, Jordan, de la mère, Ariana, et d'une fratrie composée de deux sœurs et un frère. L'aînée s'appelait Suzan. Le cadet s'appelait Quentin. Et la benjamine s'appelait... Esclave. En effet, ce troisième enfant n'était pas désiré par les parents. Lorsqu'elle était venue au monde, les parents ont voulu s'en débarrasser dans un premier temps, puis ils se sont dit qu'elle pourrait s'avérer utile. Ils avaient déjà des domestiques, qu'ils payaient bien entendu, mais cette enfant ne leur coûterait rien du tout. Les Grimes étaient des personnes hautaines et méprisantes, qui détestaient la pauvreté et la saleté. Seul l'argent les intéressait. Ils avaient d'ailleurs une salle souterraine remplie de richesses, dans leur château.

    Pendant toute sa vie, "Esclave" servait sa propre famille. Plus elle grandissait, plus elle devenait belle. Elle avait une peau très pâle, car elle sortait très peu (seulement pour aller faire des courses pour les Grimes), ses yeux étaient bleu clair, et ses cheveux étaient roux. Cela dit, "Esclave" était toujours propre, car les parents ne voulaient pas qu'elle attrape des maladies et qu'elle les leur fasse passer. Ils la lavaient, mais ne l'habillaient qu'avec une sous-robe de couleur blanche. Quand elle sortait faire les courses, elle était vêtue simplement. En effet, les Grimes ne voulaient pas qu'on sache qu'ils avaient réduit leur propre enfant en esclavage, cela pouvait provoquer la révolte des habitants de cette petite île sur laquelle ils exerçaient leurs fonctions. Et ils avaient soudoyé les domestiques pour qu'ils ne parlent pas.

    "Esclave" se faisait beaucoup malmener par sa famille. Elle effectuait tout plein de tâches ingrates. Et on la frappait. Sa sœur et sa mère étaient les personnes les plus violentes avec elle, car cette jeune fille était plus belle que sa mère et sa sœur en tout points. On évitait de frapper "Esclave" au visage, car ça pouvait se voir. On lui faisait plutôt du mal sur le reste du corps, que ce soit avec des coups ou en lui brûlant parfois la peau avec un tisonnier. Il pouvait s'agir d'un simple toucher brûlant ou, dans le pire des cas, une douloureuse éraflure (ils n'enfonçaient pas le tisonnier trop profondément dans sa chair, effleurer la surface était suffisant). Le père avait même découvert par hasard que la benjamine craignait beaucoup les coups dans les côtes, aussi on lui faisait mal à cet endroit assez souvent. Et la famille la faisait dormir dans la cave, éclairée par un simple feu de cheminée dans lequel reposait le tisonnier. Ils la nourrissaient assez peu. "Esclave" était maigre, mais les vêtements qu'elle portait, notamment quand elle sortait, masquaient sa maigreur.

    La jeune fille était terrifiée par ceux qu'elle était obligée d'appeler ses "maîtres" depuis toute petite. On lui avait appris à ne pas parler sans autorisation, à toujours baisser les yeux et obéir sans discuter, à ne poser aucune question, et d'autres choses dans ce genre-là, sous peine de se faire punir. "Esclave" ne pleurait pas non plus, sous peine de recevoir une punition, là encore. Elle était malheureuse au fond d'elle, mais elle ne disait jamais rien, et faisait comme si ce n'était rien. Elle ne se rebellait ni ne se défendait quand on la frappait. Avant, elle avait essayé de se protéger des coups, mais c'était vain, alors elle se laissait faire. Et, se protégeant ou non, elle ne bronchait jamais. Elle sentait la douleur mais ne s'exprimait pas, car lorsqu'elle le faisait, cela encourageait les maîtres à la frapper encore plus. Elle ne pleurait plus, ne suppliait plus, car ça non plus, ça ne la protégeait pas des punitions infligées par les Grimes. Elle ne se posait même pas la question de si elle allait s'en sortir, si sa vie allait changer, et ne se plaignait même jamais. Pour les Grimes elle était une sorte de sous-humaine très pratique pour eux. Quand la jeune "Esclave" parlait aux marchands pour faire les courses, elle avait l'air triste. Parfois on lui avait demandé ce qu'elle avait, elle répondait "Rien." et partait aussi vite que possible, évitant la communication avec les autres. Quand elle était seule, enfermée dans sa cave, elle dormait. Mais elle ne pensait jamais. On le lui interdisait. On ne lui en laissait pas le temps. En général, quand elle était dans sa cave, c'était la nuit, pour dormir, et elle était souvent épuisée par son travail, alors elle s'endormait vite.

    Une fois, dans son enfance, un inconnu avait demandé à la petite fille son prénom, elle avait répondu "Esclave". Sa famille n'était pas loin à ce moment-là et avait entendu. Ils ont fait arrêter l'homme et les potentiels témoins, roué de coups la petite après l'avoir traînée par les cheveux jusqu'à la cave, et l'ont ensuite mise en garde.

    Ariana: Si jamais tu redonnes une seule fois ton prénom, tu seras privée de manger pendant quatre jours! Quand on te demande ton prénom, tu ne réponds pas!

    Depuis, la petite a toujours tenté d'éviter de parler lorsqu'on lui demandait son prénom, par peur de se faire frapper par ses maîtres.

    Être esclave de sa propre famille, être esclave tout court même, était la routine de cette pauvre enfant.

    À ses 20 ans, alors qu'elle était au marché en train de faire ses courses, un homme, qui venait d'arriver sur l'île, la remarqua.

    Homme: Mademoiselle! Mademoiselle! Vous, avec les cheveux roux!

    La jeune fille tourna la tête, se reconnaissant. Les seules personnes aux cheveux roux sur cette île étaient les Grimes. Et aujourd'hui, elle faisait les courses seule.

    Homme: Approchez s'il vous plaît...

    Sans un mot, "Esclave" obéit.

    Homme: Vous permettez?

    Il attrapa entre ses doigts une mèche de cheveux et les observa. Il avait le regard brillant et semblait absolument ébloui par cette chevelure.

    Homme: Je n'avais jamais vu pareille merveille... Vos cheveux sont absolument magnifiques! Dites-moi... Pourrais-je...?

    Elle ne dit rien. Elle attendait la suite de sa phrase.

    Fabriquant de perruques: Vous avez l'air déboussolée... Vous voyez, je suis coiffeur, mais aussi, je fabrique des perruques. On m'a déjà fait don de cheveux, mais... Les vôtres sont les plus beaux qu'il m'ait été donné de voir à ce jour. Est-ce que vous seriez d'accord pour que je vous les prenne? En échange d'argent bien entendu. Je vous les ferai à très bon prix. Surtout pour une si belle jeune fille!

    "Esclave": ...

    Fabriquant de perruques: Que vous arrive-t-il?

    "Esclave": Rien.

    Fabriquant de perruques: ... Êtes-vous d'accord pour me donner vos cheveux?

    "Esclave": *petite voix* D'accord...

    Fabriquant de perruques: Je vous suis reconnaissant, mademoiselle! Entrez, asseyez-vous, je vous en prie! Laissez-moi vous débarrasser de vos affaires...

    L'homme lui prit ce qu'elle portait et les posa à terre. Il s'empara ensuite de ses ciseaux et coupa les cheveux de la jeune fille. Il faisait tout cela avec le plus grand des soins. "Esclave" le laissait faire, et alors que ses longs cheveux roux se faisaient couper, pour la première fois de sa vie, l'esclave se mit à penser à quelque chose.

    "Esclave": (Cet homme n'agit pas comme mes maîtres... Et même tous les marchands de cette île, que j'ai l'habitude de voir, ne sont pas tous comme lui non plus...)

    Lorsque le coiffeur eut terminé, il ramassa les mèches et les rangea soigneusement, puis alla chercher une bourse remplie de pièces et la donna à "Esclave".

    Fabriquant de perruques: Je vous en prie, revenez une fois que vos cheveux auront repoussé... Et si jamais vous avez envie que je prenne soin d'eux, n'hésitez pas! Je me ferai un plaisir de le faire... Gratuitement, pour vous! Au revoir, mademoiselle!

    Il lui donna ses affaires. "Esclave" murmura un "merci", et fit une sorte de petite révérence, avant de partir. La jeune fille plaça la bourse dans le sac de courses. Mais elle ne savait pas ce qu'elle allait pouvoir en faire. Sûrement allait-elle la placer dans la salle des richesses..?

    En arrivant, on remarqua tout de suite que les cheveux de l'esclave manquaient à l'appel.

    Quentin: Qu'est-ce qu'elle a fait avec ses cheveux celle-là?

    Suzan: On s'en fiche de ça! Esclave! Dépêche-toi d'aller aider à faire la cuisine!

    "Esclave": *petite voix* Oui, maîtresse...

    Quentin: Et tu te feras enlever ce vêtement d'extérieur!

    "Esclave": *petite voix* Oui, maître....

    L'esclave exécuta les ordres. En vidant le panier, la jeune fille posa la bourse à côté d'elle. Un des cuistots la remarqua.

    Cuistot: Hé mais où as-tu eu ça?

    "Esclave": *petite voix* On... On me l'a... Donné... Contre... Contre mes cheveux...

    Cuistot: Tu devrais éviter de montrer ça aux maîtres, ils vont te la prendre et sans doute te frapper.

    La jeune fille ne répondit pas. Elle aurait pu donner son avis, mais on lui avait appris à se taire, et même avec les domestiques, elle ne communiquait pas. Une grande partie d'entre eux avaient pitié d'elle, d'autres s'en fichaient. Mais ceux qui avaient osé se montrer bons avec elle avaient été renvoyés par la famille Grimes. Ne pouvant pas changer les conditions de la jeune fille, certains avaient même démissionné. Les autres, qui parfois avaient besoin de ce travail, étaient obligés de garder le silence.

    "Esclave" aurait pu se dire qu'elle allait cacher l'argent qu'on lui avait donné, ou bien le donner directement à ses maîtres. Après tout, à quoi l'argent lui servirait, à elle? C'était sa famille qui convoitait cela, et c'étaient eux qui le dépensait, ou le donnait à leur esclave pour qu'elle leur fasse les courses.

    Cuistot: Tu sais... Si tu gardes cet argent, en le cachant aux yeux des maîtres, et que tu retournes te faire couper les cheveux... Tu pourrais économiser et leur acheter liberté. Les esclaves peuvent faire ça. Tu serais libre.

    "Esclave" ouvrit des yeux tout ronds. Elle ignorait qu'une telle chose était possible. Mais, encore une fois, que pouvait-elle faire d'autre? Si elle quittait le château des Grimes, où irait-elle? Pourquoi faire? Et puis, si elle avait voulu fuir, elle aurait pu le faire à de très nombreuses occasions, lorsqu'elle était seule pour faire les courses. Mais en y pensant un peu, elle avait peur que sa famille, ou plutôt ses "maîtres", la retrouvent, et la punissent.

    Le cuistot prit la bourse et la mit dans les mains de la jeune fille.

    Cuistot: Écoute, on n'a pas le droit de t'aider normalement... Mais là, c'est l'occasion. Prends cette bourse. Fais ce que je te dis, économise, et un jour, tu vas voir Monsieur ou Madame, et tu leur donnes tout ton argent, en leur demandant de te rendre libre en échange.

    Il regardait "Esclave" dans les yeux, ou du moins, il essayait, car elle était toujours soumise, les yeux baissés.

    Cuistot: Le don de tes cheveux n'a pas l'air de déranger les maîtres... Et tu sais que Madame et Mademoiselle sont jalouses de ta beauté. Te voir privée de tes cheveux doit bien leur faire plaisir.

    Cependant, il fallait que le cuistot se remette au travail. Il encouragea "Esclave" à faire ce qu'il lui disait, et la laissa. La jeune fille alla à sa cave, bourse à la main, pour attendre les prochains ordres des maîtres. Mais Ariana la remarqua, alors qu'elle descendait les marches du grand escalier situé dans le hall d'entrée.

    Ariana: Mes aïeux! Esclave! Où sont passés tes cheveux? Tu as enfin décidé de t'en débarrasser? C'est une bonne nouvelle! Suzan et moi sommes les plus belles de cette île à présent! Mais...?

    Quand "Esclave" avait été interpellée, elle s'était tournée face à sa mère, sa maîtresse, mais Ariana n'avait pas remarqué tout de suite qu'elle tenait dans sa main une assez grosse bourse. C'étaient les cheveux courts de l'esclave qui avaient attiré son attention en premier lieu. Mais Ariana avait vu la bourse maintenant. Elle se jeta sur la jeune fille pour la lui arracher des mains et lui donner une gifle.

    Ariana: Comment oses-tu nous voler de l'argent?!

    "Esclave": *petite voix, yeux soumis* Je... N'ai pas volé, maîtresse...

    Ariana: *crie plus fort* Alors où as-tu eu ça, petite peste?!

    "Esclave": En échange... De mes cheveux... On m'a donné...

    Ariana: *la coupe* Tu as fait don de tes cheveux sans notre autorisation! Tu...!

    Ariana allait la gifler à nouveau mais elle se stoppa net.

    Ariana: Je crois que j'ai une excellente idée... Toi, Esclave, tu montes à la salle de bain pour te laver!

    "Esclave": *petite voix* Oui, maîtresse...

    Elle monta les escaliers, et marcha jusqu'à la salle de bain. Un domestique arriva juste après, pour qu'on lui enlève sa "tenue d'extérieur" (qu'elle n'avait pas encore retirée), qu'on mis de côté, et "Esclave" fut ensuite laissée seule. Elle se trempa dans sa baignoire sans enlever sa "robe d'esclave", car elle ne savait pas s'habiller, même avec un bout de tissu aussi simple. Le vêtement était blanc et déchiré et effiloché par endroits, à cause du temps, à cause des nombreux bains qu'il a pris avec "Esclave", et parce qu'elle ne portait que ça depuis son enfance. Il y avait quelques traces de saleté qui ne partiraient jamais, mais comme en sortant du bain, ça sentait le propre, et qu'en plus ça faisait trempette longtemps avec sa propriétaire, les Grimes n'ont pas essayé de changer le vêtement de leur esclave. C'était aussi en grande partie parce qu'ils ne voulaient pas dépenser d'argent pour elle, et s'ils pouvaient ne pas lui donner à manger et à boire, ça les arrangerait, même si "Esclave" se nourrissait des restes.

    Plusieurs mois plus tard, les cheveux d'Esclave avaient repoussé. Ils étaient redevenus longs, beaux et soyeux comme avant. Les Grimes, et surtout Ariana et Suzan à vrai dire, étaient tout de même surprises que malgré les mauvais traitements donnés à leur esclave depuis tout ce temps, elle demeurait belle, et ses cheveux étaient toujours impeccables. "Esclave" était coiffée tous les jours, pas seulement lorsqu'elle devait sortir, mais aussi parce que sinon, "ça fait des nœuds et on perd du temps pour elle". La toilette de l'esclave était le seul bon traitement qu'on lui donnait. Pour les Grimes, il était important qu'on ne les soupçonne pas de faire ce qu'ils faisaient. Cela risquerait de révolter les habitants de l'île, et ils pourraient s'en prendre à eux.

    "Esclave" était retournée se faire couper les cheveux. Sa sœur et sa mère étaient venues avec elle, dans l'espoir de se faire donner de l'argent aussi pour les êmes raisons (après tout, elles étaient "si belles qu'on ne pourrait pas leur refuser", et ça augmenterait l'argent à gagner pour le foyer, rendant ainsi la famille Grimes plus riche encore), mais le fabriquant de perruques refusa.

    Fabriquant de perruques: Désolé mesdames, mais vos cheveux ne valent pas ceux de cette demoiselle.

    Ariana: Insolent! Comment oses-tu...! Tu sais à qui tu t'adresses, impertinent?

    Suzan: Et je ne suis pas encore mariée, tu ne peux pas m'appeler "madame"!

    Ariana: Nous sommes les Grimes! Nous sommes les plus riches de cette île! Tu ferais mieux de nous respecter si tu ne veux pas qu'on s'occupe de toi!

    Fabriquant de perruques: Votre fille a non seulement une chevelure plus belle que la vôtre, madame et mademoiselle Grimes, mais en plus, elle est aimable, contrairement à vous!

    Ariana et Suzan hurlèrent de rage. La mère voulait frapper l'homme, mais elle se retint. À la place, elle lança un regard noir à "Esclave". Celle-ci frissonna en le voyant. Elle savait ce qui allait l'attendre en rentrant à la maison.

    Suzan: Tu vas regretter, coiffeur, de nous avoir courroucées! On s'occupera de toi plus tard... Dépêche-toi de nous donner notre argent!

    Fabriquant de perruques: Je n'ai pas encore touché à la chevelure de cette demoiselle. Elle aura son argent une fois mon travail terminé.

    Ariana: SON argent? Parce que vous croyez vraiment qu'elle va le garder pour elle? Hahahaha!

    Suzan: L'argent est à NOUS, les Grimes!

    Fabriquant de perruques: Sortez de ma boutique, vous m'empêchez de travailler!

    Ariana: Viens Suzan... Rentrons.

    Les deux femmes lancèrent un regard chargé de haine au coiffeur, puis partirent. "Esclave" éprouvait une drôle de sensation. Ses yeux lui piquaient. Elle voulait pleurer. Elle se retint de toutes ses forces, il ne fallait pas qu'elle cède, mais elle n'y arrivait pas. Le coiffeur lui donna un tissu pour que la jeune fille essuie ses larmes, mais elle ne s'en saisit même pas, alors il s'en occupa lui-même.

    Fabriquant de perruques: Je me demande comment des personnes aussi abjectes peuvent être de votre famille... Vous êtes tellement différente!

    "Esclave" ne répondit pas. Elle repoussa doucement la main du coiffeur et s'essuya le visage. D'ailleurs, il avait été mentionné par le coiffeur qu'elle était de la même famille qu'Ariana et Suzan. "Esclave" n'y avait jamais pensé. Elle n'appelait sa famille que par les noms "maître" ou "maîtresse". Et même si les Grimes étaient les seuls roux de l'île, la jeune fille n'y avait jamais songé. Parce qu'on lui interdisait de penser, quelque part, et donc, elle ne s'était jamais posé la question. Elle n'avait jamais fait le rapprochement malgré cette évidence absolue.

    Fabriquant de perruques: Vous devriez partir d'ici. Je vous donne votre argent et vous partez! Je viens avec vous, même, si vous le souhaitez!

    La jeune fille ne dit rien. Le fabriquant de perruques prit son matériel pour lui couper les cheveux, et tout en faisant son travail, il essayait de raisonner la jeune fille. Mais bien qu'elle entendait ce que l'homme lui disait, elle ne donnait aucune réponse. Le coiffeur s'en inquiétait beaucoup.

    Fabriquant de perruques: Mademoiselle, pourquoi vous ne dites jamais rien?

    "Esclave": ... Je... Je n'ai pas le droit de parler... Je n'ai pas le droit de parler si on ne me demande rien.

    L'homme commença alors à comprendre que la pauvre jeune fille devait vivre chez les Grimes, et qu'il fallait absolument la convaincre de partir. Il donna l'argent à la jeune fille, une bourse plus généreuse que la première fois.

    Fabriquant de perruques: Vous méritez d'être heureuse, mademoiselle. Vous devez fuir cette île. Partez loin! Voyagez en mer! Il y a tellement de choses à faire et à voir dans la vie!

    La jeune fille avait toujours le regard bas. Elle tourna les talons et commença à partir.

    Fabriquant de perruques: J'ignore si je vais vous revoir, ma chère... Alors je vous dis adieu. Et je vous souhaite toute la bonne fortune du monde! J'espère sincèrement que vous serez libre, mademoiselle.

    Alors qu'elle s'éloignait de chez le coiffeur pour rentrer au château Grimes, elle s'arrêta un instant. Elle se mit alors à réfléchir, chose qu'elle n'avait jamais réellement faite auparavant.

    "Esclave": (Et s'ils avaient raison...? Et si ma place n'était pas chez les maîtres mais ailleurs? Et si je devais fuir...?) ... (Est-ce que ça vaut le coup?) ...

    Elle se remit à marcher.

    En arrivant chez elle, elle fut rapidement débarrassée de sa bourse et de sa robe d'extérieur, et on lui enleva même son vêtement blanc (en ne le déchirant pas trop pour ne pas avoir à lui en donner un autre ou à perdre du temps à le faire recoudre), la mettant ainsi à nue, et Ariana et Suzan la frappèrent dans les côtes avec plus de violence que d'habitude. Elles prirent même chacune un tison et la brûlèrent là où elles avaient donné des coups juste avant.

    Suzan: *désigne le tison qu'elle a en main* On devrait la transpercer de part en part avec cette chose!

    Ariana: Si on fait ça il va falloir soit la tuer soit la soigner, or elle peut quand même nous être utile! Non, on va la garder à domicile, à présent, et on va lui coudre la bouche! Après qu'on se soit occupées de ce fabriquant de perruque...

    Quentin et Jordan arrivèrent à ce moment-là. Les femmes Grimes expliquèrent tout aux hommes, qui donnèrent chacun deux coups de pieds supplémentaires à "Esclave" .

    Jordan: C'est un peu dommage de se débarrasser de cet homme. "Esclave" aurait  pu nous rapporter encore plus d'argent!

    Ariana: Il doit payer pour son affront! On va mettre le feu à sa boutique, et s'il survit, on le fera disparaître, comme les autres avant lui!

    "Esclave" avait peur pour le coiffeur.

    "Esclave": NON!

    Les Grimes tournèrent la tête vers la jeune fille, étendue sur le sol, blessée, meurtrie, avec la peau brûlée et pleine de bleus.

    Jordan: Tu OSES parler, Esclave?! Tu OSES nous répondre et nous contester?!

    Jordan sortit de sa poche un petit poignard. "Esclave" se mit à trembler comme une feuille.

    Jordan: Esclave, tiens-toi tranquille et ne bouge surtout pas!

    "Esclave": *yeux baissés, au bord des larmes* Oui, maître...

    Jordan lui transperça les poignets et les bras avec son poignard. "Esclave" ne put s'empêcher de crier de douleur. Jamais on ne lui avait fait ça auparavant.

    Quentin: Tu n'as que ce que tu mérites!

    Chaque membre de la famille lui cracha dessus et partit, laissant l'esclave dans sa cave. Il y avait encore du feu dans la petite cheminée (qui avait été aménagée pour pouvoir toujours avoir des tisons enflammés à portée de main pour punir "Esclave"), mais on envoya un domestique pour bander et désinfecter les plaies de la jeune fille, et ensuite, il éteignit le feu.

    "Esclave" essayait de ne pas pleurer, bien qu'elle en avait très envie. Finalement, pour elle, tout ça, c'en était trop. Les autres avaient raison: il fallait qu'elle parte. Mais les Grimes allaient sans doute l'empêcher de sortir à nouveau. Que pouvait-elle faire? Elle se laissa ensuite emporter par le sommeil, les coups qu'elle avait pris l'avaient épuisée.

    Plus tard dans la nuit, un vacarme assourdissant se fit entendre. C'étaient des tirs de canon. Toute l''île fut réveillée en sursaut. "Esclave", elle, fut réveillée par les cris des domestiques. Mais ce n'était pas un réveil brutal pour elle. Dans la pièce où elle se trouvait, le son ne passait pas très bien. Elle n'entendait donc pas tout à fait distinctement les bruits extérieurs au château.

    Le bruit était causé par un bateau qui était en train d'attaquer l'île. Des pirates avaient débarqué. Les Grimes le voyaient, de loin, depuis leur château.

    Quentin: Qu'est-ce qu'on va faire?

    Ariana: On va les payer pour qu'ils partent! Après tout, notre fortune va sûrement les intéresser!

    Suzan: Marchander avec ces criminels? Mère! Ils ne vont jamais accepter! Ce sont des pirates!

    Jordan: Laissez-moi faire.

    Jordan descendit, accompagné de sa femme et de ses deux enfants. Ils se mirent sur le pas de la porte, et lorsque les pirates arrivèrent, Jordan Grimes hurla: "POURPARLERS!!". Malgré les tirs de canon qui retentissaient sur la petite île, les pirates avaient entendu, et ils se stoppèrent.

    Jordan: J'invoque le droit de pourparler avec votre capitaine!

    Les pirates échangèrent un regard entre eux.

    Jordan: Pirates, vous êtes sûrement ici pour notre argent. J'ai un marché à vous proposer. Je veux voir votre capitaine.

    Un pirate avec un œil de verre échangea un regard avec un autre pirate, barbu, qui se tenait près de lui.

    Jordan: Quentin, Suzan, allez chercher l'esclave. Habillez-la avec son vêtement habituel et faites vite.

    La sœur et le frère voulaient protester, ce n'était pas à eux de faire ça mais aux domestiques, cependant ce n'était pas le moment, alors ils le firent. Une fois revenus avec "Esclave", les Grimes furent conduit au bateau du capitaine, sur la berge. Le duo de pirate monta à bord et fit passer la demande de monsieur Grimes. Le capitaine arriva alors. Il avait un chapeau avec des plumes, une barbe, et un singe capucin perché sur son épaule. Il descendit du bateau pour mettre pied à terre, face à Jordan Grimes.

    Capitaine: Quelles sont vos revendications?

    Jordan: Partez de cette île et ne revenez jamais. En échange, nous vous donnons ce que vous voulez, c'est-à-dire, notre fortune. Servez-vous, prenez ce que vous voulez. Mais ce n'est pas tout. Nous vous offrons aussi...

    Il attrapa "Esclave" par les épaules et la jeta aussitôt par terre, aux pieds des pirates.

    Jordan: ... Cette esclave. Vous ne le regretterez pas. Elle est totalement soumise aux ordres, elle exécute n'importe lequel d'entre eux, et ce, sans broncher. Elle ne parle jamais sans autorisation, et fera toutes les tâches que vous lui donnerez.

    Capitaine: Elle fera absolument TOUT ce qu'on lui demande?

    Jordan: Absolument tout.

    Le capitaine échangea un regard rapide avec son équipage. Les pirates eurent un petit rire.

    Ariana: Jordan, qu'est-ce que tu fais! Non seulement tu nous ruines, mais en plus tu nous prives de notre seule domestique gratuite!

    Jordan: On va se débrouiller pour l'argent, Ariana! Et pour l'esclave, elle nous a causé assez de soucis comme ça! On n'aura qu'à en prendre d'autres!

    Ariana: Grrr...

    Jordan: *tend sa main vers le capitaine* Marché conclu?

    Capitaine: *la lui serre* Marché conclu. *se tourne vers le duo de pirates* Vous deux! Vous amenez l'esclave à bord.

    Les deux pirates obéirent. Ils aidèrent la jeune fille à se relever et l’entraînèrent sur le bateau.

    Le capitaine sortit alors son pistolet et le pointa sur le père Grimes.

    Jordan: Mais! Que faites-vous? Et notre accord?

    Capitaine: Nous prenons votre fortune et votre esclave, mais vous n'avez jamais indiqué qu'il fallait que je vous épargne vous, votre famille ou qui que ce soit d'autre.

    Ariana: NON!

    Le capitaine pirate tira sur Jordan. Son équipage tira à son tour sur le reste de la famille Grimes. Les quatre corps tombèrent par terre dans une marre de sang, et les pirates se mirent à éclater de rire.

    L'équipage pilla ensuite totalement la fortune des Grimes, ainsi que tout ce qui était à leur portée. Il ne laissèrent rien derrière eux, pas même de survivants.

    "Esclave" avait été conduite dans une pièce absolument magnifique, richement décorée. Ça semblait être une chambre car il y avait un lit. Mais elle n'admirait pas la pièce. Elle s'était assise dans un recoin, en boule, en attente de ses nouveaux maîtres. Les deux pirates qui l'avaient escortée entrèrent, accompagnés du capitaine.

    Capitaine: Bienvenue à bord du Black Pearl. Quel est votre nom, mademoiselle?

    "Esclave" baissa les yeux et prononça son nom d'une petite voix.

    "Esclave": Es... Esclave, maître...

    Capitaine: Je ne suis pas votre maître, ni moi, ni aucun de mes hommes. Je suis le capitaine Hector Barbossa. J'aimerais savoir votre vrai prénom.

    "Esclave": Esclave, capitaine Barbossa...

    Pirate à l'œil de verre: Elle a tellement dû se faire appeler comme ça qu'elle en a oublié son vrai nom!

    Il s'approcha un peu d'elle.

    Pirate à l'œil de verre: *parle doucement* Tu ne te souviens pas de ton vrai nom?

    "Esclave": Je... Les maîtres m'ont toujours appelée comme ça... Depuis que je suis chez eux...

    Pirate à l'œil de verre: Depuis combien de temps?

    "Esclave": Toujours...

    Il se releva et regarda son partenaire ainsi que son capitaine.

    Barbossa: N'y a-t-il pas un prénom que vous aimeriez porter, mademoiselle? On ne va pas vous appeler "esclave", ici.

    "Esclave": ... Je ne sais pas, capitaine.

    Barbossa: Regardez-moi quand je vous parle.

    La jeune fille essaya. Elle tremblait de peur. Les rares fois où elle avait croisé le regard des Grimes, même par mégarde, on le lui avait reproché et elle avait été punie.

    Barbossa: Comment devons-nous vous appeler, au lieu d'Esclave?

    "Esclave": ...

    Pirate à l'œil de verre: Puis-je proposer un prénom?

    Pirate barbu: Et à quoi tu penses, Ragetti?

    Ragetti: Puisqu'elle est libre, maintenant, et qu'elle va voyager sur la mer avec nous, je propose... Marina.

    Barbossa: Marina... Vous vous appellerez Marina, à présent, mademoiselle. Levez-vous.

    La jeune fille obéit.

    Barbossa: Maintenant, regardez-moi dans les yeux.

    Toujours avec difficulté, elle obéit. Pendant le moment où leurs regards se croisèrent, le temps avait semblé s'arrêter. Les yeux de Marina étaient d'un bleu que le capitaine pirate n'avait jamais vu. Et Marina n'avait jamais regardé quelqu'un droit dans les yeux comme ça, pas même le fabriquant de perruques qui avait essayé de capter son regard. Les yeux de Barbossa étaient bleus eux aussi, et Marina n'avait jamais rien vu de tel. Elle ne savait pas si les gens qu'elle avait croisés auparavant avaient des yeux bleus, et le peu qu'elle avait vu de ses maîtres, ça ne semblait pas être le cas, mais c'était quelque chose de très beau à regarder pour elle.

    Barbossa: Êtes-vous prête à rester parmi nous? À moins que vous ne souhaitiez qu'on vous dépose quelque part?

    Marina: ... *baisse les yeux*

    Barbossa: Répondez.

    Marina: Je... Je n'ai nulle part où aller... Je ferai tout ce que vous voulez mais pitié, ne me frappez pas...

    Barbossa: ... Un instant je vous prie, mademoiselle.

    Les pirates sortirent de la pièce. Quelques minutes plus tard, Pintel et Ragetti revinrent, avec une robe dans les bras.

    Pintel: Le capitaine veut que vous mettiez ça et que vous dîniez avec lui.

    Marina: ...

    Pintel: Hé! On te cause, la rousse!

    Ragetti: Ne la brusque pas!

    Marina: Oui...

    Pintel: "Oui" quoi?

    Marina: Je...

    Pintel: Tu dois mettre ça.

    Marina: Oui.... Mais... Je... Ne... Je ne... Sais pas...

    Ragetti: Qu'est-ce que tu ne sais pas?

    Marina: ... Sais pas... M'habiller...

    Pintel: Et ça? *désigne le vêtement blanc qu'elle porte*

    Marina: Je... Ne sais pas... L'enlever... Je le porte toujours, monsieur...

    Les deux pirates échangèrent un regard avec un sourire amusé.

    Pintel: Tu ne sais pas t'habiller toute seule?

    Ragetti: Même pour une ancienne esclave, tout de même!

    Pintel: Vu que le capitaine aimerait qu'elle porte cette robe...

    Ragetti: Attends! On ne va pas la déshabiller et l'habiller nous-même? On devrait demander au capitaine...

    Pintel: Grrr... Un instant, mademoiselle.

    Ils posèrent la robe sur le lit de la pièce et sortirent. Ils allèrent informer Barbossa de ce qu'ils venaient d'apprendre.

    Barbossa: Alors aidez-la à s'habiller.

    Ragetti: Et si ça la dérange? Elle n'a peut-être rien sous son vêtement blanc...

    Barbossa: Si elle est gênée, tant pis, vous lui laissez son vêtement et elle mangera avec. Maintenant grouillez-vous!

    Les deux pirates revinrent.

    Pintel: Vu que tu ne sais pas t'habiller, on va te donner un coup de main.

    Ragetti: Mais ne t'en fais pas, on ne te fera rien.

    Marina avait l'air de ne pas comprendre où le pirate blond à l'œil de verre voulait en venir.

    Ragetti: Est-ce que tu as quelque chose sous ta robe déchirée?

    Marina: Non...

    Elle faillit demander pourquoi, mais elle se retint. Elle estimait qu'elle n'avait aucune question à poser. Les deux pirates furent très surpris de sa réponse et se mirent à rougir.

    Pintel: Tu veux rire?

    Marina: Non.

    Ragetti: Tu as quand même bien des sous-vêtements?

    Marina: Des sous-vêtements...? Non.

    Les deux pirates devinrent encore plus rouges.

    Pintel: Bon, on ne va pas faire attendre plus le capitaine. On doit t'habiller avec cette robe, mais pour ça il faut que tu enlèves ce que tu as sur toi.

    Ragetti: On sait que tu ne sais pas t'habiller alors on va devoir le faire pour toi. On ne te fera aucun mal, mais si ça risque de te gêner, donc si c'est le cas, on cessera.

    Marina ne comprenait toujours pas, et cette fois le duo s'en rendit compte par la façon dont elle les regardait quand ils s'adressaient à elle.

    Pintel: Ne nous dit pas que tu es en train de te demander pourquoi?!

    Marina: Si...

    C'était l'incompréhension la plus totale qui régnait dans la pièce. Un silence s'était installé, mais les seuls à éprouver de la gêne, c'étaient Pintel et Ragetti et non la jeune fille. Ce silence fut brisé par un tambourinement violent contre la porte. C'était un des hommes de Barbossa.

    Pirate: OH! Le capitaine s'impatiente! Dépêchez-vous!!

    Pintel: Bon, on n'a pas trop le choix. Lève les bras.

    Marina obéit. Ragetti enleva l'espèce de robe usée de Marina. Les deux furent à moitié étonnés de constater qu'effectivement, Marina ne portait rien en-dessous, mais la nudité ne les choqua pas vraiment car ils virent alors les marques, les blessures, les brûlures présentes sur le corps de Marina, mais aussi sa maigreur. La jeune fille avait la peau sur les os. Et elle ne tentait pas de cacher quoi que ce soit: ni sa nudité, ni ses blessures, ni sa maigreur. Elle ne se posait jamais de questions d'habitude, et d'ailleurs, pourquoi devrait-elle être gênée de quoi que ce soit?

    Les deux pirates enlevèrent ensuite les bandages de la jeune fille. Les plaies étaient encore fraîches.

    Ragetti: On demandera à les panser, pour pas que ça s'infecte, d'accord?

    Marina: D... D'accord...

    Ragetti enroula ensuite autour des hanches le vêtement qu'ils avaient enlevé à Marina.

    Ragetti: En attendant qu'on te trouve des sous-vêtements, tu porteras ça comme ça.

    Le vêtement faisait penser à une jupe, mais Marina n'avait toujours pas l'air de se soucier de sa nudité, pas plus que de ses blessures. Elle se dit qu'après tout, qu'est-ce que les maîtres pouvaient en avoir à faire, les nouveaux comme les anciens? Et puis, si elle faisait des bêtises, elle en aurait de nouvelles, ça ne changerait pas. Elle n'y repensa plus.

    Les pirates se dépêchèrent d'aider Marina à mettre la robe que le capitaine avait fait passer.

    Ragetti: Elle est splendide.

    Pintel: Je ne te le fais pas dire.

    Les deux pirates parlaient de l'ensemble formé par Marina et la robe, mais Marina, elle, croyait qu'ils parlaient juste du vêtement. Ils menèrent ensuite la jeune fille jusqu'au capitaine. Il était assis à une table garnie de nourriture et de boissons. Le singe du capitaine était allé se mettre sur une espèce de petit perchoir.

    Barbossa: Asseyez-vous, mademoiselle.

    Marina s'exécuta.

    Barbossa: Servez-vous. Toute cette nourriture est pour vous. Mangez autant que vous le désirez.

    La jeune fille ouvrit de grands yeux ronds. Non seulement elle n'avait jamais vu autant de nourriture, mais en plus, on ne lui en avait jamais proposé autant. Elle se jeta dessus, mangeant ce qui était à sa portée car elle mourrait de faim, puis elle se rappela qu'elle portait une belle robe, et, par peur de la salir et de se faire punir à cause de cela, elle se calma.

    Barbossa: Vous avez l'air affamée... *lui sert une coupe de vin et la lui tend* Vous avez soif? Buvez ce vin.

    La jeune fille tourna les yeux vers la coupe et l'attrapa. Elle trempa les lèvres dedans. Elle n'avait jamais bu autre chose de que l'eau. Elle but quelques gorgées, avant de se remettre à manger. Le breuvage lui avait visiblement plu.

    Barbossa: *lui tend une pomme verte* Goûtez cette pomme.

    La jeune fille attrapa le fruit tendu par le capitaine. Leurs doigts s'effleurèrent un peu, pendant une petite milliseconde. Marina croqua le fruit. Elle semblait se régaler. L'air apeuré et triste de la jeune demoiselle rousse paraissait s'être légèrement envolé.

    Barbossa: Vous n'avez jamais eu l'occasion de goûter à tout ça, n'est-ce pas?

    Marina: Non.

    Il y eut du silence.

    Barbossa: Vous n'êtes pas très bavarde. J'imagine que c'est parce que vos maîtres vous ont appris à vous taire, n'est-ce pas?

    Marina: Oui...

    Le capitaine se rapprocha un peu de la jeune fille, qui continuait à manger. Elle eut un mouvement de recul en le voyant et cessa ce qu'elle faisait.

    Marina: Je... Je suis désolée de manger tant... Vous allez me punir, n'est-ce pas? Oh, pardonnez-moi de vous poser des questions!

    Barbossa: Vous n'êtes plus esclave, mademoiselle Marina. Vous êtes libre à présent! Vous pouvez poser des questions, parler, répondre, faire tout ce que vous souhaitez. Moi et mon équipage nous ne vous feront aucun mal.

    Marina: Sauf si je le mérite.

    Barbossa: *étonné de ces paroles* Sauf si vous le mérit... Je sens que vous êtes une personne sage et intelligente, mademoiselle. Ne dites pas cela.

    Marina: Je...

    Barbossa: *l'interrompt* Si nous avions voulu vous faire du mal, nous l'aurions déjà fait. Sachez que ce bateau est votre maison, si vous n'avez nulle part où aller.

    Marina: Vous allez me garder?

    Barbossa: Vous avez dit vous-même que vous n'aviez aucune destination. Vous pouvez rester parmi nous, si vous le désirez.

    Marina: Si je le désire... ... On ne me demande jamais mon avis, d'habitude... Et je n'ai jamais le droit de m'exprimer.

    Barbossa: Tout sera différent ici, mademoiselle. D'ailleurs, vous savez, parmi les pirates, certains sont d'anciens esclaves. La vie de pirate, c'est une vie de liberté.

    Marina: Liberté...

    Barbossa: Je serai à votre disposition, mademoiselle. Et n'hésitez pas non plus à demander Pintel et Ragetti, les deux hommes qui vous ont fait mettre cette robe. Elle vous va à ravir, d'ailleurs.

    Marina: ... Merci, capitaine Barbossa... Je ferai tout pour ne pas la salir... Par contre... Si vous permettez, capitaine...

    Barbossa: Dites-moi.

    Marina: Je... Je... Je ne sais pas m'habiller... Si je dois l'enlever pour me toiletter... Je ne saurai pas faire...

    Barbossa: Je sais, mais si vous étiez embêtée de vous faire déshabiller par mes hommes, vous pouviez venir avec votre robe blanche. Au moins vous n'auriez pas eu peur de la salir!

    C'est alors que Marina eut un petit rire. Pour la première fois de sa vie. Elle regarda le capitaine avec l'air étonné, se demandant si c'était normal qu'elle réagisse comme ça, et se demandant aussi pourquoi elle avait ri. C'était aussi la première fois pour elle qu'elle était si détendue.

    Barbossa: Vous n'avez pas été gênée que mes hommes se soient occupés de vous? Pour une femme, tout de même...

    Marina: Je ne vois pas pourquoi ça serait un problème...

    Barbossa: ...

    Le singe sauta sur l'épaule du capitaine.

    Barbossa: J'ai l'impression qu'on vous a énormément maintenue dans l'ignorance, mademoiselle Marina. C'est la première fois que je rencontre une personne comme vous. Nous allons vous aider.

    Marina: M'aider?

    Barbossa: Bien que nous soyons des pirates, nous pourrons sûrement vous apprendre beaucoup de choses.

    Marina: Oui, capitaine...

    Barbossa: Commencez par penser et réfléchir par vous-même. Vous êtes libres, rappelez-vous. Vous n'avez plus besoin de baisser les yeux quand vous vous adressez à quelqu'un. Vous avez le droit de parler aux autres, d'exprimer votre avis... Essayez de faire le contraire de ce que ces riches vous ont appris.

    Marina: Oui, capitaine...

    Barbossa: Regardez-moi et dites-le.

    Marina regarda Barbossa, avec timidité.

    Marina: Oui, capitaine.

    Barbossa fit un petit sourire.

    Marina: Capitaine... Vous ne mangez pas, vous?

    Barbossa: Ma faim ne peut être apaisée, ma soif non plus.

    Marina: ...?

    Barbossa: Croyez-vous aux malédictions, mademoiselle Marina?

    Marina: Je... Je ne sais pas...

    Barbossa: Avez-vous une idée de pourquoi nous sommes venus sur votre petite île, que nous aurions pourtant pu ignorer facilement?

    Marina: ... Pour la fortune des Grimes?

    Barbossa: Vous êtes sur la bonne piste. Parmi toutes les richesses qu'il y avait chez eux, certaines pièces nous ont attirés tout particulièrement. Votre famille avait en sa possession un peu d'or aztèque.

    Marina: ... Ma famille...?

    Barbossa s'aperçut qu'elle avait l'air troublée par ce mot.

    Marina: Pourquoi mes maîtres seraient de ma famille?

    Barbossa: Marina... Vous êtes de leur famille, vous leur ressemblez... En bien plus belle. Même avec vos cheveux coupés courts. Je l'ai deviné en vous voyant à côté d'eux. C'est injuste qu'ils vous aient réduite en esclavage, et ce, peu importe leurs raisons.

    Marina: ... Est-ce que... Vous pouvez continuer votre histoire, capitaine? S'il vous plaît. (Il a dit que j'étais... Belle?)

    Malgré la timidité dans la voix de Marina, Barbossa voyait dans son regard qu'elle avait l'air intéressée et souhaitait en savoir plus.

    Barbossa: Si vous le souhaitez. Notre équipage est à la recherche de ces pièces d'or depuis plus de 5 ans...

    Il lui raconta alors la légende de ce trésor qui était maudit par les dieux aztèques, et les conséquences que la cupidité de l'équipage avait eue sur eux. Marina ressentait de la peine pour le capitaine et ses hommes.

    Marina: (J'ai donc eu raison de ne jamais me plaindre de mes conditions... Ils sont affamés et assoiffés, et n'ont pas la possibilité d'en mourir... Moi au moins, j'avais droit à un minimum d'eau et de restes de nourriture, mais je n'étais pas dans les mêmes conditions qu'eux et moi je pouvais mourir... Ils vivent quelque chose de pire que moi...)

    Le capitaine lisait dans les yeux de Marina ce qu'elle ressentait.

    Barbossa: J'aimerais vous épargner la vue de notre apparence au clair de lune. Vous n'avez sûrement pas envie de voir des morts-vivants votre premier soir sur ce bateau. La lune s'est montrée il y a quelques instants, alors bandez-vous les yeux, mes hommes vont vous raccompagner à votre chambre.

    Marina: Ma chambre?

    Barbossa: Là où vous vous êtes changée. C'est votre chambre maintenant. Finissez de manger si vous avez encore faim.

    Le singe rapporta un morceau de tissu pendant que Marina terminait son repas. L'animal donna à la jeune fille le tissu, et elle se l'enroula autour de la tête, pour masquer ses yeux afin qu'elle ne puisse pas voir les pirates en tant que morts-vivants. Puis Pintel et Ragetti vinrent la chercher.

    Barbossa: Bonne nuit, mademoiselle.

    Elle fut ramenée à sa chambre par Ragetti et Pintel.

    Ragetti: Bonne nuit!

    Son partenaire lui donna un coup de coude, Ragetti le regarda sans comprendre son geste, puis ils partirent en fermant la porte. Marina retira son bandeau et s'allongea par terre pour dormir, comme elle avait l'habitude de faire.

    Le lendemain, lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit qu'il faisait jour. Des rayons de soleil passaient par la fenêtre de sa chambre. Elle se mit à paniquer car il était tard, selon elle, et elle devait se mettre au travail. Elle regarda autour d'elle. Rien à ranger, tout était en ordre. Mais le sol avait peut-être besoin d'être nettoyé... Elle balaya à nouveau la salle du regard pour trouver un chiffon ou un équivalent... Son vêtement blanc était toujours là. Il n'était pas spécialement sale. Elle le prit et se mit à dépoussiérer la pièce, puis à astiquer le sol avec. Une fois cela terminé, elle sortit de la chambre. Les pirates vaquaient à leurs occupations: navigation, nettoyage du pont, etc... D'ailleurs, elle pensait qu'elle devait le faire elle aussi. Elle s'approcha d'un des seaux et y trempa son vêtement, qu'elle essora, avant de se mettre à nettoyer le pont avec les autres pirates. Ceux-ci s'arrêtèrent en la voyant faire, puis les autres aussi. Ils se demandaient ce qu'elle fabriquait. On n'entendait plus que le bruit de l'eau de la mer qui cernait le Black Pearl. La voix de Barbossa se fit alors entendre.

    Barbossa: Marina!

    La jeune fille se releva d'un coup.

    Barbossa: *marche vers elle en caressant son singe* Qu'est-ce que vous faites?

    Marina: *baisse les yeux* Mon... Mon travail habituel, capitaine...

    Barbossa: Qui vous a dit de laver le pont?

    Marina: Personne, capitaine...

    Barbossa: Alors pourquoi le faire? Je vous ai dit que vous étiez libre.

    Marina: Vous allez me... Me frapper?

    Barbossa: Pourquoi donc? Au lieu de vous comporter comme si vous étiez encore une esclave, profitez plutôt de ce beau temps pour vous promener et visiter le bateau.

    Marina: O... Oui, capitaine...

    Elle avait toujours son tissu à la main.

    Barbossa: Et débarrassez-vous de votre vieille robe de chambre. Vous n'en avez plus besoin.

    Marina: D'accord, capitaine...

    Elle regardait la mer, hésitant à jeter son bout de tissu dans l'eau. Elle le regarda un instant et elle le jeta par-dessus bord. Puis elle se mit à marcher sur le pont, observant, étudiant, explorant le Black Pearl, tandis que l'équipage se remettait à ses tâches habituelles.

    C'était un monde nouveau qui s'offrait à Marina, en plus d'une nouvelle vie. Le Black Pearl était magnifique, et la mer aussi. Elle n'aurait jamais pensé voir ces choses-là un jour.

    Marina: (Si j'avais su... Peut-être que je me serais enfuie plus tôt de chez les Grimes...)

    Barbossa l'observait du coin de l'œil pendant qu'elle se promenait sur le pont. Elle avait plutôt l'air heureuse, et émerveillée par ce qu'elle voyait. Cela fit esquisser au capitaine un petit sourire de satisfaction.

    Marina levait les yeux vers les mâts du bateau. Elle avait envie d'aller voir là-haut, mais ne savait pas si elle pouvait le faire. Elle regarda en direction du capitaine, et se rendit compte qu'il l'observait. Sans savoir pourquoi, elle se sentit rougir, et détourna les yeux. Puis elle fit mine de regarder autour d'elle. Elle observa de nouveau les mâts, puis vers Barbossa. Il l'observait toujours, et elle le vit faire un signe de tête, comme s'il l'encourageait à monter tout là-haut. Elle fit une mini révérence en guise de remerciement (elle avait vu les femmes Grimes le faire de temps en temps lorsqu'il y avait des visites au château, la rousse avait donc appris les bonnes manières en observant son entourage, et là, elle voulait montrer sa reconnaissance au capitaine pour son autorisation), puis attrapa les cordages et se mit à escalader. Elle grimpa jusqu'à un point assez haut et admira ce qui s'offrait à elle. Marina se mit à sourire naturellement en contemplant la vue sur la mer. Elle resta un moment ainsi.

    Un peu plus tard, elle fut appelée par le capitaine, alors elle redescendit.

    Barbossa: Avez-vous faim?

    Marina: Je... Oui.

    Barbossa: Alors venez.

    Il la mena jusqu'à la salle où ils avaient mangé ensemble la veille. Encore une fois, il y avait tout plein de plats sur la table. Marina se régala.

    Barbossa: J'ai remarqué que vous êtes restée un moment accrochée aux cordages, là-haut.

    Marina: *baisse les yeux en se sentant coupable* O... Oui...

    Barbossa: Ça a eu l'air de beaucoup vous plaire, de vous promener sur le bateau.

    Marina: Beaucoup. Je...

    Barbossa: Allez-y.

    Marina: Je n'avais jamais vu tout ça, avant... C'est magnifique. Et votre bateau aussi.

    Marina continua à manger sous les yeux du capitaine. Lorsque le repas fut terminé, elle continua à se promener dans le Pearl, à observer ce qui se passait. Elle passa assez peu de temps à explorer les pièces intérieures. Elle était même allée jeter un œil dans la salle du trésor (qu'elle avait trouvée par hasard en faisant son exploration), mais elle ne s'y était pas attardée. La vue extérieure était bien plus passionnante pour la jeune fille.

    Le soir, elle dîna de nouveau en compagnie de Barbossa. Comme aux précédents repas, il essayait de parler avec elle, pour qu'elle soit bien et que, petit à petit, elle se sente totalement libérée de son ancienne vie. Il le fallait. Aux yeux du capitaine, elle faisait partie de l'équipage à présent, mais elle, elle ne le savait pas encore.

    Le lendemain, au petit matin, on frappa à la porte de sa chambre. Marina dormait profondément... Sur le sol. Comme elle ne donnait pas de réponse, on entra. C'étaient Pintel et Ragetti. Ils prirent peur en la voyant allongée sur le sol, aussi se précipitèrent-ils sur elle pour la réveiller.

    Ragetti: Marina!! Tu nous entends?

    Elle ouvrit doucement les yeux.

    Marina: Je...

    Elle se leva rapidement.

    Marina: J'ai du travail? Je suis en retard? Je suis désolée! Pardon! Ne me frappez pas! Je vais m'y mettre tout de suite! Qu'est-ce que je dois faire?

    Pintel: Tu dormais... Par terre?

    Marina: Oui...

    Ragetti: Tu sais que tu peux dormir là? *montre le lit*

    Marina: Je... J'ai toujours dormi sur le sol...

    Pintel: Tu devrais plutôt dormir dans le lit, c'est plus confortable.

    Marina: *tourne légèrement la tête vers le lit* (Alors j'ai le droit de dormir là-dedans? J'essaierai, dans ce cas...)

    Pintel: Viens avec nous, le capitaine t'attend sur le pont avec tout l'équipage.

    Elle suivi le duo sur le pont. En la voyant arriver, Barbossa fit signe à Marina de venir vers lui. Elle s'exécuta sans se faire prier.

    Barbossa: Messieurs, comme vous le savez, cette demoiselle nous a rejoints il y a peu. Cependant, bien qu'elle fasse à présent partie des nôtres, il faut qu'elle apprenne la vie de pirate! C'est pourquoi nous allons la former aux armes!

    Un brouhaha s'éleva de la foule.

    Barbossa: Mademoiselle Marina, vous allez commencer votre entraînement dès aujourd'hui.

    Marina: ... Mon... Entraînement?

    Barbossa: Exactement. Vous allez apprendre à utiliser une épée et des armes à feu.

    Marina: Oui, capitaine.

    Barbossa: Allez, vous commencez tout de suite!

    Barbossa désigna un de ses hommes pour qu'il s'occupe de Marina. Il l'emmena vers l'arrière du bateau, pendant que le reste de l'équipage s'occupait de ce qu'il devait faire, mais tout le monde regardait de temps en temps vers la jeune fille.

    Le pirate tendit à Marina une épée. Elle la prit.

    Pirate: Tu ne t'es jamais battue à l'épée, n'est-ce pas?

    Marina: Jamais.

    Pirate: Tu es gauchère, à ce que je vois?

    Marina: O... Oui, monsieur... Est-ce... Est-ce que c'est un problème? Je peux la prendre de la main droite si vous préférez...

    Pirate: Peu importe.

    Le pirate lui expliqua d'abord quelques bases, puis il lui fit faire quelques mouvements. Pendant deux heures, Marina avait commencé à apprendre à se battre à l'épée, mais pour l'instant, elle n'avait pas croisé le fer avec celui qui lui apprenait. Pas aujourd'hui. Une fois que ce fut fini, changement. On lui montra comment armer les canons, et on lui donna un pistolet, pour lui apprendre à tirer.

    Pendant tout ce temps d'apprentissage, Marina essayait de faire tout son possible pour  ne pas décevoir et pour ne pas être punie (car elle s'attendait toujours à ce qu'on la frappe si elle ne faisait pas les choses correctement, et ce, même si le capitaine lui avait affirmé qu'il ne lui arriverait rien).

    Durant plusieurs jours, Marina apprenait petit à petit à se battre à l'épée et à utiliser des armes. Elle commençait à dormir dans son lit, aussi, et elle priait tous les jours pour ne pas avoir à s'en servir contre quelqu'un. Il y eu parfois quelques abordages, mais dans ces cas-là, comme elle n'était pas prête, Barbossa la mettait en sécurité. Et même pendant les entraînements, quand le pirate chargé d'elle lui disait de lui tirer dessus ou d'attaquer à l'épée, elle hésitait, même s'ils étaient immortels, cependant elle tâchait de se forcer, car pour elle, c'étaient des ordres et elle n'avait pas pour habitude de les contester.

    Un mois plus tard, Marina était parvenue à désarmer le pirate qui l'entraînait. Ragetti, Pintel et Barbossa étaient vraiment contents pour elle. La jeune fille était devenue assez proche du capitaine, mais plus elle passait de temps avec lui, plus elle se sentait... Bizarre, à ses côtés. Elle s'était aussi rapprochée de Ragetti et Pintel, bien que ce dernier soit souvent assez grincheux, comparé à son compagnon.

    Ce soir-là, Barbossa ne dînait pas "en tête à tête" avec Marina. Tout l'équipage dînait ensemble. Et Marina avait toujours de l'appétit, bien que sa satiété ait été satisfaite les premiers jours où elle mangeait comme elle n'avait jamais mangé. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de voir l'équipage sous son apparence de morts-vivants (Barbossa tenait à lui épargner cette vue), mais elle savait qu'un jour viendrait où elle les verrait comme ils sont.

    Pendant le dîner de ce soir, le singe, Jack, était venu se percher sur son épaule. Marina lui faisait quelques petites caresses. Les cheveux de la jeune fille avaient commencé à repousser un peu, mais ils restaient loin de leur longueur d'antan. Elle avait hâte qu'ils repoussent, pour que le capitaine puisse les voir... Elle ignorait pourquoi elle y tenait tant, mais elle était impatiente. Et en plus, parmi l'équipage du Black Pearl, elle avait l'air heureuse, contrairement aux premiers jours et au reste de sa vie avant qu'elle ne monte à bord du navire. Elle avait tout de même gardé quelques habitudes de son ancienne vie, mais elle semblait pourtant s'ouvrir doucement aux autres, malgré une grande réserve toujours présente.

    Barbossa: Messieurs! Rendons hommage à mademoiselle Marina, qui fait partie de notre équipage!

    L'équipage se mit à acclamer Marina.

    Barbossa: Marina, vous faites partie de notre équipage depuis le premier jour où vous avez posé le pied sur le Black Pearl. Est-ce que vous avez quelque chose à dire?

    Marina: N... Non, pas spécialement, capitaine Barbossa... Excepté... Le fait que... Je suis... Je suis heureuse que vous m'ayez acceptée... Parmi vous...

    Barbossa: À Marina!

    Tout l'équipage: À Marina!

    Et ils burent.

    Lorsque le repas fut fini, l'équipage quitta la pièce, exceptés Barbossa et Marina, à qui il avait demandé de rester, avec quelques autres membres.

    Barbossa: M'accorderiez-vous une danse, mademoiselle?

    Marina: D... D'accord, capitaine... Mais... Je ne... Sais... Pas d... Danser...

    Barbossa: Alors vous allez apprendre, ma chère.

    Les quelques membres qui étaient restés étaient des musiciens. Ils commencèrent à jouer, et Barbossa invita Marina à danser avec lui.

    Marina: Pourquoi me rendre hommage, à moi spécialement, capitaine? Je n'en vaut pas le coup... Je ne sais pas me battre à l'épée... Je ne suis pas votre dévouée servante... Je ne vous sers à rien...

    Barbossa: Croyez-moi ma chère, si vous étiez tombée sur de plus vils pirates que nous, vous auriez servi à quelque chose de pire que d'être une esclave ordinaire... Et vous ne nous êtes pas inutile, je vous ai intégrée à l'équipage, de plus vous êtes en train d'apprendre à vous battre, évidemment que vous n'êtes pas encore une experte, mais cela viendra avec le temps, vous savez. Vous êtes modeste, mademoiselle, car vous vous débrouillez très bien avec une épée en main. Même en tirant avec une arme à feu.

    Marina: Pourquoi avez-vous décidé de me garder, capitaine?

    Barbossa: Lorsque je vous ai vue pour la première fois et que vous nous avez été présentée en tant qu'esclave, j'ai sauté sur la proposition de votre père pour vous sortir de votre condition. Je comptais faire de vous un membre de mon équipage à part entière. Rappelez-vous, parmi les pirates...

    Marina: ...Certains étaient d'anciens esclaves... Mais moi je ne suis pas un homme...

    Barbossa: Il y a également des femmes pirates, ma chère. Et puis, vous ne regrettez pas votre ancienne vie, n'est-ce pas? J'ose espérer que vous êtes plus heureuse parmi nous qu'en tant qu'esclave.

    Marina: Oui... Vous avez raison, mon capitaine.

    Barbossa et Marina continuèrent à danser encore un peu. Puis le capitaine fit partir les musiciens.

    Marina: Merci pour cette danse, capitaine... Je... Je vous suis reconnaissante pour tout ce que vous faites et avez fait pour moi. *petite révérence et s'apprête à partir*

    Barbossa: Marina, encore un instant.

    Marina: *se retourne* Oui, capitaine Barbossa?

    Il s'approchait pas à pas d'elle, ce qui donna envie à Marina de reculer au fur et à mesure qu'il avançait.

    Barbossa: Arrête de m'appeler "capitaine Barbossa"...

    Marina: Mais... Comment dois-je vous appeler, alors?

    Barbossa posa une main sur la joue de Marina.

    Barbossa: Appelle-moi Hector.

    Marina: *rougit* Je... Je ne... Je  ne sais pas si je vais y arriver... Je n'arriverait pas à me le permettre...

    Barbossa: Je t'en donne la permission.

    Elle se défilait du regard, elle cherchait à se détourner de lui.

    Barbossa: Marina, regarde-moi...

    Timidement, elle essaya de tourner la tête dans la direction du capitaine. Leurs regards se croisèrent un court instant, mais Marina ne parvint pas à y rester. Elle s'écarta en douceur, laissant le capitaine seul. Avant d'ouvrir la porte, elle se tourna vers lui, les yeux un peu baissés.

    Marina: *voix tremblante* Pardonnez-moi, capitaine... Je... Je ne sais pas ce qui m'arrive... Je... Je vais aller me reposer... Je suis désolée, capitaine...

    Elle sortit, fermant la porte derrière elle. Le capitaine se rendit alors compte qu'elle n'avait pas les yeux bandés, et qu'elle allait sans aucun doute tomber sur l'équipage éclairé par la lune. Effectivement, un cri d'effroi se fit entendre sur le pont. C'était Marina. Le capitaine sortit tout de suite la rejoindre. Marina sentit les mains de Barbossa sur ses épaules, et elle se cacha les yeux.

    Barbossa: J'avais oublié, Marina...

    Lentement, Marina se découvrit, et, prenant son courage à deux mains, se retourna pour voir le capitaine. La lune l'éclairait, il avait l'air d'un mort-vivant lui aussi, comme tous les autres.

    Barbossa: Je regrette que tu aies à voir ça, Marina...

    Marina avait les mains devant sa bouche, et de la peur mêlée à du dégoût se lisaient sur elle, mais en observant attentivement Barbossa, la peur et le dégoût laissèrent place à la pitié dans les yeux de Marina.

    Marina: J'espère que vous allez rapidement réunir toutes les pièces... Pourvu que vous soyez libérés au plus vite de cette malédiction...

    Marina retourna dans sa chambre et s'effondra sur le lit, mais elle n'éprouvait pas de réel chagrin. Elle s'endormit avec difficultés, mais son sommeil ne fut guère agité. Même pas un cauchemar pour lui rendre visite cette nuit.

    Le lendemain, le capitaine n'avait pas réessayé de faire des avances à Marina. Il sentait qu'elle devait être trop bouleversée pour ça. Aux repas de la journée, il la laissait manger avec l'équipage. Il ne voulait pas se retrouver seul à seul avec elle pour le moment. Il voulait lui laisser du temps. Le jour suivant, à l'heure du dîner, Marina avait mangé avec l'équipage, encore une fois.

    Une semaine après, Marina décida d'aller voir le capitaine, après le dîner. Elle frappa doucement à la porte.

    Barbossa: Entrez!

    Elle entra en silence. Le capitaine était en train de faire de la paperasse.

    Marina: *révérence* Capitaine Barbossa...

    Barbossa: *sans la regarder* Marina.

    Marina: ...

    Barbossa: Qu'est-ce qui t'amène?

    Marina: Je... *avale sa salive* Je...

    Elle s'avança doucement vers le capitaine. Il n'avait toujours  pas levé les yeux vers elle.

    Marina: Je vous dérange... Je... Je repasserait plus tard.

    Barbossa: Tu peux rester. Je t'écoute.

    Marina regardait ce que faisait le capitaine. Elle se demandait ce qui pouvait être écrit sur les papiers, car la jeune fille n'avait jamais appris à lire.

    Marina: Je regrette, pour l'autre soir...

    Barbossa: ...

    Marina: Je... Je ne voulais pas vous... *soupire* Si vous souhaitez à nouveau m'inviter à danser... J'en serai ravie... Hector...

    Barbossa, à l'entente de son prénom, arrêta ce qu'il était en train de faire et tourna la tête vers la jeune fille, qui détourna le regard, en rougissant.

    Marina: ... 

    Barbossa se leva. Le capitaine et la jeune fille se regardaient dans les yeux. Marina essayait de tenir, malgré la gêne qu'elle ressentait. Elle rougissait. C'est alors que la jeune fille donna un petit baiser au capitaine... Sur la bouche. Se rendant compte de ce qu'elle avait fait, elle recula. Elle avait peur de ce qui l'attendait. Barbossa avait été très surpris par l'action de la jeune fille. Il s'avança vers elle, tandis qu'elle reculait, jusqu'à ce qu'un mur l'empêche de reculer davantage. Marina avait peur. Qu'est-ce que ce pirate allait lui faire à présent?

    Barbossa l'attrapa doucement par les épaules, contre le mur, l'empêchant de fuir, et il l'embrassa. Mais son baiser fut un peu plus long que celui de Marina. Elle fut surprise à son tour.

    Marina: Vous m'aimez, capitaine?

    Même si la jeune rousse ignorait certaines choses, elle possédait tout de même les notions d'aimer et détester.

    Barbossa: Je t'ai dit de m'appeler Hector.

    Il l'embrassa à nouveau. Il lui prit les bras pour les passer autour de sa nuque puis il enlaça Marina par la taille. Ils restèrent un instant comme ça, avant que leurs lèvres ne se séparent.

    Marina: Que va penser l'équipage?

    Barbossa: Qu'est-ce que ça peut leur faire?

    Il voulut l'embrasser à nouveau mais elle se détourna légèrement, sans pour autant chercher à s'enfuir.

    Marina: Je... Je pense que j'ai suffisamment abusé de votre temps, Hector...

    Barbossa: Tu ne voudrais pas en abuser encore un peu?

    Marina: ... *rougit* Peut-être pas ce soir... ... Bonne nuit, Hector.

    Elle lui donna un petit baiser sur la joue et quitta la pièce.

    Barbossa ne communiqua pas dès le lendemain l'idylle qu'il commençait à entretenir avec Marina. Il voulait attendre encore un peu, et il savait que Marina, elle, resterait muette.

     

    Aujourd'hui, le Black Pearl allait aborder un bateau. Barbossa fit enfiler à Marina (par Pintel et Ragetti) une tenue plus confortable pour un abordage. Pour la première fois de sa vie, elle portait autre chose qu'une robe. Elle avait un pantalon, des bottes, une chemise... Et même un chapeau. Elle était élégante.

    Le Black Pearl prit d'assaut son adversaire, avec les canons dans un premier temps, puis, une fois suffisamment proches, les pirates montèrent à bord de l'autre navire. Les combats venaient de commencer. Marina devait se montrer prudente car, contrairement à tout le reste de l'équipage, elle n'était pas immortelle. Des tirs de pistolet, des coups de canon, des bruits d'épées qui s'entrechoquent continuaient de retentir. La jeune fille arrivait tout de même à se débrouiller face à ses adversaires, mais Pintel et Ragetti restaient cependant près d'elle pour la protéger (Barbossa les avait désignés comme gardes du corps de la jeune demoiselle), et ils se prêtaient tous trois main forte.

    Puis, au bout d'un moment, les abordés étaient tous à terre, bien que Marina n'en ait tué aucun. Elle avait désarmé ceux qu'elle avait affrontés à l'épée, mais ceux-là avaient été achevés par les pirates maudits. Cela faisait un peu de peine à Marina, de devoir tuer tout le monde. Elle ne pouvait le faire, elle. Impossible. Elle avait prévenu Barbossa à ce propos, qui lui avait répondu que ce n'était pas dramatique, que rester en vie était le plus important pour elle, et que lui et son équipage se chargeraient des survivants.

    Les pirates chargèrent le butin sur le Black Pearl, coulèrent le navire, et reprirent leur route.

    Au dîner...

    Barbossa: Tu t'es bien battue, Marina.

    Marina: Merci, Hector... Mais je n'ai pas... Je n'ai tué personne... Je regrette, je ne suis pas à la hauteur... Je m'en sens incapable...

    Barbossa: Tu as progressé à l'épée, c'est très bien. Tu sais désarmer tes adversaires. Une pomme? *lui en tend une*

    Marina: *prend la pomme et croque dedans*

    Pendant qu'elle mangeait, le capitaine la regardait, comme il le faisait si souvent, depuis le premier repas qu'ils avaient pris ensemble, contemplant l'innocente jeune fille rousse dans ses moindres détails.

    Marina: J'ai hâte que mes cheveux repoussent... Il paraît que je suis belle avec mes longs cheveux... Ou alors ce sont eux qui sont beaux... Je ne sais plus.

    Barbossa: Tu es belle.

    Marina: Ah bon?

    Barbossa: Tu ne t'es jamais regardée dans un miroir? Ou dans le reflet de l'eau?

    Marina: Quand je me toilette, je ne regarde pas mon reflet... Je me nettoie, c'est tout...

    Barbossa se leva, sortit un court instant de la pièce, et revint avec un petit miroir richement décoré. Il le tendit à Marina, qui le prit. Elle se regarda dedans, et écarquilla un peu les yeux. Le capitaine pirate esquissa un léger sourire.

    Barbossa: Je te le donne. Quand tes cheveux auront repoussé, tu pourras les coiffer devant ce miroir.

    Marina: Je... Je n'ai pas de quoi me coiffer... Et je ne sais pas me coiffer...

    Barbossa: Ha ha! Pas plus que t'habiller, n'est-ce pas?

    Marina: ... Il faut vraiment que je sache m'habiller et me coiffer seule?

    Barbossa: *lui caresse la joue* Ce n'est pas si compliqué.

    Marina: Tu as raison...

    Barbossa embrassa la jeune fille sur la joue qu'il venait de caresser.

     

    Deux jours plus tard, le Black Pearl accosta sur une autre île, qui fut bien entendu pillée. Ce soir, Barbossa avait dit qu'il viendrait chercher Marina pour le dîner, et qu'elle devait rester dans sa chambre. Lorsqu'il arriva, il avait des robes plein les bras.

    Barbossa: Essaie-les. Je t'attends pour le dîner.

    Marina: Toutes ces robes... Sont... Pour moi?

    Elle prit les robes et les regarda une par une.

    Marina: Elles sont... Magnifiques...

    Barbossa: Habille-toi seule cette fois.

    Marina: Oui... Capitaine.

    Il quitta la pièce, laissant Marina seule avec ses vêtements. Elle essaya d'enlever sa robe en douceur, pour ne pas l'abîmer. Ce fut assez simple pour elle. Elle posa son vêtement sur son lit, puis elle prit une des quatre robes que Barbossa lui avait apportées. Avec précaution, elle essayait de les mettre. Pour s'habiller seule, elle repensait à lorsque Pintel et Ragetti s'occupaient d'elle.

    Après avoir revêtit son nouveau vêtement, elle se rendit compte que s'habiller était quelque chose d'assez simple, et elle se sentit tout à coup plutôt mal de ne pas savoir faire une chose aussi facile. Elle se sentait honteuse, ridicule.

    Elle essaya par la suite les autres robes, puis fit son choix: une robe couleur prune, avec quelques zones en tissu noir et une ou deux autres en tissu blanc. Elle se rendit à la salle de repas. Barbossa se retourna en l'entendant entrer.

    Barbossa: ...!

    Marina: Il y a... Quelque chose qui ne va pas, Hector? Tu n'aimes pas la robe que j'ai choisie?

    Barbossa: *marche vers elle* Cette robe te va à ravir... Tu es splendide.

    Marina: M... Merci...

    Il lui prit la main et la guida jusqu'à la table. Jack grimpa sur l'épaule de Marina, et elle lui caressa le menton.

    Barbossa: Accepteras-tu une danse, après notre repas?

    Marina: A... Avec joie, capitaine Barbossa...

    Barbossa: Mets cette robe aussi souvent que tu le peux. Elle te va vraiment très bien.

    Marina: Tu ne m'as pas vue dans les autres...

    Barbossa: Alors tu me montreras.

    Après leur repas et leur petite valse, Barbossa accompagna Marina à sa chambre. Elle allait se déshabiller devant lui, mais il la stoppa nette.

    Barbossa: Il y a un paravent, change-toi derrière.

    Marina: ... D'accord, capitaine.

    Elle obéit, prit les robes et alla se mettre derrière le paravent. Barbossa se mit à rougir en imaginant qu'elle aurait pu se mettre nue devant lui, et sans la moindre gêne en plus! Il trouvait assez étrange que la jeune fille ne soit pas pudique. Cela était dû au fait que sa famille ne lui avait jamais appris quoi que ce soit à ce propos. Ils ne faisaient que l'utiliser comme esclave, pourquoi lui apprendre des choses pareilles? À quoi ça aurait servi à Marina, puisque si les pirates du Black Pearl n'avaient pas débarqué, elle serait sans doute restée esclave toute sa vie?

    La rousse essaya les autres robes une à une. Toutes allaient bien à la jeune fille, mais celle qu'elle portait le mieux était la robe prune. Le capitaine lui fit savoir son avis.

    Barbossa: Je reste sur ce que j'ai dit, c'est celle-là qui te va le mieux.

    Marina ne put s'empêcher de sourire. Elle se mit alors à bailler.

    Marina: Je vais dormir, capitaine...

    Barbossa: Je t'ai déjà dit de m'appeler Hector.

    Marina: Je sais...

    Barbossa enlaça Marina et la serra un peu contre lui.

    Marina: Tu ne ressens toujours rien, Hector?

    Barbossa: Non.

    Marina voulait le serrer davantage contre elle, mais n'osait pas.

    Marina: ... P... Peut-être...

    Barbossa: *la regarde* Parle.

    Marina: Peut-être que si on se rapproche un peu plus...?

    Il la serra un peu plus fort contre lui.

    Marina: Et maintenant?

    Barbossa: Non. Toujours rien.

    Ils se séparèrent.

    Marina: Si seulement je pouvais faire quelque chose...

    Barbossa: ...

    Marina embrassa le capitaine sur la joue, avant qu'il ne parte, puis la jeune fille alla se coucher.

     

    Les mois passèrent. Barbossa n'avait pas parlé de sa romance avec Marina à l'équipage, et Marina n'avait rien dit, elle non plus, mais personne n'était dupe: les pirates savaient qu'il se passait quelque chose.

    Marina continuait à s'entraîner avec les armes. Ses cheveux avaient repoussé, ils étaient redevenus longs, et elle était plus resplendissante que jamais. Elle voulait prouver sa valeur à l'équipage et surtout, à Hector. Mais elle ne pouvait pas tuer, elle ne s'en sentait vraiment pas capable. Elle redoublait donc d'efforts pendant les entraînements et les abordages, mais elle n'arborait jamais une expression farouche ou agressive. Il y avait toujours une certaine douceur et timidité sur son visage, même lorsqu'elle était concentrée et se battait. Ses adversaires se retrouvaient d'ailleurs troublés par cela, c'était un atout que possédait la jeune fille sans qu'elle ne le sache.

    L'amour entre le capitaine pirate et l'ancienne esclave grandissait, mais Barbossa ne la brusquait pas. Il savait qu'elle n'était pas encore prête, et puis, elle conservait toujours une petite touche de timidité. Quand tout était calme sur le Black Pearl, le couple passait du temps ensemble. Ils se promenaient sur le pont, et discutaient. Marina n'était toujours pas très bavarde et donnait des réponses courtes, ou posait quelques questions, mais demeurait toujours aussi réservée. Barbossa aimait bien ce côté innocent qui se dégageait de la jeune fille. Elle lui plaisait beaucoup. Marina, elle, avait fini par devenir elle aussi très amoureuse du capitaine. Il se comportait toujours tel un gentleman avec elle, et ce, depuis le premier jour, alors qu'il aurait très bien pu faire d'elle n'importe quoi. Marina lui était très reconnaissante pour tout ce qu'il avait fait pour elle. Elle était également reconnaissante envers l'équipage, qui l'avait acceptée tout de suite, et qui ne lui avait fait aucun mal. De temps en temps, ils lui proposaient même de participer aux jeux de pirates, comme les osselets par exemple. Elle y prenait plaisir, et la joie et l'amusement qu'elle éprouvait rendait l'équipage de bonne humeur.

     

    Barbossa: Demain, je te défie à l'épée.

    Marina: Hein? Mais... Hector...

    Barbossa: Je veux qu'on s'affronte, devant l'équipage. Et si tu gagnes... Tu verras.

    Marina: Mais si je perds? Tu veux me... Me tuer?

    Barbossa: Oh, non, voyons! Je veux juste voir ce que tu vaux face à moi, et je sais que tu vas t'en sortir. Je ne te tuerai pas. Pourquoi ferais-je une chose pareille?

    Marina: ... Si je perds, qu'est-ce que tu vas faire de moi?

    Barbossa: Tu diras toi-même à tout l'équipage que nous nous aimons.

    Marina se mit à rougir.

    Marina: D'a... D'accord, mais... Qu'est-ce qu'ils vont penser?

    Barbossa: Peu importe ce qu'ils penseront.

    Marina: ... Tu penses qu'ils ont le droit de savoir, n'est-ce pas?

    Barbossa: Ils le savent peut-être déjà, mais au moins ce sera clair pour tout le monde.

    Le lendemain, sur le pont, en milieu de matinée...

    Barbossa: Messieurs! Aujourd'hui, je défie notre chère Marina en duel amical!

    L'équipage poussa un cri de joie. Marina portait sa tenue de pirate, avait les cheveux attachés, et était armée de son épée. Elle tremblait un peu et avait l'air nerveuse.

    Ragetti: Il ne va pas la tuer, quand même?

    Pintel: Mais non! Si c'est amical, il ne le fera pas! Pourquoi tu voudrais qu'il la tue de toute façon?

    Ragetti: Je... Je ne sais pas.

    Les deux épéistes se mirent en place, face à face.

    Barbossa: Prête à croiser le fer? Montre-moi ce que tu vaux.

    Le combat s'engagea. Les épées s'entrechoquaient. L'équipage acclamait et faisait du bruit pour le combat. Barbossa était très fort et rapide, il ne faisait pas de quartiers, mais Marina se défendait comme elle pouvait.

    Ils se rapprochèrent un instant, avec leur épées croisées, et leurs visages séparés par celles-ci.

    Barbossa: Tu te débrouilles bien... Continue comme ça, et tu arriveras peut-être à me blesser!

    Séparation et de nouveau, attaques des lames. Les deux épéistes étaient très habiles et adroits. Marina était peut-être moins expérimentée, mais elle appliquait très bien ce qu'elle avait appris, et dans ses mouvements, il y avait une certaine grâce et une certaine légèreté. La jeune fille était imperturbable, parfaitement concentrée sur le combat. Au début elle était nerveuse et avait toujours une expression douce et calme, comme elle en avait l'habitude, mais au fur et à mesure, la concentration avait pris le dessus.  Elle savait que si elle blessait Barbossa, il ne se passerait rien puisqu'il ne pouvait pas mourir, mais ça ne l'enchantait pas de faire ça. Parce qu'elle l'aimait. Par ailleurs, avant que la concentration ne s'empare de Marina, le capitaine pirate avait été lui-même un peu déstabilisé par la sérénité qu'affichait la jeune fille face à lui, mais il ne fallait pas qu'il succombe à son charme. Et il savait que Marina ne le faisait pas exprès, ce qui pouvait être encore plus déstabilisant. En effet, Marina ne se rendait pas compte de sa beauté, malgré les compliments qu'on pouvait lui faire et la jalousie dont madame et mademoiselle Grimes avaient fait preuve sur ce sujet avec l'ancienne esclave.

    De nouveau, Marina et Barbossa furent proches.

    Barbossa: Qu'est-ce que tu attends pour me blesser? On dirait que tu hésites... Pourtant tu n'as rien à craindre, je suis immortel!

    Séparation. Toujours des entrechoquements d'épée. Marina n'avait pas désarmé le capitaine, car il était bien plus doué que les adversaires qu'elle avait déjà rencontrés. Il avait plus d'expérience, c'était un vrai pirate. Elle décida alors d'aborder un jeu plus agressif et d'essayer de le déstabiliser. Elle tenta plusieurs coups d'estocs, que le capitaine parvint à parer. Il contre-attaqua et l'eraffla sur le bras. Le vêtement de la jeune fille fut légèrement entaillé, mais le métal de l'épée avait à peine touché sa peau. Marina ne s'en soucia pas beaucoup et continua à attaquer son adversaire. Elle décida de changer de plan, et de se centrer sur sa défense, tout en observant comment se battait le capitaine, pour essayer de trouver une faille ou quelque chose.

    C'est alors que le vent commença à se lever et à secouer la mer.

    Barbossa: Nous ne nous arrêterons pas avant que l'un de nous remporte ce duel, ma chère!

    Le bateau se mit à tanguer, et il commença à pleuvoir à grosses gouttes. Marina allait devoir redoubler de prudence. Le temps ne cessait de se gâter. Le bateau tanguait de plus en plus. Marina finit par perdre l'équilibre et tomber par terre. Barbossa pointa son épée vers elle.

    Barbossa: Je crois que tu as perdu.

    Marina: ... *sourit* Pas encore, capitaine.

    Elle donna un coup de pied sur la main du capitaine, ce qui le fit lâcher son épée, et elle la ramassa. Elle avait deux épées maintenant, et elle les pointa sur Barbossa. Il fit un petit sourire puis se mit à éclater de rire, son équipage aussi.

    Marina: Désolée Hector, j'ai triché. Je n'aurait peut-être pas dû...

    Barbossa: Non. *se tourne vers son équipage et parle fort* C'est une pirate!

    L'équipage acclama Marina avec des applaudissements et des cris. Marina redonna à Barbossa son épée.

    Barbossa: Messieurs, Marina a gagné ce duel. Par conséquent, je m'engage à respecter l'accord que nous avions eu ensemble avant d'engager le combat. Tout d'abord je tiens à mettre quelque chose au clair: Marina et moi sommes ensemble. Et maintenant... *se tourne vers Marina* Puisque tu as gagné et que je n'ai qu'une parole, Marina...

    Marina: ..?

    Barbossa: Accepterais-tu de devenir... Ma femme?

    Marina se mit à rougir comme elle n'avait jamais rougit.

    Marina: Tu veux qu'on soit m... M... Mariés?

    Barbossa: Tu seras aussi à mes côtés pour diriger cet équipage et ce bateau.

    Marina: ...!

    Barbossa: Dis-moi.

    Marina regarda l'équipage, puis se tourna vers le capitaine, en regardant vers le sol. Mais elle releva la tête et le regarda droit dans les yeux.

    Marina: J'accepte, Hector.

    Alors il la prit par la taille, la rapprocha de lui d'un coup et l'embrassa. Tout l'équipage fit un bruit d'acclamation.

    Pintel: *à Ragetti* T'as pas de chance mon vieux.

    Ragetti: Je ne vois pas de quoi tu parles!

    Pintel: Je sais très bien qu'elle te plaisait, la petite!

    Ragetti: "La petite", "la petite", c'est une jeune femme! Un peu de respect!

    L'équipage prit le repas de midi avec le capitaine et sa fiancée.

    Ragetti: Mademoiselle Marina, toutes mes félicitations.

    Marina: M... Merci, Ragetti...

    Ragetti: Est-ce que je pourrais être le témoin?

    Marina: J... Je ne sais pas... Pourquoi pas. Hector, qu'en dis-tu?

    Barbossa: Je te laisse décider pour tout, ma chère. *à son équipage et à Marina* Nous allons préparer un grand mariage et faire en sorte qu'il soit inoubliable!

    De nouveau, des cris de joie de la part de l'équipage. Puis ils trinquèrent tous à l'union de leur capitaine avec Marina.

    Le mariage allait avoir lieu dans un mois, sur le bateau, au coucher du soleil. Barbossa avait prévu un grand festin (même si l'équipage maudit ne pouvait satisfaire ni son appétit ni sa soif), et une grande fête. Il avait fait chercher des robes de mariée et les avait proposées à Marina, mais elle répondit qu'elle préférait se marier dans sa robe préférée, c'est-à-dire la robe prune.

    Le jour de la cérémonie, Marina s'était pomponnée: elle avait même mis un parfum que lui avait offert Barbossa il y a peu. Elle avait demandé de l'aide pour faire tresser ses cheveux, et elle y avait glissé des fleurs exotiques dedans. Elle était resplendissante. Barbossa, lui, s'était bien préparé lui aussi. Il s'était vêtu de manière très élégante, comme à son habitude.

    Les vœux furent prononcés, les amoureux se dirent oui, et ils s'embrassèrent. L'équipage fit ensuite la fête, pendant une bonne partie de la nuit, sous la lune qui les révélaient tels qu'ils étaient. Mais ça ne dérangeait pas la jeune mariée. Elle n'avait plus peur des morts-vivants.

    À la fin, Barbossa invita Marina à dormir avec lui, ce qu'elle accepta. Ils n'avaient encore jamais partagé la même chambre ni le même lit. C'était aussi la première fois pour Marina qu'elle découvrait la chambre de son capitaine.

    Marina: C'est une très belle pièce...

    Barbossa embrassa Marina sur la joue et lui désigna le lit.

    Marina: Qu'est-ce que tu vas faire de moi, maintenant?

    Barbossa: Tu te souviens quand tu disais ne pas vouloir abuser de mon temps?

    Marina: O... Oui...

    Barbossa: Maintenant tu peux en abuser autant que tu le souhaites... Si tu es prête.

    Marina se mit à rougir, et s'assit sur le lit.

    Marina: Qu'est-ce que tu vas me faire?

    Barbossa: Tu ne sais pas ce qui se passe lors de la nuit de noces?

    Marina: Non... Encore quelque chose que j'ignore...

    Barbossa s'assit à côté d'elle et lui caressa la joue, puis il lui défit sa tresse. Marina se laissait faire. Elle avait les mains jointes et le regard détourné du visage du capitaine. Barbossa défit les mains jointes de sa femme et ils s'embrassèrent. Le capitaine pirate retira son chapeau et sa veste et les laissa tomber sur le sol, avant d'entraîner sa bien-aimée à s'allonger à côté de lui, puis il se mit au-dessus d'elle.

    Barbossa: Regarde-moi, Marina.

    Elle le regarda droit dans les yeux. Lentement, ils se rapprochèrent et s'embrassèrent encore.

     

    Plus tard dans la nuit...

    Marina: Je t'aime... Hector...

    Barbossa l'embrassa sur la joue et lui caressa sa chevelure rousse, puis se mit à soupirer. Marina ferma les yeux, prête à s'endormir. Barbossa tendit le bras pour éteindre la lumière.

     

    Plusieurs mois s'écoulèrent. Toujours la même routine pour l'équipage du Black Pearl, qui poursuivait sa recherche des pièces d'or aztèque, aidés par Marina. Elle avait progressé en escrime, mais bien sûr, elle restait toujours une jeune femme douce et réservée. Mais pour ce qui était de communiquer, elle n'hésitait presque plus du tout quand elle parlait aux autres, et parvenait à regarder les personnes en face. Elle ne baissait plus les yeux. Elle n'était plus soumise, excepté pour ce qui était de son capitaine (de temps à autre). Mais comme elle était mariée à Barbossa, elle était considérée comme égale à celui-ci, par lui et par ses hommes. Elle n'était donc pas seulement perçue uniquement comme étant sa femme. Barbossa l'avait précisé à Marina, mais elle se voyait mal comme capitaine. Elle préférait se contenter d'assister son mari, de temps en temps, et d'observer, surtout. Après tout, c'était lui l'expert.

    Et, un matin, alors que Marina se promenait sur le pont, on remarqua un détail la concernant.

    Ragetti: Capitaine, vous ne seriez pas...?

    Marina: Je t'en prie, je vous ai déjà tous dit de m'appeler Marina. Mais dis-moi, que se passe-t-il donc?

    Pintel: Vous ne seriez pas...?

    Marina: ..?

    Ragetti: Vous ne seriez pas enceinte?

    Marina: ..? Qu'est-ce qui vous fait dire ça?

    Pintel donna un coup de coude à son ami. Marina ne savait pas quoi penser.

    Pintel: Elle devrait peut-être demander l'avis d'un médecin.

    Ragetti: Bonne idée.

    Marina: (Moi, enceinte? Comment...?)

    Peu après...

    Pirate médecin: Vous êtes bel et bien enceinte, madame Barbossa.

    Marina: Vraiment?

    Pirate médecin: Il faut avertir le capitaine.

    Marina: Oui.

    Marina partit à la rencontre de son mari, escortée par le pirate médecin.

    Marina: Hector... Le docteur dit que je suis enceinte.

    Cette nouvelle fit sursauter le capitaine, qui ouvrit de grands yeux. Il regarda sa compagne de haut en bas, jusqu'à son ventre.

    Barbossa: Il a sûrement raison, ma chère. *au pirate médecin* Fichez-moi le camp!

    Sans se faire prier, le pirate partit.

    Barbossa: Tu es enceinte... Tu es enceinte...

    Marina: C'est grave, Hector?

    Barbossa: Non! Non, enfin... Comme tu es enceinte, il va falloir veiller à ta sécurité. Tu vas te reposer jusqu'à l'arrivée de l'enfant. On va faire une halte sur une île quelques temps.

    Marina: *air triste* Tu vas m'abandonner, n'est-ce pas? Ton premier enfant, tu l'as mise dans un orphelinat car tu ne voulais pas que...

    Barbossa: Je SAIS ce que j'ai fait et c'était pour son bien!

    Marina: Hector, ton premier amour n'était pas un pirate. Moi je le suis devenu. Je ne vois pas... Pourquoi... Tu laisserais ton enfant, cette fois...

    Barbossa: Même si nous sommes immortels, pour un enfant, c'est risqué d'être en mer. De même que pour une femme enceinte!

    Marina: Hector... Ne me laisse pas... Ne nous laisse pas...

    Barbossa: Je n'ai pas dit que j'allais te laisser sur cette île, Marina!

    Marina: Je suis désolée... Mais... Ça m'a semblé évident... Je ne veux pas... Quitter le Black Pearl... Je ne veux pas... Te quitter... Je suis... Confuse... Pardonne-moi d'avoir pensé à cela...

    Elle se retira dans sa chambre. Pas celle du capitaine, où elle dormait depuis leur mariage, mais bien la sienne (que Barbossa lui avait laissée). Et elle s'y enferma à clé, puis s'effondra sur son lit. Elle ne voulait plus entendre, pour l'instant. Elle avait besoin de calme. Elle avait aussi envie de pleurer, mais elle se retenait absolument.

    Marina ne se joignit pas à l'équipage pour le repas de midi. De même lorsque ce fut l'heure du dîner. Barbossa ne voyant pas sa femme arriver, il envoya Pintel et Ragetti chercher la jeune femme.

    Pintel: *frappe à la porte de la chambre* Le capitaine vous attend pour dîner!

    Ragetti: Il dit que c'est important que vous mangiez, vous n'êtes déjà pas venue tout à l'heure... Et il ne veut pas que vous mourriez de faim.

    Silence. Marina ne répondait pas.

    Pintel: *lève les yeux au ciel et articule* C'est un ordre du capitaine!

    Marina, à ces mots, se leva, fit jouer la clé dans la serrure, et ouvrit la porte. Elle avait la mine basse, mais elle n'avait pas les yeux rouges (elle avait essayé de pleurer le moins possible). Ragetti et Pintel avaient de la peine pour elle.

    Ragetti: Venez, il faut que vous mangiez quelque chose.

    Elle se déplaçait avec difficulté, en titubant un peu. Le duo l'aida à marcher jusqu'à la salle de repas du capitaine, et ils la laissèrent une fois arrivés.

    Barbossa: Installe-toi et mange, tu en as besoin.

    Sans un mot, elle alla s'asseoir. Mais elle ne mangeait pas comme elle l'avait toujours fait. Ce soir, elle mangeait lentement, et peu.

    Barbossa: Je t'interdis de te laisser mourir de faim, Marina! Mange!

    Marina avait gardé à l'esprit que tout l'équipage ne pouvait pas mourir, qu'en plus la nourriture avait un goût de cendre dans leur bouche, et qu'elle, elle avait la chance de ne pas être maudite.

    Marina: ...

    Elle se mis à manger normalement, en fixant tout sauf son mari. Le silence régnait dans la pièce.

    Marina: *sans l'observer* Arrête de me regarder comme ça, Hector...

    Barbossa: Tu n'as pas levé les yeux vers moi depuis que tu manges. Comment tu peux savoir de quelle façon je te regarde?

    Marina: Depuis qu'on se connaît, tu me regardes toujours comme ça quand je mange... Et même quand je ne mange pas...

    Barbossa: Et à ton avis, pourquoi je te regarde?

    Marina: ... *rougit*

    Barbossa: Tu le sais, n'est-ce pas?

    Marina: ... Parce que je te plais et que tu m'aimes?

    Marina trouvait sa réponse totalement idiote, et pourtant, c'était la bone.

    Barbossa: Absolument.

    Marina avala de travers. Elle toussa un peu, et cela passa.

    Barbossa: Tu es si belle. Comment un homme ne pourrait-il pas te regarder de la sorte?

    Marina: ... *continue à manger*

    Barbossa: Je ne t'abandonnerai pas sur cette île. Je n'ai jamais dit que je le ferai. Si tu veux, je te donne ma parole de ne pas...

    Marina: Je ne veux pas qu'on reste sur une île.... Restons en mer! Et puis il faut que... Vous continuiez à chercher ces maudites pièces d'or!

    Barbossa: ...

    Marina tourna la tête vers le capitaine avec des yeux suppliants, croisant leurs regards.

    Marina: Promets-moi que je resterai sur le bateau quoi qu'il arrive! Et ne joue pas sur les mots comme tu as pour habitude de le faire lorsque tu conclus des marchés!

    La voix de Marina était à la fois emplie de tristesse et d'assurance. Le regard jouait aussi. Barbossa soupira.

    Barbossa: Avec toi je ne me permettrais pas ça.

    Barbossa lui attrapa la main et la fit se lever, avant de la serrer contre lui. Il le fit doucement, car elle était enceinte.

    Barbossa: Et tu le sais.

     

    Un mois plus tard...

    Une tempête faisait rage ce soir. Marina n'y avait encore jamais eu affaire. Même quand elle avait affronté son mari dans un duel amical, ça n'avait pas été aussi violent. Lorsque le vent s'étais mis à souffler, la pluie à tomber, et la mer à s'agiter, Marina était allée admirer la vue vers la proue du Black Pearl.

    Barbossa: Marina! Dépêche-toi de rentrer!

    Marina: Oui!

    Marina s'accrochait au bateau pour ne pas glisser, mais c'était difficile. Le vent soufflait très fort, et la pluie tombait avec tant de force qu'elle faisait mal à la jeune femme. Marina avait froid et ne voyait pas grand-chose. Heureusement elle connaissait le Black Pearl par cœur, et parvint à s'orienter. Alors qu'elle descendait les marches, une grosse vague s'abattit sur le pont. Marina était trempée, mais n'était plus très loin. D'autres vagues continuèrent à s'écraser sur le pont, empêchant la rousse de se déplacer là où elle le voulait. Elle manqua de tomber, mais une vague plus grosse encore s'abattit à son tour, et emporta Marina, la faisant basculer dans l'eau glacée.

    Pintel: CAPITAINE!!! Madame est passée par-dessus bord!

    Barbossa: Prenez la relève!

    Le capitaine pirate donna son chapeau à Pintel, qui prit la place de son capitaine, et sauta à la mer: Marina ne savait pas nager. Heureusement, Barbossa parvint à la rattraper, et à la ramener à bord du Black Pearl malgré la tempête. Elle était inconsciente.

    La tempête ne se calmait pas. On avait ramené Marina dans sa chambre, et on l'avait changée pour lui mettre quelque chose de chaud, puis on l'avait mise sous ses couvertures. Barbossa était resté près d'elle. Il espérait qu'elle allait bien. Il attendait qu'elle ouvre les yeux, et il lui tenait les mains, la tête basse.

    Au bout d'un long moment, alors que Barbossa croyait qu'elle n'allait peut-être pas se réveiller, Marina toussa, et cracha de l'eau. Elle toussa de plus belle, crachant encore de l'eau, et ouvrit lentement les yeux.

    Marina: H... Hector...?

    Barbossa: Marina!

    Marina: Hector... Que... Que s'est-il passé? Je suis tombée à l'eau et...

    Barbossa: Je t'ai ramenée à bord. Tu es saine et sauve maintenant. Mais je craignais que tu ne te réveilles jamais!

    Marina: Tu m'as... Encore... Sauvée...?

    Sans lui laisser le temps de répondre, en un éclair, elle l'enlaça.

    Marina: Je ne pourrais jamais assez te remercier pour tout ce que tu as fais pour moi!

    Il lui caressa les cheveux.

    Marina: Hector...

    Barbossa passa une main sur le ventre de Marina.

    Barbossa: J'espère qu'il va bien.

    Marina: Moi aussi...

    Le capitaine s'apprêtait à partir, mais Marina lui attrapa le poignet.

    Marina: Reste... Je t'en prie. Ne me laisse pas.

    Il resta, et passèrent même la nuit ensemble.

    Au petit matin, il faisait gris, avec une légère pluie, et quelques éclaircies. On pouvait même voir un arc-en-ciel. Marina n'avait jamais eu l'occasion d'en voir un.

    Marina: Ouah! Qu'est-ce que c'est beau!

    Barbossa: Ne me dis pas que tu n'avais jamais vu d'arc-en-ciel?

    Marina: Pas vraiment, non... Mais... C'est... Très joli. Je découvre beaucoup de choses depuis... Que je suis parmi vous.

    Elle toussa un peu.

    Barbossa: Comment tu te sens?

    Marina: Bien. Mais je suis un peu fatiguée...

    Barbossa: C'est normal, c'est parce que tu es enceinte.

    Marina: Tu as sûrement raison...

    Un autre mois s'écoula. Marina était de plus en plus fatiguée. Au début, cela semblait bien évidemment normal que la jeune femme éprouve de la fatigue, mais elle toussait de plus en plus fréquemment. Cela commençait à inquiéter le capitaine. Selon le médecin de bord, Marina avait sans doute attrapé un rhume. Mais plus le temps passait, plus Marina était fatiguée. Elle avait commencé à avoir de la fièvre, et du mal à se déplacer. Elle restait de plus en plus souvent au lit, et quelques fois, elle toussait un peu de sang. Mais elle ne voulait pas inquiéter plus que ça les autres, alors elle se taisait à ce propos.

    Pirate médecin: Capitaine, je crois que votre femme a attrapé cette maladie après être tombée dans la mer...

    Barbossa: Mais ce n'est qu'un rhume! Pourquoi est-ce que ça lui ferait autant de mal?

    Pirate médecin: Soit ce n'est pas un simple rhume, soit elle est très sensible aux maladies.

    Barbossa se rappela que Marina lui avait dit, une ou deux fois, que sa famille était complètement maniaque de l'hygiène et de la propreté, par peur d'attraper des maladies. Et la jeune femme rousse, depuis son arrivée, avait toujours continué à se toiletter tous les jours, comme elle avait pour habitude de faire. Certes elle se lavait en se renversant un seau d'eau sur le corps puis se séchait (cela suffisait, d'après elle), ou utilisait une bassine (se baignant très souvent seule, et ce même après son mariage, mais il arrivait que Barbossa partage le bain avec elle de temps à autre) cependant elle ne s'était jamais ne serait-ce qu'enrhumée en faisant cela. Sans doute parce qu'elle avait été séchée tout de suite et assez peu mouillée puis exposée à du froid.

    Barbossa: Guérissez-la, c'est un ordre!

    Pirate médecin: Oui, capitaine!

    Pintel et Ragetti étaient au chevet de Marina, lorsque Barbossa n'y était pas.

    Ragetti: Vous allez vous en sortir, n'est-ce pas?

    Marina: Je... Ne sais pas...

    Pintel: Vous verrez, quand ça sera passé, vous serez de nouveau en pleine forme!

    Marina: Ah bon? Je... Je n'ai jamais été malade de ma vie, vous savez... Mais je suppose que vous avez raison.

    Pintel: Ce n'est pas une maladie mortelle que vous avez attrapée, sinon vous seriez sûrement dans un état bien pire.

    Ragetti: Dites, Marina, vous pensez que ce sera une fille ou un garçon, votre enfant?

    Marina: *sourit* Un garçon... Ce serait bien...

    La jeune femme avait des frissons et quelques courbatures, mais elle tenait bon. Elle se mit à tousser encore un peu. Elle vit quelques gouttes de sang dans le creux de sa main, mais elle les essuya sur un linge prévu à cet effet qu'elle gardait sous son oreiller, lorsque Ragetti et Pintel partirent. Elle avait gardé une des serviettes qu'on lui donnait pour le repas, qu'elle prenait soin de cacher.

    Marina: (J'ai un très gros rhume... Ce n'est vraiment pas amusant d'être malade... J'ai hâte de guérir...)

    On faisait boire à la jeune femme des boissons chaudes, et on l'aidait à manger, car elle était faible et avait un peu perdu en appétit. On lui mettait aussi des linges mouillés sur le front, pour la fièvre.

    Mais l'état de Marina ne faisait qu'empirer. Sa peau, qui était déjà pâle à la base, avait réussi à devenir encore plus blanche. Elle avait maigri, mais pas autant qu'à l'époque où elle était esclave. On aurait presque dit un cadavre. La fièvre ne retombait pas, mais n'augmentait pas non plus. Marina s'était un peu habituée aux courbatures, mais cela restait désagréable pour elle. Et elle s’affaiblissait de plus en plus. Le médecin de bord n'arrivait pas à trouver quoi que ce soit pour aider madame Barbossa à guérir. Il avait essayé tout ce qui était possible. Le capitaine Barbossa craignait le pire.

    Marina: Hector...

    Barbossa: ...

    Il lui pressait les mains.

    Marina: Je... Je ne crois pas que... Je vais m'en sortir...

    Une petite larme se mit à couler de ses yeux, sans qu'elle ne s'en aperçoive tout de suite.

    Marina: Regarde-moi dans les yeux...

    Barbossa releva la tête. Marina vit que lui aussi, versait une larme. C'était la première fois qu'elle le voyait ainsi. Elle lui fit un petit sourire et tendit sa main faiblement vers le visage de son époux. Elle le caressa.

    Marina: J'aimerais t'entendre me dire... Rien qu'une fois... Que tu m'aimes...

    Barbossa: Tu le sais déjà...

    Marina: Oui.. Tu me l'as toujours montré. De... Mille façons différentes... Mais tu ne me l'as jamais dit. Je t'en prie... Dis-le...

    Barbossa: ...

    Il se pencha pour l'embrasser sur le front.

    Marina: Hector...

    Barbossa: Je... ... ... ... Je...

    Comme Marina l'avait souligné, Barbossa n'avait pas vraiment pour habitude de dire directement à sa femme qu'il l'aimait, préférant le lui montrer. Mais là, c'était l'occasion ou jamais de le dire. Rien qu'une fois.

    Barbossa: Je t'aime.

    Elle poussa un soupir de soulagement.

    Marina: Regarde...

    Elle ouvrit la paume de sa main. Il y avait une entaille en son centre.

    Marina: J'ai aussi... Sacrifié mon sang...

    Barbossa: Pourquoi as-tu fait ça? Tu n'es pas maudite comme nous.

    Marina: Tu as raison... Mais... Juste au cas où...

    Barbossa: Tu l'as fait seule ou on t'a aidée?

    Marina: *elle a de plus en plus de mal à reprendre son souffle* J'ai hésité à... Me le faire seule... Mais... J'ai pris mon épée et j'ai... Tranché la paume de ma main... Je sais que je n'ai pas touché au trésor... Mais... Tu as dit que je faisais partie de l'équipage... Si j'en avais eu la possibilité, j'aurai rassemblé toutes les pièces pour vous... Ou mieux, je vous aurait enlevé votre malédiction...

    Barbossa: Tu n'étais pas obligée de le faire...

    Marina: *sourit* Peut-être que ça n'a servi à rien de m'entailler la main... Mais je voulais faire comme si moi aussi, j'étais maudite... J'espère sincèrement que vous allez vite recouvrer votre humanité... J'aurais aimé être là pour le voir...

    Marina avait le visage couvert de larmes, à présent. Elle ne se retenait pas de pleurer cette fois. Et même si elle l'avait voulu, elle n'en avait pas la force. Elle voulait profiter de ses derniers instants avec son mari.

    Marina: Je te remercie pour... Tout ce que tu as fait pour moi...

    Elle toussa et mit sa main devant sa bouche. Lorsqu'elle la retira, il y avait du sang, mais en un peu plus grande quantité que la dernière fois, ce qui interpella la jeune fille. Voyant qu'elle fixait la paume de sa main, Barbossa la lui prit et regarda. Un sentiment d'effroi le parcouru.

    Marina: Je tousse un peu moins mais... Lorsque c'est le cas... Il y a du sang qui sort... Au début c'était rare... Mais... Depuis... Deux semaines... Environ... Il y a un peu plus de sang... *soupire* J'aurais aimé vivre encore plein d'aventures à vos côtés... À tes côtés...

    Elle tendit les bras vers son mari et l'entoura avec. Elle essayait de le rapprocher d'elle.

    Marina: Merci pour tout... Je t'aime... Mon Hector...

    Elle ferma les yeux et ses bras retombèrent sur le lit. Son souffle faiblissait. Barbossa posa un dernier baiser sur les lèvres de Marina, versant une nouvelle petite larme au passage. Il sentit qu'elle avait fait un petit sourire lorsqu'il l'avait embrassée. Il se recula. Effectivement, elle souriait légèrement. Elle avait l'air apaisée. Mais... Elle ne respirait plus. Barbossa était désemparé, bouche bée. Il n'arrivait pas à y croire.

    Le corps de Marina fut vêtu d'une robe blanche. Mais pas n'importe laquelle: une robe de mariée. Barbossa voulait garder la robe préférée de sa femme. C'était la seule chose qui allait lui rester d'elle. Marina était morte avant d'avoir pu donner la vie. Il n'allait même pas pouvoir garder leur enfant.

    Madame Barbossa fut allongée dans une boîte. Elle avait l'air d'une princesse endormie, dans son cercueil. Puis la boîte fut scellée, on l'accrocha à de lourds objets, et on la jeta à la mer. Barbossa retira son chapeau, pour la morte. Les autres ayant un couvre-chef firent de même. Tout l'équipage avait l'air triste. Même Jack le petit singe, qui poussa un petit gémissement.

    Ragetti: *pleure* Elle va nous manquer... Je l'aimais bien...

    Pintel: *essuie ses larmes* On l'aimait bien, nous tous...

    Très peu de pirates pleuraient, la majorité avait juste la mine basse, mais tous arboraient un air triste. Barbossa, lui, essayait de cacher ses quelques larmes. Il regardait le cercueil couler dans la mer, jusqu'à ce qu'il ne soit plus visible du tout.

    Barbossa: Larguez les amarres! On poursuit notre voyage!

    L'équipage se remit au travail. Tous se sentaient assez mal, mais celui qui était le plus déchiré par la perte de Marina, c'était bien entendu le capitaine. Il se demandait s'il allait s'en remettre. C'était son deuxième amour qu'il perdait. Il repensait aux bons moments passés avec elle. Il ne l'oublierait jamais. Elle était devenue son plus grand trésor. Il aurait lui aussi aimé que Marina soit là, le jour où ils allaient rassembler toutes les pièces d'or maudit, et rompre leur malédiction.

    Alors que Barbossa pensait à ce qui aurait pu être, mais aussi en revoyant ses souvenirs, le Black Pearl continuait à naviguer sur la mer des Caraïbes, à la recherche de trésors.

    FIN

    Ouaaaah je suis contente! J'ai pu écrire cette trèèèèèèès longue histoire en deux jours!! J'étais tellement à fond dedans et tellement motivée pour le terminer... J'ai eu moins d'interruptions que lorsque j'ai écrit Mes voisins les Krueger. ^^

    Comme je l'ai dit dans la présentation de la rubrique qui abrite cet article, je vous donnerai un MAX de détails en temps voulu, et vous avez déjà quelques infos (un peu de base) dans cette même présentation!

    Sinon, je peux vous dire que pendant que j'écrivais, j'ai écouté à peu près les trois-quatre mêmes musiques (en boucle). Et je les mettais aux moments appropriés. Ainsi j'ai écouté:

    -Bright Eyes en version piano. Ouais, aucun rapport entre Watership Down et Pirates des Caraïbes je sais, mais cette musique est tellement belle! (La version piano en tout cas. Je suis allée écouter la version normale, avec des paroles, je ne la trouve pas tip-top. Au piano c'est tellement plus beau!) Je l'ai écoutée pas mal aux moments de romance, aussi.

    -Leave out all the rest, de Linkin Park. Là aussi je l'ai écoutée pas mal, surtout aux moments romantiques.

    -Next to you, version "calme". Un peu mais pas trop.

    -Servant of Evil, version piano. Pas toujours aux moments de romance. Mais un peu quand même. Un peu plus que pour Next to you.

    -BIEN ENTENDU, cela allait de soit, He's a pirate. Surtout pour la scène du duel entre Marina et Barbossa. Quand je suis arrivée à cette scène, je me suis dit "PAAAAAUSE!!!", et ça fait un peu comme dans les films (je pensais pas mal au combat du 1er film entre Jack Sparrow et Will Turner). ^^ C'était vachement cool. JE RECOMMANDE DE LIRE CE PASSAGE AVEC CETTE MUSIQUE!! ^^

    -Et quand j'ai découvert dans mes suggestions la musique Marry Me Suite (dans le 3ème film PdC), je l'ai écoutée un peu et là... Je me suis dit: "C'est bon, tu la prends. Tu l'écoutes pendant certaines scènes que tu vas écrire". Et là aussi ça marche de ouf! Alors je l'ai écoutée APRÈS le mariage de Marina avec Barbossa (surtout quand Marina est malade), et ça marchait aussi.

    Vers la fin de l'O.S. j'ai surtout écouté Leave out all the rest et Marry me suite. Il faut dire que ça allait tellement bien! En plus ces musiques ont un peu un ton triste, et ça colle avec ce que j'ai écrit.

    Pour ne pas tout gâcher, je n'ai pas mis les liens des musiques en plein milieu de l'histoire (comme je l'avais déjà fait). Et je ne vais pas mettre ça au tout début non plus, ça va pas le faire. Du coup, les personnes à qui je vais envoyer le lien pour l'O.S., je vais leur fournir la "playlist". ^^ Comme ça tout le monde est content! ^^

    >>21/07/2019: j'ai enfin une illustration pour cet O.S., c'est cool! Si ça vous intéresse, voici l'article qui en parle plus en détails: http://lesdessinsdalice.eklablog.com/fan-art-barbossa-x-marina-danse-sur-le-pont-du-black-pearl-a166805036<<

    ANECDOTES:

    -j'ai choisi le nom de famille Grimes un peu par hasard/sur un coup de tête. En fait, en réfléchissant à un nom de famille, je me suis dit "Hey! Mais Grimes ça pourrait être pas mal! Et hop! Petit clin d'œil à Walking Dead" puisque pour rappel, le héros, Rick, a pour nom de famille "Grimes". Je ne suis pas nécessairement une fan de la série (je lis le comics vite fait), mais j'aime bien, c'est plutôt cool (bien que je n'ai vu que les 3 premiers épisodes), mais j'avais envie d'utiliser ce nom de famille. Et puis c'était ça ou perdre du temps à réfléchir sur ce détail. Xp

    -Le 10 juillet 2019, mon amie Soanne (vous la connaissez sûrement car elle a changé un million de fois de pseudos mais je l'ai toujours évoquée un peu partout sur mes blogs, pour faire simple et pour rappel, c'est la propriétaire de Nanny dans ma fic One Piece) est venue séjourner jusqu'au 14 juillet chez moi. Je lui ai fait lire mon One-Shot (elle a aimé, d'ailleurs), et parmi les musiques d'ambiance, elle m'en a fait découvrir une, que je vous partage aussi, ça s'appelle Pirate Love Song - Black Heart. Je suis d'accord avec elle pour dire que cette musique est magnifique, et je trouve qu'elle peut bien être connectée à mon histoire. ^^

    -en discutant de cet O.S. avec Soanne (j'ai pensé que c'était avec Milena que j'en avais parlé mais après réflexion je crois bel et bien que c'était avec Soanne), toujours elle oui je sais, on parlait de "l'ignorance/innocence" de Marina, au niveau... Nudité et "ce qui peut avoir lieu en-dessous des hanches et au-dessus des genoux". Soanne parlait du fait que soit elle ne savait rien car elle n'avait reçu aucune éducation là-dessus, soit Marina était une esclave mais pas que pour faire les courses,nettoyer, ranger et mettre la table, si vous voyez ce que je veux dire (oui je pourrais utiliser des termes un peu moins subtils afin de paraître plus claire mais je n'aime pas ces mots, je n'aime pas les utiliser et de toute façon je fais ce que je veux). Ce à quoi j'ai répondu que d'une part, une de mes héroïnes a déjà subit ce traumatisme de par son père (je parle de Karen), que j'aimerais faire des personnages qui soient différents, et que de toute façon, c'est une esclave, elle est faite pour servir sa famille donc qu'est-ce que ça pourrait lui f**tre d'apprendre ces notions puisque sa famille avait pour plan de toujours la faire travailler jusqu'à sa mort, si Barbossa n'avait pas été là. Et puis déjà que l'inceste je n'aime pas ça du tout et que j'ai déjà traité ça, comme dit dans la longue phrase qui précède celle-ci... Marina a déjà un profond traumatisme, qu'elle va parvenir à surmonter petit à petit. OK les Grimes sont d'immenses connards (notez d'ailleurs, je n'avais pas remarqué avant mais maintenant que j'y pense, si on remplace le "g" par un "c", ça fait "crimes"... Mh, mh...), mais ils ne vont pas jusqu'à se passer du consentement de la jeune fille pour commettre la pire atrocité qui soit (en tout cas selon mon point de vue, c'est cet acte non consenti qui est ce qu'il y a de pire), même si réduire en esclavage son propre enfant parce qu'on l'a eu par accident (et de lui faire mal physiquement comme punition) c'est pas cool non plus. Is ne vont pas la torturer quand même, non plus, mais si vous considérez que battre son enfant c'est de la torture... Vous avez peut-être raison. :-p Même si pour moi la notion de torture c'est pas que donner des coups et que c'est bien plus glauque.

    D'ailleurs, c'est vrai que j'aurai pu faire cet O.S. bien plus sombre et glauque que ça. Mais déjà, l'idée de "l'acte non consenti" ne m'a traversé l'esprit à AUCUN moment, que ce soit quand j'ai commencé les brouillons, laissé deux ans s'écouler, ou lorsque j'ai écrit le scénario. En discutant aussi de ça avec Milena (d'où ma confusion plus haut), elle avait un peu souligné que les pirates faisaient ça aussi. Je ne suis pas toujours aussi bête que je peux en avoir l'air mais là j'étais un peu au courant. Je pense même que l'équipage de Barbossa aurait pû en être potentiellement capable (revoyez le 1er film), mais Barbossa a une certaine clémence, et Pintel et Ragetti ne sont pas si malveillants non plus. Ils n'ont pas nécessairement un mauvais fond, et j'ai voulu exploiter ce côté. Surtout que Pirates des Caraïbes, 1er du nom tout particulièrement, sans pour autant être 100% pour les enfants #ToutPublic (merci Milena pour les détails: sang, morts-vivants...), bah j'aurai pu exploiter la partie sombre pour la rendre encore plus sombre, mais... Je n'ai pas fait ça. Même quand Barbossa demande à Marina si elle est consentante (j'ai utilisé des termes très subtils et j'en suis plutôt fière) et qu'elle ne sait pas de quoi il veut parler (pareil quand Pintel et Ragetti, lorsqu'ils l'habillent/la déshabille, lui disent qu'ils ne lui feront rien), il n'abuse justement pas d'elle. Ils concluent, certes, mais je l'ai totalement ellipsé, j'espère l'voir fait un peu comprendre quand même (du moins pour les plus grands qui ont lu). Il ne la brusque pas, alors qu'il pourrait. Il ne la force pas, alors qu'il pourrait. Il pourrait profiter de sa naïveté, ou plutôt de son ignorance, parce qu'elle ne sait rien. Elle n'a pas de notions sur ça, elle ignore tout de ça, elle ne sait pas ce que c'est, elle n'en connaît pas l'existence, que cette chose soit consentie ou non. Surtout qu'en plus, étant donné que tout l'équipage est maudit, ce désir ne peut être satisfait!

    Et je n'ai pas non plus exploité ce thème avec cette dernière réflexion: je pense que j'allais me sentir souillée, et souiller cette saga de mon enfance (le 1er film est surtout celui de mon enfance). J'aurais eu le sentiment de souiller ma propre enfance et moi-même en parlant de ce sujet ici. Pour moi, je voulais rester dans quelque chose qu'un public assez large pourrait lire (même si les enfants en bas âge n'ont probablement pas vu ce film, et ne s'intéressent pas non plus à des histoires d'amour), j'ai pensé cet O.S. comme si ça pouvait être un éventuel film Pirates des Caraïbes. Ça semble orgueilleux de dire ça et je suis d'accord mais je visualisais très bien chaque scène dans ma tête avec les décors et tout, comme si je voyais un film. Et j'y ai mis beaucoup d'âme, dans ce récit. Chez Disney il y a des sujets et thèmes BEAUCOUP TROP adultes qui ne sont bien évidemment pas exploités (ce truc de l'acte consenti, ça en fait partie du coup), alors j'ai fait pareil.

    Tout ce blabla finit par me perdre alors je vais essayer de résumer simplement avant de passer à d'autres anecdotes (car je les écrit dans un désordre mais un certain ordre en même temps; selon l'ordre où elles me sont venues, je les écrits selon une logique de chronologie, même si c'est après la publication de cet O.S., bah je reviens pour écrire des anecdotes, mais là je sens que je te perds, toi qui fais l'effort de lire mon blabla bonus, alors je mets un terme à cette parenthèse): je n'ai pas exploité le thème de "l'acte non consenti" parce que je sentais que ce n'était pas nécessaire, et dans un second temps, parce que ça me paraissait trop sombre pour cet univers même si ça pourrait y être à sa place. C'est un point de vue purement personnel.

    -toujours à propos de Milena: en cours d'écriture de mon O.S. puis après lui avoir envoyé une fois terminé, je l'ai motivée à écrire le sien, sur James Norrington. Je suis contente de l'avoir motivée et j'ai hâte de le lire! :-D ♥

    OH, ÇA ALORS!! Un One-Shot sauvage apparaît! --> L'OS de Milena est enfin disponible, depuis le 18/07/2019! Je l'ai kiffé de ouf cet O.S., il était super! ^^ J'ai hâte de lire le prochain, car oui, elle va en écrire un deuxième... Je suis au courant du strict minimum, mais le résultat ne pourra être que cool... ;-D

    -lorsque fralien a lu cet O.S., elle m'a fait part d'une potentielle incohérence. Pour faire simple: visiblement, Marina sait s'habiller en pantalon et chemise d'elle-même mais pas en robe... Du coup, cela voudrait dire qu'elle s'est faite aider pour se faire habiller ou alors qu'elle ne sait toujours pas mettre une robe... Alors après réflexion, j'ai décidé qu'elle se faisait aider pour s'habiller, encore. Et on va dire que quand elle a appris à mettre seule une robe, elle aura aussi appris à le faire avec d'autres vêtements. Merci ma chère pour ta remarque, comme ça je peux remettre un peu les pendules à l'heure ici! C'est vrai que ça ne m'avait pas fait tiquer, et ça me fait dire que mon One-Shot n'est pas parfait. De toute façon rien n'est parfait. Malgré ma toute petit incohérence, j'ai mis énormément de cœur et d'âme dans l'écriture de cette histoire et j'en reste super fière, super contente malgré tout. ^^ :-D

    -je l'ai dit à Milena, peut-être pas à Soanne, mais je vais le clarifier ici et maintenant... Alors quand Barbossa et Marina ont passé leur nuit de noces, ils ont fait ce que vous savez bien entendu (sauf si tu es un enfant, tu n'as peut-être pas compris, auquel cas ça ne fait rien du tout, mais passe au prochain tiret d'anecdote si tu lis les anecdotes mais ça, ça m'étonnerait, et ça m'étonnerait aussi que tu lises un One-Shot sur Barbossa et un OC dans une histoire d'amour), mais justement je tiens à clarifier ceci: qui vous dit que depuis, ils ne l'ont fait qu'une seule fois? ;-p (Bon alors par contre, évidemment, comme ils sont maudits, les pirates, ça peut être un peu justifié MAIS MAIS MAIS! D'une part ils ne l'ont pas fait chaque nuit, faut pas exagérer non plus, je dis qu'ils ne l'ont pas fait qu'une fois, mais ils ne l'ont pas fait trop trop souvent non plus, et Barbossa n'en abuse pas non plus (en sachant d'une part que de toute façon il ne sera pas apaisé, et d'autre part, il n'abuse pas de sa femme, il a quand même un minimum de courtoisie pour un pirate, je rappelle...))

    -après avoir publié cet O.S., je suis allée me re-mater le 3ème opus de Pirates des Caraïbes (Jusqu'au bout du monde), et le début m'a un peu frappée: les condamnés à mort (suivis d'Elizabeth alors qu'on change de lieu) chantent une chanson pirate. Et là, je me suis dit: "Aaaah m*rde, j'aurais pu faire à ce que Marina chante cette chanson avant de s'éteindre" et "J'aurais peut-être dû me revoir l'intégrale avant d'écrire en fait...". Du coup bah, à vous de juger si vous préférez ma version actuelle ou celle que j'aurai pu faire si j'avais revu au moins ce film avant d'écrire. Mais il faut dire que me revoir le 1er m'a tellement donné de motivation et l'envie de m'y mettre que je n'ai pas voulu perdre de temps. :-o

    -niveau personnages, en relisant mon O.S. pour le mettre sur Skyrock, je me suis aperçue que dans la famille Grimes, il y avait un père, une mère une grande sœur et un grand frère, sans compter Marina... C'est complètement un hasard que j'aie procédé comme ça car... Dans ma famille, y'a mon père, ma mère, je suis l'aînée, et mon frère est le cadet! 4 et 4, toujours sans compter Marina... Donc non, n'alle pas interpréter comme quoi je trouve que j'ai uen famille de c*nnards et que Suzan soit ma représentation de moi pas sympa et Marina = moi sympa. NON. C'est juste un HASARD. Merci.

    Et pour y rester: de base, Marina aurait dû être entraînée par Barbossa, mais en écrivant l'O.S., je me suis dit "mouais, un capitaine ça a beaucoup de choses à faire, je vais changer" et je pense que j'ai mieux fait de faire comme j'ai fait. Aussi, Marina est très inspirée du personnage de Koala dans One Piece, c'est un tout petit peu involontaire... Mais Koala est mon perso préféré dans ce manga. ♥ Et pour continuer dans le triste... Nan, on va aller dans le super glauque maintenant: vous savez, le fait que la pauvre Marina se fasse appeler "Esclave"? Vous voulez savoir d'où ça vient? Eh bien ça remonte à la création du personnage. Au départ je ne savais pas si les parents devaient l'appeler Marina direct ou pas, ou si Marina choisissait elle-même son prénom. Et le hasard a voulu que je tombe sur un statut sur un groupe Facebook dans lequel je suis: un statut parlant d'un film nommé The Poughkeepsie Tapes. Je pense que ce titre ne parle à personne, et si ça vous parle, et qu'en plus vous avez vu le film... Alors je ne l'ai pas vu, juste lu le résumé (j'y viens), donc vous voyez sûrement ce que j'ai repris... Je ne regarderai jamais ce film car il est trop horrible et gore. J'ai lu le résumé (en français et en anglais, des fois y'a plus de détails en anglais, c'est évident)... Et... Je vais faire bref: à un moment,  une fille se fait agresser par le tueur (dans tous les sens que vous voulez), et il la frappe jusqu'à ce qu'elle accepte que son nouveau nom soit "esclave". Et la pauvre jeune fille finit par s'éprendre de son agresseur (on le sait quand la police la retrouve)... Triste, pas vrai? Heureusement, Marina, en fait, elle subit l'inverse de cette jeune fille. Au début Marina se fait appeler "esclave", mais elle finit par devenir libre, et heureuse. C'est l'anti-Cheryl, un peu (parce que je crois que la fille s'appelle Cheryl, dans ce film).

    Comme je l'ai dit, c'est sans doute un des films que je ne regarderai jamais... Mais comme quoi, je peux même trouver l'inspiration dans des trucs que je n'aime pas! :-o

    -26/04/2020: hey, j'ai relu mon O.S. de bout en bout pour corriger les petites fautes et les répétitions de mots, donc normal si certains le relisent et trouvent du changement! En tout cas je tiens à vous mettre au courant de cette petite mise à jour du texte...

    Et aussi j'ai une anecdote à raconter: ma mère l'a lu en entier, ENFIN, il y a une semaine ou deux. Elle a pleuré à la fin, quand elle est venue me voir après avoir fini la lecture elle avait les yeux rouges, un mouchoir en main et reniflait. Je suis sadique, j'ai fait pleurer ma mère, en plus des autres personnes sensibles ayant lu ce texte. Mouahaha! x) Elle l'avait commencé genre l'an passé, puis avait dû interrompre, et elle a finalement repris et terminé ces dernières semaines, depuis le temps, haha! Mais elle a dit aussi que c'était beau, quand même, donc je suis contente! ^^

    -28/04/2020: D'ailleurs, dans la façon de s'exprimer de Marina, en fait, j'ai un peu puisé (involontairement ou pas, en fait) dans le Champion d'Arène Jasmine, dans Pokémon. Quand on la croise dans Pokémon version Diamant et Perle à Rivamar, relisez comment elle parle. Encore une fois, l'inspi Pokémon est présente. ^^ Alors oui je viens avec ça quelques jours à peine après la correction de certaines petites fautes dans mon texte mais ça m'est revenu d'un coup alors je vous le dit, et je vous ajoute ceci aussi: pour avoir fait une histoire Barbossa x OC, je suis quand même allée chercher par curiosité des fan arts, me disant que d'autres gens avaient sûrement fait ça avant moi. Je suis retombée sur les magnifiques dessins que j'ai gardés précieusement dans mes collections de theLadyBarbossa, et en reparcourant son DA (inactif depuis un moment, hélas, comme beaucoup de DeviantArtistes doués et qui m'ont inspirée), bah j'ai décidé de la créditer parce que quand même, elle a joué un rôle à mes yeux.

    Et justement, en revisionnant certains de ses dessins - notamment pour agrandir ma collection si j'avais loupé des trucs et pas que des dessins avec Barbossa dessus d'ailleurs - je suis tombée sur les travaux de Loren-Farlow, une DeviantArtiste italienne. Elle a fait de très beaux fan arts et ce qui est drôle comme coïncidence c'est que son OC a aussi des cheveux roux! Enfin, ils sont plus "rouges" que "roux naturel" comme Marina (Marina c'est plutôt du orange vif en fait), mais c'est marrant de voir que des fois on a des idées communes. ^^ En tout cas je pense continuer à fouiller un peu car elle a fait une BD sur Barbossa (voici le lien de la 1ère page, c'est en italien mais il y a une traduction en anglais dans la description), et j'ai bien envie de la lire en entier (et par "en entier", ça veut évidemment dire "jusqu'à là où elle s'est arrêtée parce que c'est très probable qu'elle se soit arrêtée en chemin et qu'il n'y ait pas de suite comme la plupart des fancomics que j'ai pu lire et que j'adore et qui ne sont pas terminés même après plus de 5 ans :'( Bouh."). Je suis contente d'avoir fait cette découverte! :-D

    -14/08/2020: mise à jour du titre. Officiellement cet O.S. s'appelera "Esclave". Je voulais trouver un titre et après avoir réfléchi, notamment après avoir pensé que "Esclave" était ce qui pouvait être le plus approprié, j'ai officialisé cela. Je crois que c'était Claire qui m'avait suggéré "Les cheveux" (vu qu'elle a souvent de bonnes idées de titre), mais je ne l'ai pas retenu parce que selon moi, ce n'était pas assez présent comme élément, même si Marina a de très beaux cheveux. Ce n'est pas ce qui fait le tout (ou presque) dans l'histoire, en tout cas ce n'était pas assez important pour que je le retienne. Et j'évite le plus possible d'utiliser le prénom comme titre. Déjà parce que c'est trop facile et pas assez original, et sinon la quasi-totalité de mes histoires auraient pour titre un prénom. Bon, c'est vrai qu'au début de l'histoire, l'identité de Marina est "Esclave", mais là pour le coup ce n'est pas seuement le prénom. Elle s'appelle ainsi, elle EST une esclave, et durant l'histoire elle va apprendre à surmonter ça, à regagner son humanité, à aller au-delà de son traumatisme. Là c'est bien plus significatif et ça se rapporte totalement au récit.

    -31/03/2021: en le relisant notamment pour l'adapter en format audio, je me suis permise de corriger un passage: celui où Barbossa et Marina s'enlacent, et que Marina espère lui faire ressentir la chaleur de son corps. À l'origine j'avais écrit que Barbossa ressentait très légèrement lorsqu'ils se serrent plus fort, mais il ajoute qu'il sait que ça ne durera pas. Là j'ai fait un p'tit changement: il ne ressent toujours rien. De base je n'étais pas très satisfaite de ce passage, je le trouvais inutile (pour ça que pour le format audio il est supprimé), alors en relisant j'ai changé ça.


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